Le Ski club de Genève ferme ses portes le mercredi !
Ironie du calendrier ! Le jour où la Tribune de Genève consacrait un article sur la rentrée scolaire : « Ecole : le mercredi matin pénalise les loisirs » (édition du vendredi 22 août 2014), Le Nouvelliste, lui, traitait de l’augmentation de la contribution fédérale pour les camps de ski pour la jeunesse.
Pour la Confédération, la baisse générale du nombre de skieurs (d’un quart en 20 ans !) dans notre pays est fort préoccupante, car les sports de neige sont un apport vital pour notre économie.
Ils favorisent l’économie dans les régions alpines (hôtellerie, restauration, construction, emplois…), tissent un lien fort entre plaine et montagne et encouragent le développement du transport ferroviaire en Suisse et l’exploitation de son réseau des chemins de fer des montagnes, unique au monde !
Face à cette diminution inquiétante de skieurs et prenant conscience que « celui qui n’a pas appris à skier à 15 ans est généralement perdu pour ce sport » (Arthur Clivaz, président des Remontées Mécaniques du Valais), le Conseil fédéral a décidé de doubler les subventions fédérales pour les camps de ski.
Genève, qui pouvait s’enorgueillir de ses riches activités extrascolaires, découvre aujourd’hui que sa réforme de l’horaire scolaire, acceptée en votation en 2012, pénalise les loisirs des enfants du canton et va péjorer également ses finances.
En effet, il faut se rappeler que l’augmentation de l’horaire scolaire ne concerne que les élèves. Aussi, pour assurer ou “combler” ces 4 heures supplémentaires qui ne seront pas données par le maître de classe, le département de l’instruction publique (DIP) a dû ouvrir 111 nouveaux postes d’enseignants !
Par ailleurs, pour ceux qui présumaient que ce nouvel horaire pouvait “booster” l’économie genevoise en incitant les femmes au plein emploi, ils doivent, au vu des premiers témoignages, déchanter :
« Je me suis demandé si ça valait encore la peine que j’aie congé le mercredi, confie une maman de Bernex. J’envisageais de recommencer à travailler le matin mais comme ma Commune n’offre pas de cantine à midi, je dois aller chercher ma fille à 11 h 30. Alors j’ai laissé tomber » (TdG du 22 août).
Car enfin, pour introduire une telle réforme, il fallait bien songer qu’il faudrait l’accompagner de l’ouverture des restaurants scolaires ainsi que du parascolaire le mercredi après-midi. Or, pour la plupart des communes genevoises qui peinent déjà à équilibrer leur budget, c’est “niet” ! Elles ne veulent pas assumer ces prestations supplémentaires qui vont faire exploser leurs budgets.
Apparaissent déjà les premiers qui vont payer un lourd tribut à ce changement d’horaire scolaire : les associations sportives et culturelles ! J’avais tenté (avec bien d’autres citoyens) de tirer la sonnette d’alarme avant le vote et de prédire que :
« cette réforme coûtera très cher au contribuable ; elle mettra en péril les activités extrascolaires dont Genève peut s'enorgueillir… » (Lire la suite et/ou un autre billet sur le sujet).
Aussi apprend-on dans la Presse locale que, dès cette année, des associations, comme le Ski club de Genève, jettent l’éponge et renoncent tout simplement à poursuivre leurs activités le mercredi.
Quels impacts auront ces suppressions d’activités sportives et culturelles sur le développement de l’enfant et sur notre économie ? L’avenir le dira !
Enfin, la vox populi, sortie des urnes, a été écoutée ! Et, il paraît que le peuple a toujours raison…
Heureusement les réformes scolaires sont faites pour être changées… En France, avant même l’application du changement de l’horaire scolaire (introduction de l’école le mercredi matin… tiens, tiens, notre ex conseiller d’Etat en charge du département de l'Instruction publique à Genève avait, une fois de plus, singé les réformes scolaires de la France !), un assouplissement de la réforme a déjà été annoncée par le Premier Ministre !
Alors, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes… Soyons patients !