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Langue et usages

  • « Discrimination positive... », vous avez dit discrimination !

    Hier, dans le “grand débat” de Forum sur la RTS, j’ai été invitée à débattre de la « discrimination positive ». Ce thème est venu à la suite de la décision de la présidence du parti socialiste suisse d’exclure les hommes de la course au Conseil fédéral, pour ne l’ouvrir qu’à des candidates féminines. Englués dans une idéologie sociétale, les socialistes, au nom d’un concept flou de diversité, enferment chaque être dans des catégories selon des critères de genre, de couleur de peau, d’âge, d’orientation sexuelle...

    Aussi, pour remplacer le siège de Simonetta Sommaruga, ce ne sont ni la compétence ni l’expérience que priorisent les socialistes, mais le sexe ! Une telle ségrégation est non seulement irrespectueuse envers les femmes, mais également envers les hommes. Par ailleurs, cette restriction ne respecte pas le jeu politique, car la règle veut que, puisque c’est l’Assemblée fédérale qui élit les conseillers fédéraux, que le parti qui propose des candidats présente un ticket varié. Cette ségrégation présuppose aussi que femmes et hommes ne sont pas égaux en politique ou qu’ils ne font pas de la politique de la même manière. Cette vision n’est-elle pas un retour à l’anthropologie du XIXe siècle dans laquelle chaque être était censé devenir ce que la nature avait prévu pour lui ? Car enfin, quand on fait de la politique, on adhère à un parti pour son programme politique qu’on va défendre bec et ongles en argumentant, en faisant usage de la raison. Or, la raison n'est ni l’apanage des hommes ni des femmes. Elle est universelle! 

    Enfin, il ne faut pas être dupe. La gauche use sans arrêt d’expressions pour endormir l’esprit critique. Comme l’a fait une ludothèque à Genève qui parlait de «mixité choisie » pour exclure la participation des hommes ! Actuellement, l’expression « discrimination positive » circule abondamment, faisant croire qu’il existe une bonne et saine discrimination. Mais, la discrimination positive, ça n’existe pas ! Une discrimination reste une discrimination et il faut lutter contre toutes les formes de discrimination, qui sont toujours des incubateurs de haine et de clivage au sein d’une société. Par ailleurs, faut-il rappeler que dans notre Constitution fédérale à l’article 8 « Égalité », l’alinéa 2 précise que « nul ne doit subir de discrimination ».

    Pour ceux qui écouteront le débat sur Forum (cliquez ici), ils découvriront une rhétorique renversante de celle qui défend cette discrimination en arguant combien les femmes ont plus d’obstacles, qu’elles s’occupent des enfants, etc. pour poursuivre en déplorant qu’on évoque les enfants en parlant des politiciennes et jamais pour les politiciens ! Pour ma part, être parent, marié, divorcé, pacsé ou ce qu’on veut, relève de la sphère privée et n’a rien à faire en politique.

    Jusqu’où ira cette obsession à cataloguer la population et bien entendu les politiciens aussi avec des critères de plus en plus ciblés ? Des socialistes, n’ont-ils pas revendiqué une candidate femme, mais plus encore une mère de jeunes enfants ? Pour eux, une femme avec de belles compétences et une riche expérience, mais mère d’adolescents, ne ferait donc pas l’affaire. Croire qu’être mère, c’est partager une expérience commune avec toutes les mères est d’une méconnaissance de la vie affligeante. Une mère qui dispose d’employés de maison, de nurses, d’un partenaire, d’un mari, d’un large réseau familial... ne vivra pas la même expérience qu’une mère dépressive, migrante, abandonnée et sans moyen financier.

    Mais, que ne ferait pas la gauche pour défendre la diversité au nom du « vivre ensemble »?  Au municipal de la Ville de Genève, n’a-t-elle pas déposé la motion « Promotion de la diversité au sein de l’administration municipale et de la non-discrimination à l’embauche » (M-1600) qui demande que, lors d’ouvertures de postes, la Ville précise qu’elle encourage « les personnes racisées, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, intersexuées et non binaires, les femmes , les séniors et les personnes en situation de handicap ou ayant des limitations à postuler ». En Ville de Genève, la discrimination positive monte donc d’un cran... Mais, cela demande pour le candidat (ou la candidate!) de se mettre à nu et de décliner son orientation sexuelle... Orwell n’aurait pas songer à cela !

     

  • Censurer Molière !

    Sur les infos du 13 octobre (vu ce soir en “replay”), la RTS propose « Le Grand format » consacré à un débat qui anime le monde du théâtre ou plus précisément la nouvelle génération des comédiens (certains en formation). Ces derniers seraient nombreux à ne plus vouloir jouer certains rôles, car des répliques seraient racistes et sexistes. Pour ces comédiens, il y a des textes qui véhiculent des propos qui ne sont plus acceptables d’où la nécessité de réinventer les identités que l’on veut représenter au théâtre !


    Les grands auteurs classiques seraient particulièrement dans la ligne de mire de ces apprentis censeurs. Pour combattre les identités figées avec la question de genre qui serait non seulement occultée, mais alimentée par des schémas stéréotypés, ces jeunes se demandent s’il faut encore jouer ce répertoire.
    Veulent-ils d’ailleurs écarter seulement le répertoire classique ou traquer toutes les répliques, y compris dans le théâtre contemporain, où il y aurait de l’amoralité, du sexisme, du patriarcat,  du racisme, trop de légèreté écologique, trop de capitalisme, trop de rapport de pouvoir au lieu de bienveillance avec un fonctionnement horizontal... En tout cas, je crains que la radicalité d’un Antoine Artaud ne trouve grâce devant ces Trissotins, qui ont la prétention de changer le monde.


    Si beaucoup de jeunes versent actuellement dans cette moralisation rampante qui affecte l’écriture, l’espace public, la langue écrite, la langue orale, on aurait pu rêver que le monde du théâtre échappe à cette “talibanisation” de la pensée. En effet, la grande force du théâtre, c’est précisément de sortir de tout jugement et de jouer des rôles qui cassent les codes et préjugés. Ainsi, une “pute” peut être le personnage le plus digne de respect, de générosité et d’une humanité bouleversante, alors qu’une reine, une bourgeoise, une femme bien sous tous rapports s’avérera cruelle, infréquentable, hypocrite. On joue donc d’inversion sur scène. Surtout, on brouille les repères. On casse la pensée binaire pour introduire le trouble de la vie avec ses énigmes. Aussi, pour qu’un comédien puisse habiter son personnage, fût-il criminel, il doit l’aimer et ne pas le juger. En effet, la grande richesse du théâtre, c’est qu’il n’exclut pas !


    Or, que disent ces jeunes : « que certains textes tiennent des propos qui ne sont plus acceptables dans notre société d’aujourd’hui », et qu’on ne peut plus les jouer ou qu’il faudrait les rendre “propre” en les corrigeant... N’est-ce pas la proposition d’un jeune qui, pour éradiquer les clichés sexistes et racistes, dit :
    « On peut couper une réplique dans Molière ou dans un truc, c’est pas la fin du monde, quoi ! » Je lui répondrai avec Molière : « Mon Dieu que votre esprit est d’un étage Bas ! »
    On ne va pas au théâtre pour entendre un catéchisme. D’ailleurs, dans « Les femmes savantes » qui sortira avec la meilleure note de conduite : Henriette ou Armande ? Celle qui joue à la savante, à la précieuse ou celle qui rêve mariage, car :

    « Les suites de ce mot, quand je les envisage,
    Me font voir un mari, des enfants, un ménage ;
    Et, je ne vois rien là, si j’en puis raisonner,
    Qui blesse la pensée et fasse frissonner »


    Cette nouvelle génération des comédiens me fait craindre le pire non seulement pour l’avenir de notre société, mais aussi pour celui du théâtre qui, alourdi par une morale et des discours bien-pensants, deviendra ennuyeux. Le public va tellement se raréfier, que les autorités devront certainement faire des coupes drastiques dans les subventions pour le théâtre. Ah, c'est qu'on ne coupe pas Molière impunément !

  • Corriger l’écart salarial entre hommes et femmes en créant des discriminations

    La gauche genevoise du Conseil municipal en Ville de Genève (soutenue par le PDC/Le Centre) a accepté hier (à 44 OUI contre 24 NON) une motion intitulée « Carte F -20% : pour une réelle promotion de l’égalité entre femmes et hommes ». Pour elle, ce geste est uniquement symbolique !

    Encore un symbole inutile et nocif ! A quand une proposition de la gauche qui réponde aux préoccupations concrètes de la population ?

    La gauche, sentant bien qu’elle glisse vers une dérive sectaire, minimise son action en prétendant qu’il ne s’agit que de corriger l’injustice sur l’écart salarial subsistant entre femmes et hommes. Mais, en établissant une carte de réduction de 20% à toutes les femmes habitant la Ville de Genève, on ne rétablit rien. On crée juste de nouvelles discriminations. La gauche prétend donc compenser des discriminations en instaurant d’autres discriminations ! Un comble tout de même !

    Mais, la gauche n’en est pas à sa première aberration ! Ne plaide-t-elle pas « le vivre ensemble » tout en prônant une ségrégation des genres ? La soirée de la ludothèque du Petit-Saconnex (qui a fait couler beaucoup d’encre, notamment dans la TdG et dans Le Temps) voulait, dans un lieu public, exclure les hommes et garçons (les hommes « cisgenres » qui seraient nés hommes et dont le genre correspond à leur sexe !). L’argument est désopilant s’il ne s’agissait pas d’exclusion ! On prônait pour mieux vivre ensemble que les filles et femmes (subissant des discriminations !) devaient pouvoir bénéficier de soirées sans mixité, qu’on qualifiait de « mixité choisie » !

    Que la gauche cesse de pervertir les mots et de plier la langue à sa convenance ! Les “discriminations positives” n’existent pas ! Une discrimination est une discrimination ! Et, toutes les discriminations sont à bannir, car elles sont des incubateurs de haine. Il faut que la gauche cesse avec ses sottises !

    Par ailleurs, cette motion ne respecte pas notre Constitution fédérale (Art 8 al. 2) qui stipule que « nul ne doit subir de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race, de son sexe, de son âge, de sa langue »

    Qui plus est, ironie de cette histoire, la gauche, avec sa motion, favorise les femmes déjà favorisées socialement et financièrement, puisque « ce sont majoritairement des femmes de classes sociales élevées qui viennent dans les lieux culturels ! » (9e Considérant de la motion) !

    A force de vouloir essentialiser l’être humain et de présenter les femmes en victimes, non seulement la gauche divise la société, mais elle revitalise des théories du XIXe siècle qui décryptaient l’humain avec des critères de couleur de peau, d’origine ethnique, de sexes et de traits physiologiques… (phrénologie).

    Enfin, traiter les femmes - abstraitement - avec un discours victimaire au point qu’il faut leur venir en aide à toutes (y compris à celles qui disposent d’une grande fortune) et leur accorder 20 % de réduction pour les événements culturels et sportifs, c’est vraiment insultant pour les femmes et les hommes. J’encourage d’ailleurs ces derniers, si cette motion devait être mise en application par le Conseil administratif de la Ville de Genève, à déposer une plainte pour discrimination.

    Enfin, aux jeunes qui me liraient, je voudrais leur dire de ne pas croire à ces sornettes de cette gauche rose-rouge-verte (suivie malheureusement par le PDC, qui, par réflexe pavlovien, approuve tous les textes, les signe même, lorsqu’apparaît le mot « enfant » ou « femme » !).

    Les femmes ne sont pas le sexe faible qu’il faut aider en leur accordant des réductions ! Ce discours victimaire est nocif. Il n’incite nullement les jeunes filles à se projeter avec confiance dans l’avenir et à briguer de hauts postes et faire de belles carrières.

    Quant aux milieux artistiques et sportifs, qui ont déjà gravement souffert de la pandémie, ces cartes de réduction auront de graves répercussions sur les recettes des billetteries, et les mettront dans des situations, pour certains, dramatiques ! Qu’ils interpellent donc les membres du Conseil administratif pour leur demander d’être plus avisés que les élus de leurs bords politiques et de ne pas mettre en pratique cette motion dsi