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Position verticale

Un parti de gauche suédois (qui aurait 22 députés au parlement !) a déposé un projet de loi devant le Conseil général, visant désormais à interdire, à tous les individus de sexe masculin, d’uriner debout, parce que cela créait une discrimination sexuelle.

Si cette loi devait passer, les hommes, au nom de l’égalité des sexes, devraient donc s’asseoir sur le “trône” pour “pisser” !

 

Car, selon ces défenseurs d’une société plus juste et plus “propre”, la seule manière démocratique d’uriner ne pouvait être celle qu’impose la norme masculine.

Même Orwell, dans « 1984 », n’avait pas dû imaginer qu’un État veuille exercer un tel contrôle sur sa population !

Ironie de l’histoire, là, le contrôle ne s’exercerait que sur la population masculine (belle revanche pour les femmes !!!).

Mais, d’où vient cette obsession contemporaine de vouloir légiférer sur tout, de créer des normes qui vont s’immiscer jusqu’au plus profond de notre intimité ?

Dans mon précédent billet, j’ai déjà dénoncé les règles absurdes, édictées (sous l’influence de militants “en(r ou g)agés”) sur l’emploi d’un langage dit “épicène”, et qui a contaminé l’administration genevoise.

Difficile toutefois de comprendre cette volonté de tout codifier. Les explications sont certainement multiples :

-       la frilosité de notre monde avec son idéologie d’une « société du risque zéro », qui amène les gouvernements à légiférer pour “protéger” les citoyens ;

-       l’émergence d’un nouvel hygiénisme ;

-       l’essor d’un certain féminisme avec la dénonciation du langage sexiste et de la nécessité de séparation des genres ;

-       l’influence de la tradition islamiste, qui légifère bien des aspects de la vie privée. À cet égard, les règles d’hygiène pour aller aux toilettes sont diverses. Parmi elles, citons l’obligation de :

« Rentrer aux toilettes en commençant par le pied gauche car tout acte noble commence par la droite et aller aux toilettes n'est pas un acte noble » ;

« Eviter d'éclabousser par son urine ou par ses matières fécales en faisant ses besoins assis » (c’est moi qui souligne) ;

« Sortir des toilettes avec le pied droit tout en prononçant l'invocation consacrée ».

Bref, on voit que ce projet de loi sur cette obligation, pour les hommes, d’être assis pour uriner nous donne une occasion de penser. C’est peut-être son seul aspect positif ! Mais on se souvient que Sartre disait déjà que même à partir de la bêtise, on peut penser.

Quant à l’application de cette loi, la réflexion reste ouverte !

Toutefois, ce n’est pas seulement la pensée qui devra rester ouverte, mais également les portes des WC, afin que le gouvernement suédois puisse exercer un contrôle sur ses citoyens.

À cet égard, les députés qui proposent cette loi, feraient bien également de prévoir une ligne de budget pour son application. Car, cette loi nécessitera l’érection d’une police morale. 

Par ailleurs, d’un point de vue économique, l’adoption de cette loi aura encore d’autres incidences.

Il faudra prévoir, dans de nombreux lieux publics, des travaux pour démonter les urinoirs et les remplacer pour des toilettes homologuées.

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Enfin, du point de vue artistique, culturel et financier, si la mesure devait se répandre plus largement dans d’autres pays, les effets seraient incertains.


La Belgique aurait fort à perdre. Obligée de cacher les bijoux de famille de sa statue « Le Manneken-Pis », la ville de Bruxelles perdrait certainement un de ses bijoux culturels et touristiques.

Par contre, pour certains collectionneurs, cette loi serait une aubaine.

 

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Indéniablement,  « l’urinoir » de Marcel Duchamp (dénommé pudiquement et officiellement « Fountain » en Amérique), dont une copie, réalisée sous la direction de Duchamp, s’est déjà vendue en 1999 aux enchères par Sotheby’s pour 1,7 million de dollars, verrait sa cote exploser.

Car, l’urinoir ne serait plus seulement un objet symbolique pour le mouvement dada, mais deviendrait une relique du passé, un objet rare.

 

Quant à la pauvre Colette qui a écrit : « La femme est capable de tous les exercices de l’homme sauf de faire pipi debout contre un mur », elle perdrait toute actualité.

 

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