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Cadres en titane au DIP !

Avec la soixantaine de postes à la direction à laquelle s'ajoutent les 92 directrices et directeurs des établissements scolaires, la direction générale de l'enseignement primaire a connu, ces dernières années, une augmentation exponentielle de hauts cadres, sans précédent !

A titre indicatif, rappelons qu'il y a trente ans, une dizaine de membres à la direction plus une dizaine d'inspecteurs suffisaient à diriger efficacement toute l'école primaire genevoise.

 

On a beau prétendre que l'école est devenue plus ambitieuse, que les temps ont changé, cela justifie-t-il pour autant tous ces nouveaux postes hiérarchiques ? Car, aujourd'hui, il y a bel et bien pléthore de cadres au DIP.

Dans un de ses derniers billets, Monsieur Duval dénonce également cette pyramide hiérarchique ahurissante, que M. Beer songe encore à étoffer !

Pour qualifier ces postes, André Duval utilise les expressions de « placards dorés » voire de « placards en or massif ».

Si la métaphore est bonne, pour ma part, je parlerais plutôt de « cadres en titane ». Car, le titane est un métal exotique comme le sont aujourd'hui les cadres du DIP par rapport au monde scolaire, qu'ils ne connaissent plus guère (cf. « Boycott des instits »).

Par ailleurs, le titane est le métal excessivement cher, réputé pour sa rigidité et sa résistance à la corrosion, qualités que l'on retrouve également à la direction générale de l'enseignement primaire.

Pour la rigidité, l'épisode des carnets scolaires de la division élémentaire où la direction refusa de débattre avec les enseignants et de les écouter, cela en dit long !

Quant à la résistance à la corrosion, elle est attestée ! Il faut dire qu'au sommet du DIP, le phénomène de "fatigue-corrosion" est inconnu. En effet, ces cadres vivent dans un milieu peu agressif avec de faibles contraintes. Car, on se bouscule tellement au portillon du 11 rue Calvin (l'hôtel particulier où s'est installée la Direction de l'enseignement primaire), qu'il a fallu :

  • répartir le travail entre les membres de la hiérarchie;
  • trouver de nouvelles tâches qui pourraient incomber à l'école primaire: diriger et superviser des projets d'établissement; organiser des élections dans les écoles, qui caricaturent le monde politique; mettre sur pied des "conseils d'établissement"(on songe même à organiser une formation pour les membres de ces conseils...);
  • compliquer à l'envi les procédures administratives en ajoutant le plus possible d'échelons décisionnels;
  • accorder de longues vacances. A cet égard, un directeur d'école, par exemple, obtient cinq semaines officielles de vacances auxquelles s'ajoutent d'office deux semaines (pour compenser les soi-disant heures supplémentaires) ainsi que les jours fériés du canton de Genève. Un directeur pourrait ainsi bénéficier de 10 semaines de congé par an. Serait-il envisageable qu'un haut cadre, travaillant par exemple à l'Hôpital universitaire de Genève, obtienne autant de congés?

Néanmoins, ces privilèges n'ont pas pu éviter que : «  trop de chefs nuit à l'efficacité ! ».

Car, plus personne ne sait qui fait quoi et surtout plus personne n'a à répondre de quoi que ce soit.

L'interpellation urgente déposée par le député Jean Romain pour mettre un frein au désir de M. Beer d'élargir encore son fief, aboutira-t-elle ? Pas si sûr ! Car, M. Beer n'a pas dépassé l'enveloppe budgétaire votée par le parlement. Et, comme le coût de ces cadres grève lourdement le budget du DIP, il a fait des économies drastiques ailleurs dans son département et, principalement, dans l'encadrement des élèves.

Au primaire, les effectifs de classe sont, en effet, toujours plus chargés. Les postes d'appui pour les élèves en difficulté ont presque disparu. Les subsides pour les bibliothèques scolaires seront supprimés l'an prochain. Quant aux ouvrages scolaires, qui devraient être introduits avec le Plan d'étude romand, leur distribution dans les écoles genevoises, pour des raisons budgétaires, n'aura pas lieu. Enfin, ce dernier point, à voir la qualité de ces nouveaux manuels semble un moindre mal !

Mais de tous les maux, le plus grave est, sans doute, l'ambiance délétère qu'a produit ce nouveau "management" de l'école genevoise qui est, actuellement, en pleine chienlit.

Pour une institution, chargée de former la jeunesse et où même les hauts cadres sont condamnés au mutisme, ce dysfonctionnement est plus que préoccupant, car les premières victimes sont les enfants !

On comprend dès lors que tout le monde (ou presque !) attend 2013 avec impatience, qui sonnera la fin du "Beerland" !

Et avec le changement de gouvernement, on peut espérer qu'il y ait une réallocation des ressources financières au DIP, pour que cesse cette dilapidation indécente des deniers publics !

 

 

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