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Parenthèses de Michèle Roullet - Page 9

  • Bataille des rues : la résistance s’organise

    Avec des autorités genevoises qui semblent toujours déterminées à effacer les noms de nos rues et à brader notre patrimoine, la résistance s’organise.

    NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE ! Partagez largement cette « Lettre ouverte » destinée au Conseil d’Etat de la République et Canton de Genève et récoltez le plus de signatures possible.

    Frank Martin.pdf

     

    Post-scriptum

    Si dérisoires que puissent paraître les élections municipales du 15 mars 2020 face au combat que le monde entier mène contre le coronavirus, ne sous-estimez pas l’importance de ces élections pour nos communes qui renouvellent leurs parlements pour une durée de cinq ans. Si les compétences des conseils municipaux sont réduites, les décisions votées au sein de ces plénums ont des répercussions fort concrètes sur la vie de ceux qui habitent la commune ou y travaillent, tant au niveau de l’aménagement (construction de logements, d'infrastructures sportives, de pistes cyclables, d'écoles, de l'aménagement des places et de parcs...) qu’au niveau des prestations sociales et culturelles offertes à la population.

    Le taux de participation aux élections municipales est actuellement très bas (moins de 30 %). S’il est trop tard pour voter par correspondance et si vous n’avez pas encore voté, il vous reste deux possibilités :

    - apporter demain (samedi) avant 12h. votre enveloppe au Service des votations, 25 route des Acacias ;

    - aller dans votre local de vote dimanche de 10 h. à midi.

    Jugez de la manière dont les magistrats de gauche (quatre sur cinq !), en Ville de Genève, mènent une politique en se souciant moins du bien commun des habitants que de suivre leurs idéologies qui  les amènent à nous imposer des réformes stupides qui créent des fractures au sein de notre société et favorisent la violence. Ces élus de gauche justifient évidemment leurs actions au nom du « vivre ensemble » ! Voyez les derniers caprices de Mme Salerno, maire de Genève, qui remplace 250 panneaux de passages piétons avec des pictogrammes “genrés” (pour donner plus de visibilité aux femmes dans l’espace public !), et qui veut maintenant changer les noms des rues à Genève. Ces actions dévoilent bien l’insoutenable légèreté d’une gauche déconnectée des citoyens, et qui a renoncé depuis longtemps, enfermée qu’elle est dans ses schémas réducteurs, à défendre la classe moyenne. 

    N’oubliez pas, si vous ne l'avez pas fait, d’aller encore voter ! Pour ma part, je ne peux que vous suggérer la liste PLR (n° 2) ! Mais, il est vrai, je suis partie prenante !!!

     

     

  • Féminiser les noms des rues à Genève ou les dernières frasques de Salerno…

    Après les panneaux “genrés” des passages pour piétons, Mme Salerno veut modifier seize noms de rues à Genève pour féminiser l’espace public. Donner une visibilité aux figures féminines, qui ont marqué leur temps, est, certes, une manière de rendre justice à ces héroïnes enfouies dans les limbes d’une mémoire défaillante d’une histoire faite trop souvent par des hommes et pour des hommes.

    Augmenter le nombre de rues accordées à des femmes mérite d’être défendu pour favoriser l’égalité entre hommes et femmes. Néanmoins, cette opération est périlleuse. Mal menée, elle peut avoir des effets contre-productifs. Le pire des scénarios (malheureusement choisi par la Ville de Genève !) est d’occulter l’histoire ou d’imaginer qu’en faisant choir de leur piédestal des hommes, on améliorera le statut des femmes.

    Par ailleurs, le choix (éminemment idéologique et politique !) des femmes retenues par les autorités genevoises pour rebaptiser ces rues, laisse songeur. Y a-t-il si peu de femmes d’exception à Genève, pour que la Ville soit dans la nécessité de retenir des figures collectives comme :

    - les blanchisseuses mortes accidentellement, et qui donneraient la « Rue des Trois-Blanchisseuses », laissant croire qu’une mort accidentelle fait de ces femmes des figures d’identification ;

    - les femmes copistes, qui ont travaillé pour de Candolle, et qu’on sublime avec une rhétorique de marketing, en les nommant : «  la Flore-des-Dames ».

    Enfin, honorer davantage Grisélidis-Réal, prostituée genevoise, dont la dépouille a été transférée, en 2009, au cimetière des Rois, en grande pompe avec des bus affrétés pour l’événement, est-ce un choix judicieux, alors que ce transfert avait soulevé tant d’indignations ? Ses écrits ont-ils plus de renommée littéraire que ceux de Jean Violette, écrivain, qu’on veut chasser de sa rue pour la donner à Grisélidis-Réal ?

    Pourquoi aussi ôter la rue à Frank Martin, compositeur suisse d’une renommé mondiale pour le remplacer par Maggy-Breittmayer, violoniste soliste d’une carrière internationale, mais arrêtée à 26 ans, alors qu’elle a vécu 73 ans ?

    Enfin, supprimer le prénom de William Favre, pour le remplacer par celui de sa sœur Alice, n’est-ce pas un manque de reconnaissance envers le donateur du Parc de la Grange ? Pourquoi ne pas simplement ajouter le prénom de sa sœur et nommer cette artère : « l’avenue William-et-Alice-Favre » ?

    En revanche, j’applaudis à la proposition de donner le nom d’une rue à Lise Girardin, première femme maire de Genève. Enfin, ne pourrait-on pas honorer des femmes aux parcours plus remarquables, plutôt que de privilégier des blanchisseuses, une vendeuse, une anarchiste, une prostituée… Sans être historienne, je suggère quelques noms : Jeanne Hersch, brillante philosophe enterrée, en 2000, au cimetière des Rois (mais là, sans faste et sans présence d’un représentant du canton ou de la Ville) ; Aimée Rapin, peintre sans bras, si célèbre portraitiste que l’Europe entière accourait dans son atelier du Quai Ador (admirez un autoportrait) Autoportrait.jpeg; Lina Stern, première femme à recevoir le titre de Professeur ordinaire à l’Université de Genève, en 1918 ; Nelly Schreiber-Favre, première avocate à Genève, assermentée en 1906 (huit ans avant ma grand-mère, Alice Roullet-Piccard, qui n’aura donc jamais sa rue à Genève !) ; Noëlle Roger, romancière et journaliste, née en 1874 ; Simone Rapin (nièce d’Aimée Rapin) comédienne et illustre poétesse ; Monique Bauer-Lagier, politicienne féministe…

     

    Brouiller les repères du passé, un acte citoyen ?

    Quoi qu’il en soit, on ne brouille pas impunément les repères d’une population ! Débaptiser des noms de rues est délicat. Une telle opération devrait être rarissime, car modifier une nomenclature urbaine peut provoquer des effets catastrophiques comme :

    - produire des pertes de repères, surtout pour les personnes âgées qui seront déstabilisées par ces changements ;

    - engendrer des frais pour les entreprises qui devront changer leurs statuts ;

    - provoquer des conflits et des protestations, particulièrement de descendants d’hommes illustres, qui n’accepteront pas qu’on détrône de l’espace public leurs aïeux ;

    - instaurer au sein de la population des marqueurs invisibles, mais puissants. Voyons la modification absurde (et historiquement contestable) de la « Place Neuve » en la « Place de Neuve ». Celle-ci ne prend pas ! Les Genevois font de la résistance et continuent d’appeler cette place « La Place Neuve ». Et, celui qui dit « La Place Deneuve » passe même pour un plouc ou pour quelqu’un qui n’est pas de Genève ou mal assimilé.

    Débaptiser une rue est aussi un rejet du passé. A cet égard, rappelons qu’à Neuchâtel, les autorités ont rebaptisé « l’Espace Louis-Agassiz », au prétexte que M. Agassiz, éminent glaciologue du XIXe siècle, a émis des thèses racistes, pour renommer le lieu  « L’Espace Tilo Frey », du nom de la première femme de couleur au Conseil national de la Ville de Neuchâtel. Ecarter un homme pour ses thèses racistes, en usant du critère de race pour honorer une femme, un comble ! Tout le XIXe siècle, épris de phrénologie, a été raciste, selon nos critères actuels. Quant aux siècles précédents, les plus humanistes des philosophes, les plus fervents défenseurs de la démocratie et des libertés ont émis des propos sur les races, les femmes, les domestiques, les colonisés… qui nous paraissent aujourd’hui ahurissants. Faudra-t-il donc balayer nos références historiques, brûler les livres de penseurs qui ont eu le tort d’appartenir à leur époque ? Cette propension à effacer l’histoire ou à juger le passé à l’aune de nos critères contemporains est inquiétante. Rappelons que l’histoire est faite pour nous surprendre, pour introduire de l’étrange, pas pour fortifier nos adhérences et nos moralisations contemporaines.

     

    Donner plus de noms de rues à des femmes, oui mais…

    Rien ne sert de vouloir imposer une nouvelle nomenclature si celle-ci ne crée pas d’adhésion populaire. Tout comme la langue que Mme Salerno veut plier pour l’instrumentaliser, mais qui résiste, les noms de rues ne changent pas par décret ! Remplacer « la Place du Cirque » par « la Place Marcelle-de-Kenzac » sera une illusion. La population continuera de l’appeler « la Place du Cirque ». Et, on assistera, comme pour le langage épicène que certains veulent imposer, à une fracture de la société, où chacun utilisera ses mots et ses noms de rues !

    Le seul moyen d’augmenter les noms de rues accordées à des figures féminines est de le faire sans heurter la population. Pour cela, il faut favoriser les noms de femmes lorsqu’on crée de nouveaux quartiers ou de nouvelles rues. Or, avec le PAV, il y aura bien de nouvelles rues ! La solution de couper certaines longues artères (comme la rue de Lyon, la route de Meyrin…) pour baptiser un tronçon par un nom féminin pourrait aussi être étudiée.

    Fort heureusement, la décision de baptiser des noms de rues à Genève n’est pas de la compétence de Mme Salerno ! La Ville ne peut que proposer des changements à la commission de nomenclature, qui les étudie. Enfin, si cette commission accepte des modifications, ces dernières doivent encore être approuvées par le Conseil d'Etat. Espérons donc qu’il y a dans la commission de nomenclature des historiens qui ne braderont pas notre patrimoine et n’accepteront pas d’effacer les traces de notre passé, même pour la noble cause des femmes…

     

    Enfin, si vous voulez favoriser une femme actuelle et vivante, allez voter et soutenez ma candidature aux élections municipales en Ville de Genève!

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  • Extinction Rébellion ou le Nouvel Ordre moral

    Samedi passé, des militants d’Extinction Rébellion ont bloqué l’accès au parking de Rive en s’enchaînant devant l’entrée. Né en Angleterre en 2018, Extinction Rébellion revendique la désobéissance civile pour sauver l’humanité de l’extinction. Ce mouvement, devenu international, se définit comme social et écologiste. Il planifie des actions, soi-disant non violentes, pour faire agir les gouvernements sur l’urgence climatique.

    En Suisse, il a organisé plusieurs opérations : rues, entrées et locaux de banques envahis à Lausanne, Bâle et Zürich…ainsi que l’action samedi, à Genève. Les déclarations des activistes sont imparablement les mêmes. Ils affirment agir non par plaisir, mais par nécessité, arguant que le problème climatique, qui provoquera l’effondrement de notre civilisation, est urgent et concerne tout le monde, d’où leur droit d’occuper l’espace public pour perturber le plus possible la vie des gens, afin de les forcer à discuter avec eux. Ces activistes sont conscients qu’ils agissent en dehors du cadre légal. Mais, ils considèrent que si l’Etat est dans la loi, ce dernier est néanmoins illégitime, car il ne protège pas la nature, et que leur cause morale se situe au-dessus des lois.

    En déplaçant un délit pénal du terrain légal sur celui de la morale, ces activistes, n’ouvrent-t-ils pas grand les portes à une violence sans retenue ? Chacun pourrait s’autoriser à commettre des délits (et pourquoi pas des meurtres et des massacres) pour une “noble” et “juste” cause morale, voire religieuse ! Les militants antispécistes, par exemple, commettent des actions violentes pour défendre la cause animale. Les plus fanatiques ont même agressé des aveugles, leur reprochant d’exploiter leurs chiens ! Quant aux chiens renifleurs de la police, ils sont aussi dans la ligne de mire de ces commandos qui veulent les libérer.

    Mais, alors que les antispécistes revendiquent leurs actions violentes, Extinction Rébellion prétend être dans la non violence. Pourtant, bloquer des usagers de l’espace public, n’est-ce pas une action violente ? Comment les marchands de légumes, les boulangers, les fleuristes… du Marché de Rive, qui produisent pour la plupart des produits bio du terroir genevois, et qui ont vu leur chiffre d’affaire plongé samedi passé, faute de clients qui n’avaient pas accès au marché, ont-ils vécu l’action des militants d’Extinction Rébellion ? Pourquoi, d’ailleurs, s’en prennent-ils aux producteurs locaux ? Ces derniers, n’ont-ils pas déjà des situations difficiles face à la concurrence des supermarchés ? Ne sont-ils pas aussi les meilleurs acteurs pour diminuer les gaz à effet de serre, puisque produire et consommer local seraient sains pour l’environnement ?

    L’action de samedi révèle combien ces activistes sont immatures et tellement enfermés dans des schémas dogmatiques, qu’ils sont incapables de questionner l’efficacité de leurs stratégies. Créer des bouchons dans les centres ville, diminue-t-il le CO2 ? D’ailleurs, ces actions débiles risquent fort d’entraîner un jour une tragédie. Un otage, bloqué et stressé dans son véhicule, qui pète les plombs, car il doit prendre un avion pour aller voir un parent mourant, emmener quelqu’un aux urgences, aller à un entretien d’embauche ou chercher un enfant, etc., pourrait foncer avec son véhicule sur ces activistes et les blesser grièvement. A cet égard, on peut espérer que le juge se montrera aussi complaisant que le juge qui a innocenté les militants du climat qui avaient envahi une banque à Lausanne, en estimant que leur action de désobéissance civile se justifiait au vu de l’urgence climatique. Certes, ces jeunes, qui jouaient du tennis dans le hall d’une banque, ne méritaient pas une lourde peine, car leur action à l’allure d’une farce de collégiens était tellement bon enfant que la peine pouvait n’être que symbolique. En revanche, les avoir disculpés fut un déni de notre Etat de droit ! Ce jugement sert d’ailleurs d’alibi pour les membres et sympathisants d’Extinction Rébellion, qui s’en réfèrent pour justifier leurs actions (Cf. ce qu’écrit Sylvain Thévoz, grand Ayatollah socialiste, sur FB au sujet de l’action au Marché de Rive).

    Maintenant, ces mouvements questionnent tout de même le concept de désobéissance civile. La désobéissance civile, est-elle parfois autorisée ? Certainement ! Mais, il est inapproprié de comparer (comme le font ces activistes) leurs désobéissances civiles aux refus de se plier à des lois iniques de régimes totalitaires. Ceux qui ont obéi aux lois nazies, qui planifiaient des crimes contre l’humanité, ont été condamnés à Nuremberg ! Désobéir aux lois d’un Etat autocratique est donc bien un devoir éthique ou moral. A cet égard, rappelons que ceux qui offraient l’hospitalité aux juifs, menacés de déportations et de mort, étaient exécutés avec leur famille s’ils étaient pris. Il faut donc savoir raison garder et ne pas s’autoriser des comparaisons hors contexte, qui sont même des insultes pour ces Justes qui ont commis des actes d’une humanité et d’un courage exceptionnels, qui n’ont pas à être comparés aux agissements d’Extinction Rébellion.

    Les activistes d’Extinction Rébellion sont plutôt les « enfants roi » de soixante-huitards qui les ont immergés dans le principe de plaisir, oubliant que celui qui n’a pas été confronté au principe de réalité devient capricieux, omnipotent et sans confiance. En effet, ce qui frappe dans les discours de ces jeunes activistes du climat, c’est leur vision apocalyptique (même si cette dernière s’appuie sur des données scientifiques). Cette philosophie de la catastrophe ne sera d’aucun secours. Elle est même contre-productive, puisque, lorsqu’on est paralysé par la peur, toujours mauvaise conseillère, on n’a plus la moindre imagination. D’ailleurs, si l’effondrement de notre planète est une fatalité, pourquoi se priver de plaisirs jouissifs et pourquoi ne pas consommer encore davantage pour trouver du réconfort ? On sait assez que l’addiction à la surconsommation est liée à l’angoisse.

    En revanche, cette crise de confiance chez les jeunes doit nous remettre en question. N’est-elle pas de notre responsabilité ? Certains parents, traitant leurs enfants comme leurs copains sans leur imposer de limite, n’ont pas permis à ces jeunes de se construire, d’accepter des règles, des limites et de développer une confiance en eux et en l’avenir.

    Donner une meilleure image de notre démocratie, rappeler aux futures générations que, en Suisse, un seul citoyen peut lancer un référendum, est une priorité. Enfin, pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut que ce climat de haine, de rancœur, ces replis communautaristes, ces manifestations ineptes, ces accusations stériles cessent. Trouver ensemble de nouvelles manières de vivre, de consommer en misant sur nos imaginations, sur des solidarités et sur des innovations technologiques réduira plus sûrement nos émissions de gaz à effet de serre que des prises d’otage de la population !

    Reste que les urgences autour du climat sont des défis énormes qui ne pourront être relevés sans une confiance en l’avenir… (Affaire à suivre !)