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politique - Page 10

  • Parité au sein des parlements, à quel prix !

    Le projet de loi d’un député socialiste neuchâtelois pour imposer une parité parfaite entre hommes et femmes au sein du Grand Conseil a été balayé (en mai 2019) par le parlement neuchâtelois.

    Cette tentative avortée n’a cependant pas découragé des élus genevois d’Ensemble à Gauche (EàG), qui ont déposé, le 27 septembre 2019, devant le Grand Conseil genevois, le même projet de loi (Cf. l’article d’Eric Budry « Tentons la parité durant quinze ans au parlement », in, TdG du 01.10.19).

    Pour obtenir une parité absolue, chaque parti inscrirait ses candidats sur deux listes électorales distinctes, en séparant les hommes des femmes. Deux scrutins séparés seraient ensuite organisés, en même temps, obligeant les électeurs à choisir leurs candidats sur deux listes, pour avoir ainsi 50 hommes et 50 femmes au parlement.

     

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  • « Genève, zéro pub », encore une initiative toxique de la gauche !

    Censurer la publicité commerciale dans les rues, la nouvelle velléité de la gauche genevoise ! Et, pour parvenir à ses fins, celle-ci a déposé l’initiative « Genève zéro pub » ! La population devra se prononcer sur cette initiative, puisque l’invalidation partielle de cette dernière par le Conseil d’Etat a été annulée par la justice genevoise.

    Au sujet de cette initiative, il faut savoir que, outre son caractère soviétique, la suppression de la publicité en Ville de Genève aurait des répercussions gravissimes non seulement d’un point de vue économique, mais également d’un point de vue humain et social.

    En effet, rien que pour la commune de Genève, les pertes financières directes seraient de l’ordre de 4,5 millions par an ! Cette évaluation est chiffrée par le conseil administratif de la Ville de Genève (qui s’oppose à cette initiative) à l’aide de divers paramètres : la redevance annuelle versée par l’entreprise qui possède la concession d’affichage (3,4 millions) ; le crédit d’affichage octroyé à la Ville (400'000.-) ; les prestations réalisées gratuitement pour les affiches culturelles, associatives et politiques ainsi que l’entretien des supports d’affichage, assuré par la société publicitaire (environ 700'000.-).

    A noter que - pour le conseiller municipal socialiste, Emmanuel Deonna - 4,5 millions pour Genève, « ce n’est rien » (in Le Courrier du 19.06.2019) si on met en balance « les dégâts sociaux, environnementaux, financiers, sur le paysage » de la pub ! On reste abasourdi par de tels propos même si les socialistes nous ont depuis longtemps habitués à leur vision ubuesque, hors de toute préoccupation économique factuelle ! A dire vrai, la vision de Monsieur Deonna est un peu courte ! Car, à ces 4,5 millions, il faut ajouter les dégâts collatéraux qui auraient, à leur tour, de graves incidences sur l’économie genevoise. Selon une étude du Prof. Giuseppe Pini (Laboratoire de l’Economie Appliquée de l’Université de Genève), l’activité publicitaire génère un chiffre d’affaire direct et indirect de 155 millions pour le seul secteur d’affichage aux collectivités romandes. 

    Par ailleurs, il faut savoir qu’être privé de l’affichage publicitaire, c’est - pour les commerçants, les artisans et les PME - perdre la possibilité de promouvoir leur activité et de cibler une clientèle de proximité ! Ceux qui veulent purifier l’espace public pourront toujours leur suggérer de se rabattre sur d’autres supports publicitaires (les GAFAM[i], les journaux…). Seulement voilà, ces supports sont plus onéreux (frais supplémentaires qui pourraient être reportés sur les consommateurs !) et leurs revenus ne profitent pas à l’économie locale ! Les GAFAM sont créateurs d’emplois et de recettes… en Californie !

    Mais, pourquoi se préoccuper de l’économie genevoise lorsqu’on a, comme la gauche, de si “nobles” ambitions, et qu’on veut, en interdisant la publicité dans l’espace public «privilégier la qualité du paysage urbain ; libérer l’espace public ; supprimer une pollution visuelle et mettre à disposition des habitant-e-s des panneaux vierges destinés à l’expression libre, citoyenne et artistique » (alinéa 4 de l’initiative « Genève, zéro pub ») !

    Pourquoi s’inquiéter des faillites d’entreprises genevoises y compris de sociétés d’affichage (si cette initiative devait passer), qui entraîneront des pertes d’emplois, des diminutions de rentrées fiscales, des délocalisations d’entreprises et, au final, une fragilisation de l’économie genevoise ?

    Enfin, avec l’interdiction de la publicité sur l’espace public, les milieux culturels et sportifs pourraient trembler, car ils subiraient une diminution drastique de subventions privées ! En effet, comme les acteurs commerciaux, qui soutiennent financièrement les milieux artistiques et sportifs, ne seraient plus autorisés à apparaître sur l’affichage de ces événements, l’initiative « Genève Zéro pub » mettrait en péril la pérennité du sponsoring, source vitale pourtant pour la culture et le sport !

    Ironiquement ou paradoxalement, ceux-là mêmes qui conspuent la consommation, dont la publicité serait l’ignoble agent qui stimule nos désirs de (sur)consommation, défendent les mêmes valeurs d’immédiateté et de liberté sur lesquelles “surfe” la publicité qui sait que la meilleure manière de rendre captif un consommateur, c’est de lui faire croire qu’il est libre !

    Assurément, les adeptes de « Genève Zéro Pub », sont non seulement indifférents envers des professionnels qui ont appris un métier lié à la publicité (graphiste, publiciste, rédacteur artistique et de création, imprimeur, agent de communication, colleur d’affiche…), mais encore les accusent de produire « une pollution visuelle ». Un traitement d’autant plus inique que la population, invitée à s’exprimer sur les panneaux vierges, n’est, elle, nullement accusée de polluer l’espace public ! Au contraire, cette expression, qui répondrait «  à un besoin d’expression citoyenne et artistique, stimulant des interactions sociales spontanées et contribuant au renforcement de la cohésion sociale », est encensée pour son action libératrice de l’espace public !!!

    Oser prétendre que les publicistes polluent l’espace public est une insulte qui montre que cette gauche insouciante, gâtée et enfermée dans ses convictions idéologiques, n’a que mépris pour les travailleurs qu’elle a depuis longtemps cessé de défendre.

    On comprend que Boris Calame, graphiste, ancien député Vert, ait dû avaler ses crayons d’indignation avec cette initiative (pourtant lancée par son bord politique), et qu’il a déposé un recours envers cette initiative qui bafoue « la liberté économique de promouvoir ses services et ses produits locaux notamment [et qui] sous couvert de s’attaquer aux grandes multinationales, désavantagera les petits commerçants » (in TdG du 25.06.19).

    Si cette initiative passait, nul doute que « ces panneaux vierges destinés à l’expression libre, citoyenne et artistique » seront rapidement couverts de graffitis immondes, de slogans injurieux, orduriers et sexistes… Divers groupes s’affronteront pour s’approprier ces espaces d’expression. Les militants du mouvement LGBTQR+ les couvriront de “clitos”, les antifascistes y apposeront leurs slogans et caricatures, les antispécistes, à l’aide d’images chocs et glauques, voudront nous faire vomir la viande… Faudra-t-il alors, en cas de heurts de groupes rivaux, placer ces lieux d’affichage sauvage sous le contrôle de la police ?

    Néanmoins, quoi qu’il arrive, il sera interdit de parler de pollution visuelle de l’espace public, puisque ce sera de l’expression citoyenne spontanée !

    Décidément, cette initiative malsaine est à mettre à la poubelle ! D’ailleurs, Communication suisse n’a pas manqué de signaler les effets néfastes de cette initiative.

    On peut aussi craindre, si « Genève, zéro pub » est acceptée, que la gauche genevoise, toujours en quête de subventions nouvelles, dépose une résolution pour demander au conseil administratif de la Ville de Genève, une ligne budgétaire supplémentaire afin d’offrir aux plus démunis une allocation artistique sous forme d’une “mallette” contenant des crayons, des pinceaux, des tubes de peinture et des tabliers… pour que « l’expression libre, citoyenne et artistique » (mais, à la charge des contribuables !) puisse être à la portée de « toutes et tous » comme disent les camarades de l’Alternative !

     

    [i] GAFAM est l’acronyme des géants du WEB – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – qui sont les cinq grandes firmes américaines qui dominent le marché du numérique. Très influentes sur l’Internet américain et européen, ces multinationales sont l’objet de critiques ou de poursuites sur le plan fiscal, sur des abus de position dominante et sur le non-respect de la vie privée des internautes. Elles ont les moyens d’échapper quasiment totalement à l’impôt sur les bénéfices…

  • Première pierre d’un tombeau !

    Après les commémorations du débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie où Donald Trump et Emmanuel Macron se sont rencontrés et où le président français a rappelé que « nous ne devons jamais cessé de faire vivre l’alliance des peuples libres » (cité in, Le Monde du 6 juin 2019), nous apprenions, avant-hier (le 12 juin 2019), une nouvelle effarante, qui révèle que la liberté, le courage et les peuples libres ne seront bientôt plus que des vieilles ritournelles dans nos pays où la démocratie ne sera qu’un vague souvenir (pour autant que la mémoire perdure…). Tout régime, empire, système politique a un cycle de vie plus ou moins long. Certains ont été balayés par à une catastrophe naturelle, comme la disparition de la culture minoenne qu’on impute à l’éruption du volcan de Santorin, d’autres par des guerres et des tragédies historiques liées parfois à de mauvais choix politiques.

    Or, à force de moralisation de la société, renoncer à défendre le socle de nos libertés et censurer l’humour, les dessins de presse et les caricatures, c’est creuser la tombe des démocraties.

    En effet, n’apprend-on pas avec stupéfaction que le New York Times, dès juillet, censurera toutes les caricatures à caractère politique, première étape de l’interdiction de toute caricature, vu que ce qui est social relève du politique !

    Or, pour lutter contre toutes les tyrannies et la barbarie, la meilleure arme restera toujours l’humour. Ceci, je l’avais déjà écrit dans un billet en 2015 suite à l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo ! Tous les régimes totalitaires qu’ils soient militaires ou théocratiques ont systématiquement persécuté les intellectuels, les artistes et les humoristes. Et, ce n’est pas un hasard ! L’humour est la meilleure arme contre la tyrannie. On se souvient de la censure derrière le Rideau de Fer qui exacerbait les blagues qui circulaient sous le manteau. Aucun écrivain n’a peut-être aussi bien décrit cette persécution des humoristes dans le bloc des pays de l’Est que Kundera dans « Risibles amours » où une blague de potache va conduire un étudiant amoureux au goulag.

    C’est dire que le pire ennemi n’est pas toujours l’autre, puisqu’il peut se nicher en nous-mêmes. En effet, lorsque l’on renonce à penser par paresse intellectuelle, par peur de déplaire, par confort émotionnel et soumission à l’air du temps, et que l’on n’ose ni pratiquer l’humour, aussi irrévérencieux soit-il, ni pratiquer l’art du pamphlet avec ses excès et ses violences, on renonce à vivre et l’on entre dans une servitude volontaire !

    Le plus grand danger pour nos démocraties est bien cette société de contrôle que nous construisons nous-mêmes avec un maillage toujours plus serré ! Et, c’est un ennemi insidieux, car on ne le voit pas venir puisqu’il s’abrite en nous. Cette société de contrôle, d’interdictions incessantes que nous dressons nous-mêmes, ronge nos démocraties.

    Et, Chappatte a raison de s’inquiéter et de rappeler qu’ « il ne s’agit pas seulement de dessin, mais bien de journalisme et d’opinion en général et, à travers eux, de liberté d’expression » (in TdG du 12 juin) et de tancer « les foules moralistes (qui) se rassemblent sur les réseaux sociaux ».

    Je m’arrête là dans mon billet, bien qu’il y aurait encore beaucoup à dire sur la répression de nos sociétés actuelles, car je vais aller défiler pour l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes. Je participerai à cette manifestation dans un esprit mitigé, tant cette grève a été instrumentalisée par une gauche qui mélange inégalité salariale et capitalisme avec un discours d’une virulence insoutenable contre les hommes en général. Non, les femmes ne sont pas si vulnérables et pas toutes des victimes. Mais, il est bon de rappeler que l’égalité des sexes, inscrite dans la loi depuis 1981, n’est toujours pas appliquée. Et, même si selon un proverbe persan, « la patience est un arbre dont la racine est amère, et dont les fruits sont très doux », il est juste d’être parfois impatient !

     

     

     

     

     

     

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