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politique - Page 14

  • L’Aquarius accoste au Municipal !

    Après une pétition signée par 25'000 citoyens, l’appel de personnalités (une ancienne conseillère fédérale, une ancienne procureure de la Confédération, un ancien président du CICR, un prix Nobel, un évêque…) et l’interpellation déposée au Conseil fédéral, le 26 septembre, par trois conseillers nationaux (la socialiste : Ada Marra, le PDC : Guillaume Barazzone, et le PLR : Kurt Fluri) qui demande au Conseil fédéral que le Département des affaires étrangères (DFAE) enregistre l’Aquarius dans le registre des navires suisses, l’Aquarius a débarqué ce mercredi, bousculant l’ordre du jour du conseil municipal en Ville de Genève.

    Pas étonnant qu’avec son gigantesque tirant d’eau, l’Aquarius ait créé des vagues au sein de ce plénum au point que les élus UDC, MCG et une majorité des PLR ont quitté l’enceinte du conseil municipal. Pour certains, l’issue du vote n’offrait plus le moindre intérêt, puisque le PDC soutenait M. Barazzone. Pour d’autres, la demande d’un débat accéléré de la gauche les a irrités, car ils se sont sentis privés de leur droit de s’exprimer. Néanmoins, à cet égard, aucune irrégularité au niveau du règlement du conseil municipal de la Ville de Genève n’a été commise. Toute délibération peut se faire en débat accéléré s’il est voté par la majorité.

    Ce n’est certes pas la première ni la dernière fois que le conseil municipal de la Ville de Genève  s’empare de sujets sur lesquels il n’a aucune compétence. On peut même dire que ce parlement en a fait sa spécialité. C’est ainsi que les élus de la Ville ont pu discuter des droits de l’homme en Turquie, de l’intervention de l’armée israélienne à la frontière de la bande de Gaza, de Théo, Bastien et Eleonora en attente d’un procès en France, « pour aide à l’entrée d’étrangers en situation illégale sur territoire national… », et bien d’autres sujets encore…

    Néanmoins, lorsque des vies humaines sont en jeu, peut-être faut-il savoir être un peu moins légaliste. Avec la demande d’accorder le pavillon suisse à l’Aquarius, qui émane de citoyens de bords politiques divers, ne nous trouvons-nous pas face à une cause humanitaire, qui dépasse les postures politiques habituelles, et qui peut bien bouleverser l’ordre du jour d’un parlement de manière à envoyer un geste symbolique à la Confédération ?

    D’après les chiffres donnés, l’Aquerius, ce navire humanitaire, a sauvé de la noyade, 30'000 personnes dont 6500 enfants. Avec Genève, berceau de la Croix-Rouge et des conventions de Genève sur les réfugiés, et qui abrite moult organisations humanitaires, la Suisse pourrait se montrer fidèle à sa tradition humanitaire et accorder le pavillon suisse à l’Aquarius. Oui, cela serait souhaitable !

    Mais, est-ce réalisable ?

    D’une part se pose un problème juridique. En effet, pour battre pavillon suisse, un navire doit être Suisse, donc avoir son siège en Suisse. Or, nul doute que l’association SOS Méditerranée, qui exploite l’Aquarius, n’est pas suisse, n’a pas son siège en Suisse et n’a aucune relation particulière avec notre pays. Donner à l’Aquarius le pavillon suisse reviendrait donc à transgresser la loi. Evidemment, la Confédération pourrait décider une dérogation pour octroyer le pavillon suisse à l’Aquarius. Néanmoins, une telle décision fragiliserait la Suisse et pourrait avoir des effets délétères. Par définition, toute loi est obligatoire. Elle a un caractère impératif et ne peut être modifiée en fonction d’aléas, de circonstances ou de causes, fussent-elles de nobles causes.

    La stabilité politique de notre pays est d’ailleurs notre valeur la plus précieuse. Ne la bradons pas !

    Racine ne nous dit pas autre chose avec Titus qui, devenant empereur, ne peut bafouer les lois et doit abandonner Bérénice, car :

    Rome observe aujourd'hui ma conduite nouvelle.
    Quelle honte pour moi, quel présage pour elle,
    Si dès le premier pas, renversant tous ses droits,
    Je fondais mon bonheur sur le débris des lois !

    On pourrait me rétorquer qu’il ne s’agit pas, ici, de littérature, mais de sauver de la noyade et d’une mort programmée des milliers de réfugiés qui se trouvent dans des situations tragiques. C’est vrai !

    D’autre part, accorder le pavillon suisse à l’Aquarius risque de mettre la Suisse en grande difficulté avec l’Europe et plus encore avec l’Allemagne. Rappelons que l’Aquarius est un navire allemand, exploité par l’Association SOS Méditerranée qui a son siège en Allemagne !

    Pourquoi l’Allemagne n’accorde-t-elle pas le pavillon allemand à ce navire ? L’Allemagne est assurément consciente que l’Aquarius est source de conflits en Europe. Plusieurs pays refusent qu’il accoste sur leurs côtes, obligeant ce navire à errer pendant des semaines en attente d’une autorisation d’entrer dans un port. Accorder un pavillon à l’Aquarius, c’est essuyer des tempêtes avec d’autres pays.

    C’est pourquoi, avant que la Suisse ne prenne une décision qui pourrait devenir un piège, laissons l’Europe avancer dans ce dossier de la migration et trouver des solutions plus justes et moins meurtrières comme d’ouvrir une voie légale à la migration.

    Mettre en danger les bons offices que la Suisse sait mener dans le cadre de la politique extérieure comme médiatrice dans la communauté internationale, pour secourir l’Aquarius, pourrait être une tragédie. Experte dans le soutien qu’elle peut apporter dans des négociations de paix (négociations de plus en plus urgentes dans ce monde où les guerres, les crises et les tensions géopolitiques n’ont jamais été si vives), la Suisse peut sauver des millions de vies humaines. Qu’elle ne l’oublie pas dans la décision qu’elle prendra au sujet de cette demande d’un pavillon suisse pour l’Aquarius.

    Aussi, laisserais-je à nos sept sages trancher ce choix cornélien de l’Aquarius. Pour ma part, j’ai préféré, comme conseillère municipale, voter une abstention sur le sujet.

     

     

     

     

     

  • La voix d’Antoine Sfeir s’est éteinte

    Début octobre, trois voix superbes nous ont quittés :

    - Celle de Charles Aznavour dont le monde entier a rendu l’hommage mérité à cet auteur-compositeur-interprète qui a enchanté des générations qui continueront à fredonner « La Bohème », « Emmenez-moi »…

    - Celle de Montserrat Caballé, « la dernière diva du bel canto », « La Superba ». Mais, là aussi, heureusement, il nous sera toujours possible d’entendre sa puissance vocale et les nuances de ses interprétations dans les enregistrements https://www.youtube.com/watch?v=P9LOqOvcJBU de cette sublime soprano.

    - Enfin, celle d’Antoine Sfeir. Les médias français n’ont pas manqué de rendre hommage à ce journaliste, politologue (franco-libanais), grand connaisseur du Moyen-Orient et du monde arabo-musulman. En revanche, la Presse en Suisse, semble avoir été plutôt silencieuse sur la disparition de cet intellectuel qui avait, il est vrai, davantage de résonnance en France.

    Néanmoins, nul doute qu’Antoine Sfeir était une grande voix, un passeur unique entre l’Orient et l’Occident. Or, avec le conflit endémique au Moyen-Orient, qui entraîne des massacres de populations et menace de s’étendre toujours plus, la sagesse d’Antoine Sfeir nous manque déjà.

    Antoine Sfeir.jpegAuteur d’une vingtaine d’ouvrages, Antoine Sfeir était une voix particulière (au sens propre et figuré). Sa légère paralysie d’une lèvre (liée à une poliomyélite dans l’enfance) lui donnait une légère grimace (qu’il qualifiait de « sourire sarcastique ») et un ton inimitable. Ce qui caractérise cet homme fut son combat infatigable pour transmettre la connaissance de l’Autre. Car, pour lui, respecter l’Autre ou les Autres, implique qu’il faut les reconnaître. Or, comment pouvons-nous prétendre reconnaître les Autres si nous ne les connaissons même pas ? C’est animé par cette exigence qu’il deviendra chroniqueur, écrivain, journaliste (fondateur et directeur de la revue « Les Cahiers de l’Orient »), président du « Centre d’étude et de réflexions sur le Proche-Orient », conférencier, consultant de radios et journaux français et enseignant des relations internationales, sans manquer d’aller dans les banlieues françaises rencontrer les jeunes pour leur transmettre son amour de la connaissance. Car, assurément, pour cet homme, pétri de culture, le meilleur antidote à tout fanatisme, c’est la connaissance, le savoir, la curiosité et l’étude…

    L’enlèvement de ce politologue, en pleine guerre au Liban par des milices palestiniennes où il fut torturé, l’amènera à quitter son pays pour se réfugier à Paris.

    On comprend mieux combien cet homme érudit et exigent ne pouvait tolérer la complaisance et la supercherie. A cet égard, il faut se rappeler qu’il fut l’un des premiers à dénoncer l’imposture de Tariq Ramadan qu’il qualifia, en 2001, de « fondamentaliste charmeur, spécialiste du double langage ». Evidemment, le petit-fils du fondateur des Frères musulmans, qui aimait, ne l’oublions pas, se présenter comme un « savant de l’islam », déposera une plainte en diffamation contre Antoine Sfeir. Mais, après un long procès (M. Ramadan fit appel du premier jugement), la Cour d’appel de Lyon relaxa Antoine Sfeir de toute accusation.

    Antoine Sfeir ne relâcha jamais sa vigilance contre les dérives sectaires et fanatiques. Dans l’extrait mis en ligne, on l’entend, à la Mission parlementaire française, s’exprimer sur le “voile intégral” en 2009. Un morceau d’anthologie ! A écouter absolument sur: https://www.youtube.com/watch?v=lcr9WGBrOyg

    Pour (re)entendre Antoine Sfeir, ardent défenseur de l’histoire, de la littérature, de la liberté et des droits de l’Homme, reprenons sa conférence : « Cet orient si compliqué, comment le comprendre ? » (Liège, 2016) https://www.youtube.com/watch?v=GGllG-CvMlo et rappelons-nous que…

    Si l’homme nous a quittés, sa voix perdure…

  • Thévoz : pseudo courage et leçons de fausse morale face à Pierre Maudet

    Il faut lire le dernier billet de Thévoz « Un peu de courage Monsieur Maudet » pour découvrir toute la perfidie et l’hypocrisie de politiciens qui se pourlèchent des déboires de M. Maudet.

    Premier mensonge de M. Thévoz : oser se qualifier de « citoyen lambda », alors qu’il est une pièce d’artillerie lourde (même trop lourde !) des socialistes : conseiller municipal socialiste en Ville de Genève pendant 7 ans, député depuis 2018, co-président de la section du parti socialiste de la Ville de Genève, membre du comité directeur du parti socialiste genevois, animateur et rédacteur du journal du parti socialiste Ville de Genève, le « Causes Communes » et membre d’une multitude d’associations qu’il serait fastidieux de lister ici. Personne n’est dupe, ni au parti socialiste ni dans les autres rangs politiques, que cet homme se rêve conseiller administratif, conseiller d’Etat voire conseiller national. Il faut donc juger les propos injurieux de Monsieur Thévoz à l’aune de son ambition démesurée.

    « Je ne suis pas un vautour, je ne crie pas avec les hyènes » ose-t-il écrire ! Pourtant, à chaque ligne de son brûlot, se lisent le dédain et le fiel de ce militant socialiste, qui jure qu’il n’a rien personnellement contre le conseiller d’Etat Maudet, car « Votre peau n’intéresse pas les Genevois.es. Nous souhaitons simplement que l’Etat fonctionne d’une manière adéquate et transparente […] laissez la collectivité tranquille […] Personne apparemment ne peut vous obliger à changer pour devenir un homme nouveau ».

    Il est intéressant de relever que Monsieur Thévoz fait preuve de beaucoup de courage en cherchant à cautionner son propos par l’utilisation du pronom “nous“ pour se réfugier derrière une collectivité anonyme : « Nous souhaitons simplement… ». Il est tout aussi instructif de voir que ce donneur de leçons plaide pour « un homme nouveau ».  Oui, c’est hallucinant ! On aurait pu penser que cette rhétorique stalinienne de l’ « homme nouveau » était dépassée ! Mais, apparemment, M. Thévoz, épris de marxisme, nage toujours dans cette idéologie communiste, qui a fait des millions de victimes… Pas étonnant qu’il se présente en libérateur et appelle M. Maudet à démissionner pour, lui dit-il, «  mettre vos forces et votre énergie à assurer et organiser votre défense face aux lourdes accusations pénales qui pèsent à votre encontre » !

    Deuxième, troisième, quatrième… mensonge de M. Thévoz : prétendre que M. Maudet entretient un climat impropre à la bonne gestion du canton est une diffamation ! Ce qui entretient un climat impropre à la démocratie, ce sont des gens comme M. Thévoz, ces donneurs de leçons qui ne cessent d’attiser la haine avec leur vision d’un monde binaire, où ils se placent inexorablement du côté des bons et des justiciers calfeutrés dans leurs certitudes. Ces coups de butoirs contre notre démocratie viennent de la violence de critiques disproportionnées et de l’acharnement médiatique de certains journalistes qui veulent « combiner la chasse à la bête blessée et la chasse au lectorat » (in, M. J.-S. Eggly). Pari toutefois risqué ! En effet, les genevois en ont assez de ces vautours et de ces hyènes et nombre de lecteurs, écœurés, résilient leur abonnement. D’ailleurs, jusqu’où ira cet esprit de suspicion et de délation ? N’y aurait-il pas une anthologie de la Presse à écrire sur l’orientation des enquêtes journalistiques ? Quant aux journalistes d’investigation, ne trouvent-ils pas généralement que ce qu’on leur donne ou ce que des gens, avec des intérêts bien particuliers, veulent bien leur donner en pâture ? Voici quelques exemples d’une Presse genevoise plutôt complaisante avec la Gauche :

    - l’affaire Pagani : les manipulations du matériel de vote (qui ne peuvent être mis sur le compte d’une distraction, puisque les membres du bureau du Municipal avaient clairement notifié à Rémy Pagani les modifications à apporter) ont rapidement essoufflé la Presse alors même que cet abus de pouvoir a coûté cher aux contribuables ;

    - l’affaire Salerno où un fonctionnaire se serait fait licencier pour avoir refusé de pondre des articles pour le compte personnel de la magistrate ainsi que des commentaires anonymes sur des sites pour servir la campagne de cette dernière. Sans réelles investigations journalistiques, cette affaire s’est rapidement dégonflée ;

    - les affaires d’un procureur qui a poursuivi, il y a quelques années, très loin des procédures. Or, ces dernières ont-elles toujours été menées avec le discernement voulu ? N’ont-elles pas entraîné l’Etat à devoir payer d’exorbitants dédommagements ?

    - les affaires qui ont ébranlé la Conseillère d’Etat, Mme Emery-Torracinta, avant les élections cantonales. Là, il faut reconnaître que cette conseillère d’Etat socialiste n’a guère été épargnée par les attaques disproportionnées de la Presse. Mais, il est bon de rappeler qu’il y a eu des fuites au DIP, dont toute la hiérarchie est socialiste, et que des querelles intestines faisaient alors rage au sein de ce parti. En revanche, dans cette difficile tourmente que traversait Mme Torracinta, la droite n’a pas réclamé la démission de la magistrate. Les erreurs commises par des élus de droite seraient-elles plus condamnables ? Rappelons, tout de même, que cette malheureuse affaire Maudet n’a pas coûté un sou au contribuable, que le conseiller d’Etat ne s’est pas non plus enrichi, et que rien, jusqu’à présent, ne permet d’affirmer qu’il aurait donné des contreparties en échange de ce voyage à Abu Dhabi (qui, entre nous, ne devait pas forcément être une partie de plaisir !).

    Cela étant, pour revenir à M. Thévoz, ce politicien avide de pouvoir, a-t-il des œillères ou ment-il une fois encore lorsqu’il écrit que ce n’est pas une élection qui a amené M. Maudet au pouvoir, mais un serment pris devant le peuple ? Non, Monsieur Maudet a bien été élu au premier tour et à la majorité absolue des votants. Quant à la levée de l’immunité, faut-il rappeler à Sylvain Thévoz que M. Maudet l’a demandée également pour se défendre et répondre aux besoins de la justice !

    Assurément, non content d’injurier Pierre Maudet, Monsieur Thévoz lance des insinuations gratuites contre l’ancien président, François Longchamp. D’ailleurs, l’emploi du mot « deal » est inadmissible et utilisé par les trafiquants de drogues. M. Thévoz, connaît-il par hasard ce milieu pour emprunter ce vocabulaire ?

    Enfin, faut-il rappeler que, en tant que député, M. Sylvain Thévoz a aussi prêté serment de respecter la République, la vérité et de remplir consciencieusement son mandat pour le bien de la patrie. A l’évidence, en lisant sa diatribe, on comprend qu’il est loin d’honorer son serment ! Ses invectives grossières montrent surtout le peu de valeur qu’il accorde à notre système démocratique. Il est vrai que la République mérite d’autres défenseurs que Sylvain Thévoz qui a des méthodes d’Etats totalitaires, où chacun soupçonne l’autre (et le dénonce) d’être un traître à l’Etat, sans connaître le dossier et sans besoin même d’instruction judiciaire ! En fait, ce que défend Thévoz, c’est un Etat fouineur !

    Néanmoins, au lieu de donner des leçons de fausse morale, Monsieur Thévoz ferait mieux de cesser d’être hypocrite, de faire son autocritique et de démissionner de son mandat de député. A cet égard, il n’y aura pas besoin d’élection complémentaire. Tant de camarades “viennent-ensuite” se réjouissent d’occuper avantageusement ce poste que Sylvain Thévoz ne mérite pas.

    Allez, Monsieur Thévoz, un peu de courage !