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Humeur - Page 9

  • Retour des « Promotions » en Ville de Genève  

    Depuis vingt ans, suite à la lubie d’un magistrat socialiste, le terme « Promotions » a été remplacé, en Ville de Genève, par celui de « Fête des écoles ». Hier, le conseil municipal genevois a voté le retour du mot « Promotions ».

    Créé sous Calvin, le terme de « Promotions » fait partie de notre patrimoine culturel immatériel depuis donc le XVIe siècle. A cet égard, la Ville de Genève était l’une des rares communes du canton à avoir modifié cette terminologie historique et savoureuse pour la remplacer par l’expression, plutôt niaise, de « Fête des écoles ».

    Bon, à Genève, c’est vrai, il y a une gauche qui ambitionne de révolutionner notre société, et qui, pour arriver à ses fins, s’en prend au langage qu’elle veut corseter. A cet égard, rappelons que les employés de la Ville de Genève doivent user d’un langage épicène ainsi que de l’écriture inclusive. Et, pour ne rien laisser au hasard, des cours de formation sont donnés au personnel de la Ville !

    Pour revenir aux « Promotions », c’est en 1999 que M. Tornare, magistrat socialiste et maire de Genève, trouvant que l’appellation « Promotions » est discriminatoire, et qu’elle pourrait traumatiser les élèves qui ne passaient pas leur année, décide de censurer cette expression. Pourtant, avouons que cette inquiétude de perturber des écoliers ne devait se loger que dans la tête du magistrat et de ses acolytes.

    Faites l’expérience et demandez à un écolier s’il est promu cette année ? « Pro quoi… » risque bien de répondre l’enfant qui ne doit guère connaître ce mot et encore moins, par conséquent, établir une relation entre le terme « les Promotions » et le fait de passer son année scolaire (dont l’école genevoise a, par ailleurs, presque supprimé les doublements).

    Bref, il y a vingt ans, M. Tornare censure donc ce terme qui ne lui plaisait pas pour le remplacer par celui de « Fête des écoles » qui n’a jamais circulé, il faut l’avouer, qu’autour des Bastions et dans certaines bouches de la gauche.

    En effet, la population genevoise continue largement d’utiliser le terme « Promotions ». Quant aux enfants, ils parlent le plus souvent des « Promos » !

    A cet égard, il est sans doute juste de penser que cette résistance de la langue est réconfortante. Elle montre que les mots ne sont pas de petits soldats à mettre au garde à vous de nos idéologies !

    Jusqu’où d’ailleurs peut aller se nicher la tyrannie de ceux qui défendent une idéologie ? Il paraît que certains Vegans veulent maintenant purifier la langue et expurger toutes les expressions où les noms d’animaux sont employés comme dans : « donner sa langue au chat », « prendre la taureau par les cornes », « être myope comme une taupe », etc. sous prétexte de nous forcer à respecter les animaux et de ne pas abuser d’eux !

    Heureusement, si la langue évolue, elle a, en revanche, une vie propre à laquelle on ne peut rien. Assurément, lorsqu’on veut manipuler les mots et les tordre à nos convenances, ces derniers résistent, se rebiffent et ne se laissent pas instrumentaliser, car la langue, n’appartenant à personne, nous échappe inexorablement ! Et, c’est tant mieux !

    Le retour du terme « Promotions » montre combien il est difficile de plier la langue, de la forcer, de la mettre sous tutelle, de la violer pour servir une cause idéologique.

    Toutes les tyrannies commencent par un redressement du langage. On persécute les mots avant d’exécuter les insoumis, les dissidents, les poètes et les “anormaux” ! Mais, c’est aussi par le langage, où se niche l’humour (pensons aux blagues qui circulaient sous cape derrière le Rideau de Fer), que l’on crée un antidote contre la tyrannie.

    Le retour des « Promotions » en Ville de Genève, c’est le retour du refoulé  et une joie pour beaucoup de Genevois attachés à leur patrimoine, et qui se réjouissent que les mots puissent se jouer de nous et de nos illusions réformatrices…

     

     

  • Un ex député socialiste veut lancer deux initiatives pour destituer Pierre Maudet

    Dans la Tribune de Genève du mardi 8 janvier, on peut lire que Roger Deneys, ex député socialiste, « choqué par l’obstination de Pierre Maudet à s’accrocher au pouvoir […] veut lancer deux initiatives populaires pour changer les règles du jeu et fournir au Canton les outils pour se débarrasser d’un élu indésirable ».

    Dans le monde politique, il faut toujours traquer les calculs. Or, nul doute qu’en voulant bouter Pierre Maudet hors du Conseil d’Etat, Roger Deneys rêve que les Socialistes puissent ravir le siège qui serait libéré.

    Parallèlement, on peut aussi penser que cet ex député, candidat malheureux au Conseil d’Etat aux élections de 2013, est en mal de reconnaissance et cherche à être sous les feux de la rampe. C’est humain !

    Mais, que demandent ces initiatives ?

    - La première inscrira, dans la Constitution genevoise, le principe général de la destitution d’un conseiller d’Etat ;

    - La deuxième réclamera « la destitution immédiate de Pierre Maudet “en raison des graves atteintes qu’il a portées à la dignité de son mandat” ».

    Avant d’ausculter les tenants et aboutissants de ces projets, on peut s’étonner que Roger Deneys, avec son expérience politique, mise sur une “destitution immédiate” de Pierre Maudet. Les procédures des initiatives populaires (récolte des signatures, validation, éventuel contre projet, vote populaire, concrétisation) sont longues. Aussi, n’est-il pas exagéré de supputer qu’il faille trois à quatre ans, voire plus pour qu’une initiative entre en vigueur. Il en a fallu cinq pour que Neuchâtel change sa Constitution ! Et, il y a fort à parier que cette initiative ne sera pas validée par le Conseil d’Etat.

    En effet, sous quelle légitimité, le Grand Conseil pourrait-il exiger la démission d’un conseiller d’Etat, élu par la population ? Le pouvoir législatif n’a pas de telles prérogatives sur le pouvoir exécutif. Et, c’est tant mieux ! Cela maintient la séparation des pouvoirs, véritable pilier de notre démocratie.

    Quant au Conseil d’Etat, il serait tout aussi inquiétant de l’autoriser à destituer un de ses membres. Ce serait la fin de toute collégialité, le déni de la volonté populaire et le glissement progressif vers la dictature.

    C’est pourquoi, à Genève, personne ne peut exiger la démission d’un élu, que ce dernier soit conseiller municipal, député, conseiller administratif ou conseiller d’Etat.

    Et, cette règle est sage ! En effet, contraindre un élu à démissionner en arguant de la moralité, de la dignité ou de procédures pénales en cours ouvre la porte à tous les abus avec le risque :

    - d’amplifier les dérives émotionnelles ;
    - de favoriser une politique du spectacle où plus un parti (majoritaire) gueulerait, plus il parviendrait à se débarrasser d’un politicien gênant ;
    - d’exacerber les rumeurs, diffamations et mensonges pour abattre un adversaire politique ;
    - de faire le lit du totalitarisme dont les deux ressorts les plus profonds sont la sacralisation de la cause et la bonne conscience (in Ingrid Riocreux, « Les Marchands de Nouvelles »).

    Ce glissement vers l’émotionnel, où toute conduite sera jugée à l’aune de la morale ou de la dignité, est la plus grande menace pour notre démocratie.

    En effet, dans le projet de Deneys, les motifs de destitution ne se limiteraient pas aux seules infractions pénales, puisque « celui qui aurait enfreint gravement les devoirs de son mandat ou porté gravement atteinte à la dignité de son mandat, intentionnellement ou par négligence », pourrait être destitué.

    Mais enfin, qui est ce Roger Deneys pour s’autoriser à juger ce qui est digne et ce qui ne l’est pas ! Ce donneur de leçons, ignore-t-il qu’une loi doit reposer sur une forme de sécurité du droit, qu’elle doit être gouvernée par un principe juridique.

    En arrivera-t-on à créer une procédure d’ « impeachment » pour un élu qui aurait une affaire extraconjugale, qui serait addict à la cigarette, qui mangerait trop de viande ou n’utiliserait pas le langage épicène…

    Pourquoi Roger Deneys s’acharne-t-il sur Pierre Maudet, alors qu’il se garde bien de dénoncer les fautes graves commises par des élus socialistes ou de gauche, en matière d’abus de pouvoir et d’utilisation des deniers publics ?

    Le choix sélectif des indignations de Roger Deneys en dit long sur ce politicien gonflé d’autosatisfaction et de bonne conscience, et qui n’hésite pas à vouloir purger la société des “mauvais” éléments. A cet égard, le Grand Conseil se souvient encore de l’Interpellation urgente, déposée par ce garde-chiourme de la pensée, qui voulait sanctionner un professeur de l’Université de Genève, qui avait rédigé un texte qui n’entrait pas dans l’orthodoxie intellectuelle du député d’alors. Oui, rien que cela ! Roger Deneys voulait que le pouvoir législatif exerce un contrôle et une censure sur le monde académique !

    En tout cas, en matière de dignité, Roger Deneys est sûr d’être expert ! Pourtant ce parangon de vertu, n’a-t-il pas été épinglé pour avoir posté sur des réseaux sociaux des propos discriminatoires envers une communauté ? Embarrassé, il avait alors admis avoir agi par négligence ! Cette étourderie a-t-elle porté atteinte à son honneur ?

    Difficile de répondre à cette question tant Roger Deneys aime se draper dans sa vertu et sa dignité.

    A moins qu’il ne se prenne pour César !

    Roger Deneys se drape dans sa dignité.jpg

     

                                       

     

  • Hodgers manque sa cible !

    Vendredi 21 décembre 2018, aux INFOS de la RTS (Le 19.30), Antonio Hodgers, président par intérim du gouvernement genevois, a commis une faute grave en s’arrogeant le droit de jouer au juge, au nom de la morale et de l’éthique. Sans la moindre réserve, M. Hodgers s’est érigé en censeur et a haussé le ton. Pour ma part, j’attends que le Ministère public rende ses conclusions pour porter un jugement sur Pierre Maudet.

    Cela étant, d’une manière générale, je trouve qu’une faute doit toujours être jugée à l’aune de l’intention. Est-ce que celui qui a commis une erreur ou un délit l’a fait dans une intention délibérée de nuire ? Question que d’ailleurs la justice prend en compte en distinguant la condition objective ou subjective d’une infraction.

    A cet égard, le discours moralisateur et perfide d’Antonio Hodgers est intolérable. Prenant en effet la parole de son plein gré, M. Hodgers non seulement ne laisse aucun droit de réponse à Pierre Maudet, mais encore oublie (ou au contraire y songe d’une manière obsédante…) la fonction de président de l’Exécutif genevois qu’il occupe.

    Avec son prêche, Antonio Hodgers trahit non seulement nos institutions, mais plus encore notre Constitution. En effet, tant que le Ministère public n’a pas rendu ses conclusions, tout citoyen (qui plus est le président de l’Exécutif genevois !) doit respecter l’institution juridique et ne pas condamner quelqu’un à la place de la justice.

    Quant à la Constitution, le principe de collégialité est un principe qui y est inscrit. Il veut que « les membres d’un gouvernement soient égaux en droits, et qu’ils exercent leurs fonctions gouvernementales en tant que collège » (art. 177 Cst). L’idée du principe de collégialité est de permettre qu’un gouvernement puisse se faire de manière consensuelle avec des compromis, puisque les membres de l’Exécutif ne doivent plus être au service de partis politiques, mais au service de l’Etat.

    Pourquoi donc Antonio Hodgers sort-il d’une réserve qu’on serait en droit d’attendre de celui qui est, temporairement, la plus haute personnalité officielle de notre République et Canton de Genève ? Se sent-il investi d’une nouvelle mission ? Que veut-il provoquer avec son sermon ?

    Parlant en son nom propre et non pas au nom du Conseil d’Etat, Antonio Hodgers ne va certes pas amener, avec ses propos tonitruants, de la sérénité au sein du gouvernement. En rompant son devoir de collégialité, Antonio Hodgers faillit à sa fonction. En revanche, Antonio Hodgers, qui voulait avec son pseudo prêche atteindre Pierre Maudet, manque sa cible ! Son attaque, tel un boomerang, lui reviendra en pleine figure !

    Assurément, si la population peut pardonner ou comprendre que l’on puisse faillir dans la vie, y compris dans un parcours politique, elle est en revanche beaucoup moins indulgente avec ceux qui trahissent.

    D’autant plus que, n’ayant pas réussi à faire preuve de retenue, Antonio Hodgers qui hurle avec les loups et lynche Pierre Maudet comme le fait, avec jubilation et ferveur, l’extrême gauche de l’échiquier politique (Cf. les insinuations d’un Batou ou d’un Vanek) se montre indigne d’assumer la fonction politique qu’il occupe. A-t-il ainsi oublié avoir été sanctionné par le Grand Conseil, qui refusa de l’élire à sa présidence pour ses agissements durant le G8 ?

    Certaines mauvaises langues dans la République de Genève disent qu’Antonio Hodgers agirait par cupidité et envie de conserver la place de président de l’Exécutif genevois qu’il occupe actuellement par intérim. Ayant pris goût à cette place, il ne souhaiterait pas que Maudet puisse reprendre l’uniforme de président, d’où les boulets incendiaires qu’il lance contre ce conseiller d’Etat.

    Mais, nul doute, qu’en voulant jeter son discrédit sur Pierre Maudet, Antonio Hodgers aura sapé la confiance de beaucoup de Genevois qui jugeront qu’Antonio Hodgers, en se conduisant d’une manière si immature, n’est plus très crédible.

    Bref, c’est pas très beau tout ça ! Surtout avant Noël !