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Genève - Page 7

  • Qui veut modifier les plaques de rue à Genève ? On veut des noms !

    La perspective d’une sortie de la crise sanitaire annonce aussi une reprise de la vie politique avec ses inévitables affrontements idéologiques. On peut ainsi s’attendre, même si Mme Salerno quitte la scène politique en Ville de Genève, que le combat pour féminiser l’espace public - avec la nouvelle majorité de gauche - reprenne de plus belle. J’ai exprimé dans « Féminiser les noms des rues à Genève ou les dernières frasques de Salerno » et dans « Batailles des rues : la résistance s’organise », ma désapprobation face à cette politique violente, qui occulte l’histoire (la brade même !), et qui veut faire choir de leur piédestal des hommes “illustres“ pour les remplacer par des femmes, certaines inconnues même d’experts en histoire de Genève.

    Dans « Les rues se féminisent » (Face-à-face du 25 mars, in TdG), les historiennes de l’Escouade (association fondée en 2017, à l’origine du projet 100Elles, qui a apposé des plaques violettes, honorant des figures féminines, sous les plaques officielles bleues) expriment leur soutien à la modification des seize noms de rues à Genève. Le contraire eut été étonnant, vu que les personnes qui veulent concrétiser ce projet sont celles qui l’ont conçu et réalisé !

    Une fois encore, je tiens à dire qu’il est juste de donner une visibilité aux figures féminines qui ont marqué l’histoire de Genève, et qui ont été injustement enfouies dans les limbes d’une histoire défaillante et patriarcale. Pour augmenter les noms des rues se référant à une femme, mon billet du 28 février 2020 offre quelques pistes…

    Cependant, il est inconcevable qu’un groupe, qui se proclame « Historiennes de 100Elles », puisse publier dans la Tribune de Genève sans signer leur billet. Défendre la visibilité de femmes rendues invisibles et se permettre l’anonymat, un comble ! Même sur Internet, on ne trouve aucun nom des membres de cette association qui use d’un nous de majesté fort peu démocratique ! On apprend seulement que quatre étudiantes - Nesrine, Myriam, Loriane et Tania – auraient eu l’idée, un 25 novembre, journée de lutte internationale contre les violences faites aux femmes, de former le collectif féministe l’Escouade, qui se veut anticapitaliste, antisexiste, écosocialiste et antiraciste. Le programme de ce groupe d'extrême gauche s’énonce clairement : « Lutter pour l’égalité doit se faire en pensant à des alternatives au système capitaliste, patriarcal et raciste dans lequel nous vivons. Pour ce faire […] Nous nous organisons afin de créer un espace bienveillant dans lequel nous pouvons partager et nous entraider. L’Escouade fonctionne de manière horizontale et consensuelle ». On saisit mieux pourquoi l’Escouade, qui affectionne « le fonctionnement horizontal », a retenu l’horizontale la plus fameuse de Genève parmi ses figures féminines remarquables !

    Faut-il ajouter que cette association, subventionnée par la Ville de Genève, n’accepte que des femmes, car : « Nous envisageons la non-mixité comme un outil de lutte […même si] nous aspirons à ce que les hommes cis-genres soient nos alliés » ?

    Combien d’adhérentes à l’Escouade ? Aucun indice ! Comment cette association a-t-elle opéré le choix des femmes qui auraient joué un rôle pour Genève ? Mystère ! L’Escouade précise seulement que le choix s’est fait dans une « logique intersectionnelle » ! Ses propositions disparates donnent néanmoins à penser que le choix des femmes s’est opéré par inclination personnelle et sans méthode ! Comment en effet imaginer que l’Escouade n’ait même pas jugé nécessaire de consulter, pour établir sa liste des 100Elles, l’Association pour l’étude de l’histoire régionale (AEHR), la plus à même de la guider dans la mémoire de Genève et de mettre sa sélection à l’épreuve d’une méthodologie historique rigoureuse. Une telle négligence laisse supposer que ces ”historiennes” sont des amatrices qui s’approprient le beau nom d’historien, sans en assumer les charges !

    On comprend dès lors pourquoi le choix des femmes retenues par ce groupuscule de gauche ait scandalisé la population genevoise au point de soulever de nombreuses oppositions, pétitions et des menaces d’attaquer le futur arrêté du Conseil d’Etat si ce dernier venait à avaliser ce projet ! Lire à cet égard, les articles de Laurent Grabet « Ils refusent que la Ville rebaptise leur rue » (GHI du 5 mars), « La féminisation des rues s’invite dans les municipales » (GHI du 12 et 13 mars) ou encore « Changer de nom de rue ? Pour ces habitants, c’est non ! » (Echo Magazine, n° 14 du 2 avril 2020).

    N’est-il en effet pas inimaginable qu’un Frank Martin, compositeur mondialement célèbre, puisse passer dans la trappe pour être remplacé par une violoniste d’une très brève carrière ou que des noms de rue du XVIe siècle puissent être abandonnés, mettant en péril les recherches historiographiques futures et privant les genevois de repères géographiques ?

    Enfin, il s’avère que plusieurs femmes, choisies par l’Escouade, ont eu un lien si ténu avec Genève, qu’elles n’ont guère marqué l’histoire de notre Cité. Pourtant ce dernier élément est écrit noir sur blanc dans la motion « Pour une reconnaissance dans l’espace public du rôle joué par les femmes dans l’histoire genevoise » (M-2536) que l’Escouade ne respecte pas. Son auteur, Mme Haller, n’a-t-elle pas déclaré, lors de son audition à la commission des affaires communales, régionales et internationales « qu’il ne s’agit pas spécifiquement de débaptiser des rues portant des noms d’hommes, mais plutôt de choisir des rues dont le remplacement du nom ne vexerait personne » (Rapport M-2536, p. 3) ? L’exercice mené par l’Escouade est donc raté !

    La commission cantonale de nomenclature devra se réunir pour donner son préavis sur les seize propositions de changement de noms de rue. Suite à son préavis, il appartiendra au Conseil d’Etat de se déterminer. Espérons que les membres de cette commission consultative (5 hommes et 1 femme !) sauront garder un jugement indépendant après les déclarations du Président du Conseil d’Etat, M. Hodgers (qui aime se définir comme un homme féministe!), et qui a déjà fait savoir, médiatiquement, qu’il était en faveur de ce projet controversé !

     

     

  • COVID-19 et mesures de l’Etat

     

     

     

    La pandémie est un fléau si grave et si global qu’il est difficile de se prononcer sur le bien-fondé des mesures prises par notre gouvernement. La santé des Suisses est, et doit rester, la préoccupation première de nos conseillers fédéraux, d’autant plus qu’une population décimée ruinerait notre économie pour une durée indéterminée et peut-être même sans qu’elle puisse jamais se relever. Toute paupérisation, il faut le rappeler, entraîne son lot de tragédies humaines indescriptibles (inflation, augmentation du chômage, faillites, suicides, hausse des maladies, violence, insécurité, crimes…).

    Néanmoins, on peut tout de même s’inquiéter de l’arrêt de pans entiers économiques, décrété d’une manière qui paraît un peu arbitraire.

    Il est aussi paradoxal de voir comment, dans le monde, chaque gouvernement gère différemment cette crise. Dans certains pays, le port du masque est obligatoire dans l’espace public. Dans d’autres, la répression s’exerce sans relâche. En Inde, par exemple, (ce n’est pas le seul pays !), la police s’autorise à frapper les personnes se trouvant sur la voie publique. En Hongrie, le premier ministre s’est arrogé un pouvoir absolu, pour un temps indéterminé… En France, où le gouvernement raffole des démarches administratives et des contrôles, tout habitant doit remplir un formulaire pour sortir de chez lui. Ce dernier n’est d’ailleurs autorisé à quitter son domicile que sous conditions strictes et pour l’achat de produits de première nécessité. Cette notion de « première nécessité » laisse cependant place à des interprétations floues ! Des témoignages rapportent que des femmes ont été verbalisées pour être sorties s’acheter des protections hygiéniques, nullement considérées par les membres des forces de l’ordre comme des « produits de première nécessité ! »

    Heureusement, en Suisse, notre gouvernement n’a pas édicté de telles mesures répressives, même si certaines décisions (les mesures de distance physique et pas plus de 5 personnes ensemble) s’appliquent à toute la nation. Il a fait appel au civisme, à la responsabilité individuelle et au patriotisme des citoyens. A cet égard, on peut être fier d’appartenir à cette vieille démocratie, où les citoyens sont prêts à faire des consensus pour favoriser l’économie nationale et la cohésion sociale. Dans quel autre pays, la population voterait-elle en refusant, par 67% des voix, deux semaines de vacances supplémentaires pour tous les salariés (initiative populaire votée en mars 2012) ?

    Globalement, il semble donc que notre gouvernement a pris des décisions mesurées et judicieuses en misant davantage sur l’adhésion de la population plutôt qu’en usant d’un mode opératoire coercitif. Pourtant, on peut s’étonner qu’en Suisse (fédéralisme oblige !), il y ait tant de disparités d’ordonnances prises au sein des cantons.

    A Genève, par exemple, tous les chantiers ont été fermés. Cette directive ne s’applique pas dans les autres cantons. En Valais, par exemple (également, dans le canton de Vaud et les cantons alémaniques), les petits chantiers et plus particulièrement les travaux de génie civil n’ont pas cessé. Les travaux d’assainissement des eaux, la réfection des chaussées n’auraient-ils pas pu continuer à Genève ? Avec des rues presque désertes, où le revêtement des chaussées n’aurait pas entrainé les bouchons habituels, ces travaux, qui nécessitent peu d’ouvriers (l’un sur la bétonnière, l’autre sur la chaussée) auraient pu être menés tout en respectant la distance sanitaire, imposée par nos autorités ?

    S’il est toujours difficile de faire la part des choses dans une situation si complexe, ce confinement qui dure est tout de même inquiétant. Il pourrait mettre à terre tant d’indépendants et enrayer notre unité nationale. Certes, des solutions pour aider les PME sont effectives (à Genève, on peut particulièrement féliciter le conseiller d’Etat, Pierre Maudet, d’avoir proposer un accord entre les milieux immobiliers et l’Asloca pour exonérer les petites entreprises du paiement de le pt urs loyers pour avril).

    Mais, de nombreux indépendants ne pourront revendiquer aucune aide, puisqu’aucune interdiction de poursuivre leur activité ne leur a été imposée. Les hôtels, par exemple, n’ont pas l’obligation de fermer. Néanmoins, les personnes ont massivement annulé leurs réservations, laissant ces hôteliers sans clientèle. Idem pour les chauffeurs de taxi, autorisés à continuer leur activité, mais qui voient une chute de leur chiffre d’affaire de plus de 80% ! Bref, tous nos artisans, indépendants (dentistes, physiothérapeutes, restaurateurs…), artistes (et ceux qui gravitent dans les milieux du spectacle : éclairagistes, costumières, producteurs…), les paysans et agriculteurs, les aides à domicile (la liste n’est pas exhaustive…) seront ceux qui paieront le plus lourd tribut à ce confinement.

    Si durant cette crise, il faut rester solidaires et respecter les consignes sanitaires, je m’inquiète déjà, avec les messages reçus sur les réseaux sociaux, de certaines récupérations politiques. N’a-t-on pas récemment lu que le virus COVID-19 était lié au capitalisme (pourtant, la peste qui a ravagé au M-A près de la moitié de la population européenne ne connaissait pas le capitalisme !) ? Un chanteur slam sur YouTube dénonce les coupables de cette pandémie. Voici quelques-unes de ses paroles inquiétantes où il explique que, avec cette épidémie, c’est : « la nature qui fait sa loi en reprenant ses droits, se vengeant de notre arrogance et de notre mépris […] Et, est-ce un hasard si ce virus immonde n’attaque pas les plus jeunes, n’atteint pas les enfants ? Il s’en prend aux adultes responsables de ce monde. Il condamne nos dérives et épargne les innocents ».

    Bref, à le suivre, les malades sont des coupables !

    Au sortir de cette crise, outre la très grave crise économique que nous aurons à affronter, il faudra faire face à une nuée de petits moralisateurs (souvent des bobos peu touchés par ce confinement généralisé) qui seront un autre danger pour notre démocratie. Qu’on se le rappelle !

     

     

  • Se mobiliser pour le deuxième tour des élections municipales

    La politique, comme tout le reste, est touchée par le coronavirus. Les sessions parlementaires sont suspendues. Néanmoins, ce Covid-19 n’attaque pas tous les pans de nos existences ! De belles solidarités se créent. Des artistes offrent leurs créations sur des scènes virtuelles. Quant aux journalistes, ils débordent d’imagination pour continuer à présenter leurs émissions. Merci donc à toutes ces bonnes volontés dans les domaines de la santé, de l’approvisionnement en nourriture, du nettoyage, de la culture…

    La vie politique, elle, poursuit ses débats sur des plateformes en ligne et ses annonces avec des tous ménages. A cet égard, le conseil fédéral a pris la sage décision de différer la votation populaire du 17 mai 2020, qui comportait trois objets majeurs (initiative populaire sur l’immigration, projets de lois sur la chasse et sur l’impôt) et pour lesquels aucun parti n’avait démarré sa campagne. En revanche, et fort heureusement, le Conseil d’Etat genevois a maintenu le deuxième tour des élections communales genevoises. Remettre ce deuxième tour en automne aurait mis les communes dans des problèmes indescriptibles. Enfin, le premier tour s’étant déroulé normalement, la population genevoise connaît non seulement les programmes des partis, mais également les candidats, puisqu’on retrouve les mêmes qu’au premier tour (avec quelques rares retraits !). Il est par conséquent facile pour la population de se forger son opinion pour voter en toute lucidité (pour autant que ce soit toujours la lucidité qui participe aux choix des électeurs…).

    La prochaine législature s’annonce difficile. Avec l’alliance du PS et des Verts, la gauche en Ville de Genève est devenue majoritaire au niveau du délibératif et le sera certainement, le 5 avril, aussi au niveau de l’exécutif. A cet égard, on peut même craindre en Ville de Genève un gouvernement monocolore ! Pourtant, cette législature offrait une chance unique, avec quatre magistrats sortant, de reconquérir plusieurs sièges pour la droite. Seulement, pour cela, la droite devait nécessairement, et mathématiquement, faire une alliance élargie entre tous les partis de droite : les Verts libéraux (VL), le parti démocrate chrétien (PDC), le parti libéral radical (PLR), l’Union démocratique du centre (UDC) et le mouvement citoyen genevois (MCG).

    Mais, une fois de plus, le PDC se désolidarise et fait bande à part, pensant, par de petits calculs électoralistes, mieux tirer son épingle du jeu. Toutefois, le jeu est risqué ! On se souvient que, pour les élections au Conseil des Etats, le PDC avait déjà piétiné l’alliance de l’Entente, et que sa présidence (désapprouvée par l’assemblée générale) avait même suggéré de partir sans le PLR. Cette envie du PDC de jouer solo avait évidemment nui aux deux candidats de l’Entente et ouvert une voie royale à la gauche…

    On semble se diriger à nouveau dans le même scénario pour la Ville de Genève. Refuser de la part du PDC une alliance élargie, sous prétexte qu’il n’a pas de socle commun au niveau des valeurs avec l’UDC, ne tient pas la route dans les politiques communales. En effet, les décisions dans les communes sont moins affaire d’idéologie que de gestion concrète au niveau des finances et des projets à mener. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une large alliance, en 2015, réunissant tous les partis de droite (PDC, PLR, UDC, MCG) avait pu être conclue au Municipal de Genève, avec grand succès.

    Ne serait-il pas indécent que le plus grand parti de droite, le PLR, ne soit pas représenté au conseil administratif ? C’est pourquoi, il est absolument nécessaire que les Genevois se mobilisent au 2ème tour et je vous invite à voter Simon Brandt, qui sera un très bon conseiller administratif, très dévoué pour Genève.

    Soyez très prudents avec la pandémie sans oublier toutefois votre devoir de citoyen !