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Air du temps - Page 5

  • Que les collégiens revoient leur copie !

    Des collégiens de 4ème année ont envoyé une demande au DIP pour l’annulation des examens de maturité (Cf. « Des collégiens de 4ème sont inquiets », in TdG, le 28.04.20). Anne Emery-Torracinta, en charge du DIP, leur avait répondu que la décision revenait au Conseil fédéral. Or, depuis sa séance du 29 avril, ce dernier a annoncé qu’il laissait aux cantons la compétence de maintenir ou non ces examens. Anne Emery-Torracinta a aussitôt fait savoir que les examens finaux écrits seraient supprimés pour la maturité et les diplômes de l’Ecole de culture générale (ECG).

    A cet égard, je soutiens tout à fait la demande des collégiens ainsi que la décision prise par Mme Emery-Torracinta. Il faut savoir raison garder ! Annuler les examens finaux n’est pas une tragédie et ne prétéritera pas les collégiens. Leur titre leur sera délivré sur la base des résultats obtenus durant le premier semestre avec une session de rattrapage - absolument indispensable - pour les élèves en échec. Un certificat de fin d’études, n’évalue-t-il pas les acquisitions obtenues tout le long d’un cursus ?

    Ce n’est pas la première fois, dans l’histoire, que des élèves sont privés d’école ! Après le débarquement, les bombardements sur les villes françaises et belges ont fermé les écoles pour une durée de plus de six mois, sans que le système scolaire ne s’écroule ou que les jeunes aient à souffrir de lacunes académiques.

    Non seulement, il serait difficile d’organiser ces examens en respectant les mesures sanitaires, mais plus encore, ce semi-confinement a créé de telles inégalités qu’il serait injuste de maintenir ces examens sans pouvoir accorder une égalité de traitement entre élèves.

    Or, pour certains, si le confinement aura été une parenthèse bénéfique pour leurs apprentissages (soutien des parents, contextes privilégiés : villas avec jardins ou grands appartements avec des espaces pour lire, étudier, s’isoler), pour d’autres, cette crise sanitaire aura engendré ou exacerbé des situations difficiles, précaires, conflictuelles voire mortifères. Submergés d’angoisses et n’ayant plus l’école comme soupape d’équilibre, certains jeunes n’ont guère pu étudier. Les élèves n’étaient ainsi pas tous logés à la même enseigne ! Quant à l’enseignement en ligne, certaines écoles privées le pratiquaient déjà, alors qu’il n’était pas toujours au point à l’école publique !

    Nul doute donc que l’école à distance accentue les inégalités, et que Mme Emery-Torracinta a pris une bonne décision en supprimant ces examens. En revanche, elle a eu tort d’accepter la missive signée par une quinzaine de collégiens sans exiger qu’ils revoient leur copie ! N’est-il, en effet, pas inconcevable que des collégiens osent écrire à la présidente du département de l’instruction publique, pour lui adresser une demande, en libellant leur prose ainsi :

    « Nous nous trouvons dans un état d’incertitude totale […] Des milliers de messages fusent sur les différents réseaux, envoyés par des étudiant.e.x.s inquiet.e.x.s de leur sort » (ibid.)

    Comment ces collégiens ont-ils l’outrecuidance de s’adresser à la tête du DIP en violant les règles de la langue française ? S’interroger sur le récepteur (à qui est destiné cette lettre ?) est pourtant une règle rhétorique élémentaire. Ces jeunes, croient-ils écrire un tract pour le mouvement LGBTQI ? En 2010, je m’indignais déjà que le DIP, pour user d’un langage épicène, écrive des circulaires rédigées ainsi :

    « Si un-e-des enseignant-e-s expérimenté-e-s et un-e-des chargé-e-s d'enseignement ou un-e-des suppléant-e-s désirent former un-e équipe, il-elle-s doit-vent informer un-une-des directeur-s-trice-s auquel-à-laquelle-auxquel-les-s il-elle- est-sont rattaché-e-s. Toutefois, seul-e-s le-la-les enseignant-e-s concerné-e-s et qui en fera-ont la demande auprès de son-sa-leur directeur-trice-s attitré-e-s pourra-ront bénéficier de cette disposition. Le-la-les enseignant-e-s qui utilise-ent ce mode de fonctionnement est-sont tenu-e-s d'en informer le-la-les responsable-s légal-e-aux de ses-leurs élèves et d'aviser son-sa remplaçant-e » (Cf. suite du billet)

    Depuis lors, le DIP s’était rendu compte de l’absurdité et du ridicule de cette démarche et était revenu à une écriture plus respectueuse de notre langue française. Pourquoi donc Anne Emery-Torracinta, n’a-t-elle pas rappelé à ces collégiens qu’ils n’ont pas à prendre le langage en otage, d’autant plus lorsqu’ils s’adressent à une conseillère d’Etat ?

    Pour ceux qui ne saisiraient pas mon indignation, je rappelle que la gauche (oui, c’est une spécificité socialiste !) après avoir trituré les mots pour imposer un langage épicène (en Ville de Genève, les fonctionnaires reçoivent même des cours de formation pour l’appliquer scrupuleusement !) se fait dépasser par des groupuscules, encore plus radicaux (issus des mouvements LGBTQI) qui partent en croisade anti-genre. Pour ces guerriers, marquer le féminin et le masculin reste de la ségrégation. Contestant le système binaire de notre société dans lequel ils se sentent discriminés, ces militants ne veulent être ni homme ni femme et se revendiquent d’un genre neutre, qu’ils veulent marquer, dans l’écrit, en ajoutant un « X » comme l’appliquent ces « étudiant.e.x.s inquiet.e.x.s de leur sort » !

    Parce que déconstruire le féminin et le masculin servirait la démocratie (en détruisant les normes !) dans laquelle les identités multiples (homosexuels-elles, lesbiennes, féministes, bisexuels-elles, trangenres, intersexes et autres minorités sexuelles : autosexuel-elle-s, asexuel-elle-s…) doivent pouvoir faire valoir leur droit à leur reconnaissance, ces activistes torturent le langage (pour leur bien !).

    Et, tant pis si les tyrannies commencent toujours par le redressement du langage, et qu’à force de le mutiler, on finira tous par se la fermer !

     

     

  • Qui veut modifier les plaques de rue à Genève ? On veut des noms !

    La perspective d’une sortie de la crise sanitaire annonce aussi une reprise de la vie politique avec ses inévitables affrontements idéologiques. On peut ainsi s’attendre, même si Mme Salerno quitte la scène politique en Ville de Genève, que le combat pour féminiser l’espace public - avec la nouvelle majorité de gauche - reprenne de plus belle. J’ai exprimé dans « Féminiser les noms des rues à Genève ou les dernières frasques de Salerno » et dans « Batailles des rues : la résistance s’organise », ma désapprobation face à cette politique violente, qui occulte l’histoire (la brade même !), et qui veut faire choir de leur piédestal des hommes “illustres“ pour les remplacer par des femmes, certaines inconnues même d’experts en histoire de Genève.

    Dans « Les rues se féminisent » (Face-à-face du 25 mars, in TdG), les historiennes de l’Escouade (association fondée en 2017, à l’origine du projet 100Elles, qui a apposé des plaques violettes, honorant des figures féminines, sous les plaques officielles bleues) expriment leur soutien à la modification des seize noms de rues à Genève. Le contraire eut été étonnant, vu que les personnes qui veulent concrétiser ce projet sont celles qui l’ont conçu et réalisé !

    Une fois encore, je tiens à dire qu’il est juste de donner une visibilité aux figures féminines qui ont marqué l’histoire de Genève, et qui ont été injustement enfouies dans les limbes d’une histoire défaillante et patriarcale. Pour augmenter les noms des rues se référant à une femme, mon billet du 28 février 2020 offre quelques pistes…

    Cependant, il est inconcevable qu’un groupe, qui se proclame « Historiennes de 100Elles », puisse publier dans la Tribune de Genève sans signer leur billet. Défendre la visibilité de femmes rendues invisibles et se permettre l’anonymat, un comble ! Même sur Internet, on ne trouve aucun nom des membres de cette association qui use d’un nous de majesté fort peu démocratique ! On apprend seulement que quatre étudiantes - Nesrine, Myriam, Loriane et Tania – auraient eu l’idée, un 25 novembre, journée de lutte internationale contre les violences faites aux femmes, de former le collectif féministe l’Escouade, qui se veut anticapitaliste, antisexiste, écosocialiste et antiraciste. Le programme de ce groupe d'extrême gauche s’énonce clairement : « Lutter pour l’égalité doit se faire en pensant à des alternatives au système capitaliste, patriarcal et raciste dans lequel nous vivons. Pour ce faire […] Nous nous organisons afin de créer un espace bienveillant dans lequel nous pouvons partager et nous entraider. L’Escouade fonctionne de manière horizontale et consensuelle ». On saisit mieux pourquoi l’Escouade, qui affectionne « le fonctionnement horizontal », a retenu l’horizontale la plus fameuse de Genève parmi ses figures féminines remarquables !

    Faut-il ajouter que cette association, subventionnée par la Ville de Genève, n’accepte que des femmes, car : « Nous envisageons la non-mixité comme un outil de lutte […même si] nous aspirons à ce que les hommes cis-genres soient nos alliés » ?

    Combien d’adhérentes à l’Escouade ? Aucun indice ! Comment cette association a-t-elle opéré le choix des femmes qui auraient joué un rôle pour Genève ? Mystère ! L’Escouade précise seulement que le choix s’est fait dans une « logique intersectionnelle » ! Ses propositions disparates donnent néanmoins à penser que le choix des femmes s’est opéré par inclination personnelle et sans méthode ! Comment en effet imaginer que l’Escouade n’ait même pas jugé nécessaire de consulter, pour établir sa liste des 100Elles, l’Association pour l’étude de l’histoire régionale (AEHR), la plus à même de la guider dans la mémoire de Genève et de mettre sa sélection à l’épreuve d’une méthodologie historique rigoureuse. Une telle négligence laisse supposer que ces ”historiennes” sont des amatrices qui s’approprient le beau nom d’historien, sans en assumer les charges !

    On comprend dès lors pourquoi le choix des femmes retenues par ce groupuscule de gauche ait scandalisé la population genevoise au point de soulever de nombreuses oppositions, pétitions et des menaces d’attaquer le futur arrêté du Conseil d’Etat si ce dernier venait à avaliser ce projet ! Lire à cet égard, les articles de Laurent Grabet « Ils refusent que la Ville rebaptise leur rue » (GHI du 5 mars), « La féminisation des rues s’invite dans les municipales » (GHI du 12 et 13 mars) ou encore « Changer de nom de rue ? Pour ces habitants, c’est non ! » (Echo Magazine, n° 14 du 2 avril 2020).

    N’est-il en effet pas inimaginable qu’un Frank Martin, compositeur mondialement célèbre, puisse passer dans la trappe pour être remplacé par une violoniste d’une très brève carrière ou que des noms de rue du XVIe siècle puissent être abandonnés, mettant en péril les recherches historiographiques futures et privant les genevois de repères géographiques ?

    Enfin, il s’avère que plusieurs femmes, choisies par l’Escouade, ont eu un lien si ténu avec Genève, qu’elles n’ont guère marqué l’histoire de notre Cité. Pourtant ce dernier élément est écrit noir sur blanc dans la motion « Pour une reconnaissance dans l’espace public du rôle joué par les femmes dans l’histoire genevoise » (M-2536) que l’Escouade ne respecte pas. Son auteur, Mme Haller, n’a-t-elle pas déclaré, lors de son audition à la commission des affaires communales, régionales et internationales « qu’il ne s’agit pas spécifiquement de débaptiser des rues portant des noms d’hommes, mais plutôt de choisir des rues dont le remplacement du nom ne vexerait personne » (Rapport M-2536, p. 3) ? L’exercice mené par l’Escouade est donc raté !

    La commission cantonale de nomenclature devra se réunir pour donner son préavis sur les seize propositions de changement de noms de rue. Suite à son préavis, il appartiendra au Conseil d’Etat de se déterminer. Espérons que les membres de cette commission consultative (5 hommes et 1 femme !) sauront garder un jugement indépendant après les déclarations du Président du Conseil d’Etat, M. Hodgers (qui aime se définir comme un homme féministe!), et qui a déjà fait savoir, médiatiquement, qu’il était en faveur de ce projet controversé !

     

     

  • Féminiser les noms des rues à Genève ou les dernières frasques de Salerno…

    Après les panneaux “genrés” des passages pour piétons, Mme Salerno veut modifier seize noms de rues à Genève pour féminiser l’espace public. Donner une visibilité aux figures féminines, qui ont marqué leur temps, est, certes, une manière de rendre justice à ces héroïnes enfouies dans les limbes d’une mémoire défaillante d’une histoire faite trop souvent par des hommes et pour des hommes.

    Augmenter le nombre de rues accordées à des femmes mérite d’être défendu pour favoriser l’égalité entre hommes et femmes. Néanmoins, cette opération est périlleuse. Mal menée, elle peut avoir des effets contre-productifs. Le pire des scénarios (malheureusement choisi par la Ville de Genève !) est d’occulter l’histoire ou d’imaginer qu’en faisant choir de leur piédestal des hommes, on améliorera le statut des femmes.

    Par ailleurs, le choix (éminemment idéologique et politique !) des femmes retenues par les autorités genevoises pour rebaptiser ces rues, laisse songeur. Y a-t-il si peu de femmes d’exception à Genève, pour que la Ville soit dans la nécessité de retenir des figures collectives comme :

    - les blanchisseuses mortes accidentellement, et qui donneraient la « Rue des Trois-Blanchisseuses », laissant croire qu’une mort accidentelle fait de ces femmes des figures d’identification ;

    - les femmes copistes, qui ont travaillé pour de Candolle, et qu’on sublime avec une rhétorique de marketing, en les nommant : «  la Flore-des-Dames ».

    Enfin, honorer davantage Grisélidis-Réal, prostituée genevoise, dont la dépouille a été transférée, en 2009, au cimetière des Rois, en grande pompe avec des bus affrétés pour l’événement, est-ce un choix judicieux, alors que ce transfert avait soulevé tant d’indignations ? Ses écrits ont-ils plus de renommée littéraire que ceux de Jean Violette, écrivain, qu’on veut chasser de sa rue pour la donner à Grisélidis-Réal ?

    Pourquoi aussi ôter la rue à Frank Martin, compositeur suisse d’une renommé mondiale pour le remplacer par Maggy-Breittmayer, violoniste soliste d’une carrière internationale, mais arrêtée à 26 ans, alors qu’elle a vécu 73 ans ?

    Enfin, supprimer le prénom de William Favre, pour le remplacer par celui de sa sœur Alice, n’est-ce pas un manque de reconnaissance envers le donateur du Parc de la Grange ? Pourquoi ne pas simplement ajouter le prénom de sa sœur et nommer cette artère : « l’avenue William-et-Alice-Favre » ?

    En revanche, j’applaudis à la proposition de donner le nom d’une rue à Lise Girardin, première femme maire de Genève. Enfin, ne pourrait-on pas honorer des femmes aux parcours plus remarquables, plutôt que de privilégier des blanchisseuses, une vendeuse, une anarchiste, une prostituée… Sans être historienne, je suggère quelques noms : Jeanne Hersch, brillante philosophe enterrée, en 2000, au cimetière des Rois (mais là, sans faste et sans présence d’un représentant du canton ou de la Ville) ; Aimée Rapin, peintre sans bras, si célèbre portraitiste que l’Europe entière accourait dans son atelier du Quai Ador (admirez un autoportrait) Autoportrait.jpeg; Lina Stern, première femme à recevoir le titre de Professeur ordinaire à l’Université de Genève, en 1918 ; Nelly Schreiber-Favre, première avocate à Genève, assermentée en 1906 (huit ans avant ma grand-mère, Alice Roullet-Piccard, qui n’aura donc jamais sa rue à Genève !) ; Noëlle Roger, romancière et journaliste, née en 1874 ; Simone Rapin (nièce d’Aimée Rapin) comédienne et illustre poétesse ; Monique Bauer-Lagier, politicienne féministe…

     

    Brouiller les repères du passé, un acte citoyen ?

    Quoi qu’il en soit, on ne brouille pas impunément les repères d’une population ! Débaptiser des noms de rues est délicat. Une telle opération devrait être rarissime, car modifier une nomenclature urbaine peut provoquer des effets catastrophiques comme :

    - produire des pertes de repères, surtout pour les personnes âgées qui seront déstabilisées par ces changements ;

    - engendrer des frais pour les entreprises qui devront changer leurs statuts ;

    - provoquer des conflits et des protestations, particulièrement de descendants d’hommes illustres, qui n’accepteront pas qu’on détrône de l’espace public leurs aïeux ;

    - instaurer au sein de la population des marqueurs invisibles, mais puissants. Voyons la modification absurde (et historiquement contestable) de la « Place Neuve » en la « Place de Neuve ». Celle-ci ne prend pas ! Les Genevois font de la résistance et continuent d’appeler cette place « La Place Neuve ». Et, celui qui dit « La Place Deneuve » passe même pour un plouc ou pour quelqu’un qui n’est pas de Genève ou mal assimilé.

    Débaptiser une rue est aussi un rejet du passé. A cet égard, rappelons qu’à Neuchâtel, les autorités ont rebaptisé « l’Espace Louis-Agassiz », au prétexte que M. Agassiz, éminent glaciologue du XIXe siècle, a émis des thèses racistes, pour renommer le lieu  « L’Espace Tilo Frey », du nom de la première femme de couleur au Conseil national de la Ville de Neuchâtel. Ecarter un homme pour ses thèses racistes, en usant du critère de race pour honorer une femme, un comble ! Tout le XIXe siècle, épris de phrénologie, a été raciste, selon nos critères actuels. Quant aux siècles précédents, les plus humanistes des philosophes, les plus fervents défenseurs de la démocratie et des libertés ont émis des propos sur les races, les femmes, les domestiques, les colonisés… qui nous paraissent aujourd’hui ahurissants. Faudra-t-il donc balayer nos références historiques, brûler les livres de penseurs qui ont eu le tort d’appartenir à leur époque ? Cette propension à effacer l’histoire ou à juger le passé à l’aune de nos critères contemporains est inquiétante. Rappelons que l’histoire est faite pour nous surprendre, pour introduire de l’étrange, pas pour fortifier nos adhérences et nos moralisations contemporaines.

     

    Donner plus de noms de rues à des femmes, oui mais…

    Rien ne sert de vouloir imposer une nouvelle nomenclature si celle-ci ne crée pas d’adhésion populaire. Tout comme la langue que Mme Salerno veut plier pour l’instrumentaliser, mais qui résiste, les noms de rues ne changent pas par décret ! Remplacer « la Place du Cirque » par « la Place Marcelle-de-Kenzac » sera une illusion. La population continuera de l’appeler « la Place du Cirque ». Et, on assistera, comme pour le langage épicène que certains veulent imposer, à une fracture de la société, où chacun utilisera ses mots et ses noms de rues !

    Le seul moyen d’augmenter les noms de rues accordées à des figures féminines est de le faire sans heurter la population. Pour cela, il faut favoriser les noms de femmes lorsqu’on crée de nouveaux quartiers ou de nouvelles rues. Or, avec le PAV, il y aura bien de nouvelles rues ! La solution de couper certaines longues artères (comme la rue de Lyon, la route de Meyrin…) pour baptiser un tronçon par un nom féminin pourrait aussi être étudiée.

    Fort heureusement, la décision de baptiser des noms de rues à Genève n’est pas de la compétence de Mme Salerno ! La Ville ne peut que proposer des changements à la commission de nomenclature, qui les étudie. Enfin, si cette commission accepte des modifications, ces dernières doivent encore être approuvées par le Conseil d'Etat. Espérons donc qu’il y a dans la commission de nomenclature des historiens qui ne braderont pas notre patrimoine et n’accepteront pas d’effacer les traces de notre passé, même pour la noble cause des femmes…

     

    Enfin, si vous voulez favoriser une femme actuelle et vivante, allez voter et soutenez ma candidature aux élections municipales en Ville de Genève!

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