Budget : ce que Mme Salerno ne comprend pas !
Fin 2016, la Presse genevoise l’a rapporté : des transferts et amendements déposés le jour où le budget devait être voté (le 10 décembre) ainsi qu’une perte (non compensée dans le budget) de 1,4 millions sur la vente d’un immeuble (rue des Alpes) a amené une majorité du parlement municipal (PLR, MCG, UDC), rejointe pour d’autres motifs par EàG et une partie des Verts, à renvoyer le budget 2017 à la commission des finances.
Dans l’espoir que le budget puisse être voté avant la fin de l’année, le Conseil administratif a convoqué une nouvelle séance le 22 décembre. Mais, rebelote, le budget n’a pas passé ! En effet, bien que la commission des finances n’ait pas chômé entre le 10 et le 22 décembre, elle n’est pas parvenue à recevoir certains éclaircissements sur des points nébuleux de ce projet de budget.
Ainsi, la Ville de Genève commencera l’année 2017 en fonctionnant sur le système des douzièmes provisionnels. Mais, à cet égard, si pour des entités subventionnées, les douzièmes compliquent leur gestion, les habitants de Genève ne subiront pas de dommages, les prestations de la Ville étant assurées par un budget aligné sur celui de 2016.
Néanmoins, ces soubresauts dévoilent des dysfonctionnements en Ville de Genève. Dommage, car ces blocages étaient largement prévisibles. Suite au double refus du budget (dans les commissions spécialisées et dans la commission des finances), le Conseil administratif, sa magistrate en charge des finances en tête, aurait dû apporter de nouvelles propositions ou amendements afin de négocier un nouveau budget.
C’est de cette manière que se fait la politique en Suisse ! Il y faut des consensus, des compromis et des discussions pour parvenir à un projet où les diverses voix puissent s’entendre.
Mais, le Conseil administratif de la Ville de Genève, lui, fait la sourde oreille et s’enferme dans une fin de non recevoir. Il n’a toujours pas saisi que, depuis 2015, l’hémicycle a changé, et qu’il ne détient plus la majorité politique. Au lieu de tenir compte de cette nouvelle donne, il se braque et refuse tout dialogue.
Plus grave encore, la magistrate en charge des finances, Sandrine Salerno, clame dans la Presse genevoise qu’elle n’a pas été élue par la gauche pour mener une politique de droite ! Une honte ! Comment peut-elle à ce point discréditer sa fonction ? Lorsqu’on appartient à l’organe exécutif d’une commune, d’un canton ou de la Confédération, l’élu n’est plus un militant de son parti. Au service du bien commun, de sa commune, de son canton ou de son pays (sans exclusivité, étant entendu qu’en servant sa commune, on sert également son canton et son pays et réciproquement !), l’élu(e) fait partie d’un collège gouvernemental. Il doit se départir de toute ligne partisane et trouver, pour faire passer des projets, des consensus et des accords.
Cet art de la négociation, si propre à la Suisse (et reconnu au plan international !), manque singulièrement à Mme Salerno. C’est la raison pour laquelle le parti libéral radical (PLR) de la Ville de Genève propose que les questions budgétaires, primordiales, soient traitées par une délégation du Conseil administratif, composée de trois magistrats. Cette solution apaiserait le climat au Municipal, respecterait nos institutions et permettrait de présenter un budget raisonnable.