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Un Berger qui n’aime pas les moutons !

Allez, c’est dit, ou plutôt, écrit ! Avec 2017 qui commence, je reprends mon blog !
Les soubresauts de l’existence nous donnent parfois des hoquets qui nous font lâcher la plume.
Mais, une nouvelle année qui débute, c’est l’occasion de prendre de nouvelles résolutions.

Alors, c’est promis, j’ouvre à nouveau mes parenthèses.

 

Mon premier billet de 2017 m’amène à envoyer mes condoléances à la famille de John Berger (que je ne connais pas), cet illustre intellectuel anglais qui vient de décéder.

Dans « Le Monde » d’aujourd’hui, John Berger est qualifié « d’intellectuel marxiste ». Cela me surprend, je n’aurais jamais usé de cet adjectif envers cet artiste qui sortait de tous les cadres dans lesquels on aurait voulu l’enfermer (et plus encore de l’étau marxiste !).

Le fait que John Berger ait fait sensation en 1972 en partageant avec les Black Panthers la dotation du prestigieux prix littéraire « Man Booker Prize » qu’il avait reçu, ne fait pas de lui un marxiste ni un communiste !

Non, je dirai plutôt à travers mon approche, certes lacunaire (tant John Berger fut prolifique) de cet artiste (écrivain, poète, scénariste, essayiste, critique d’art…) que John Berger était un provocateur, un vrai intellectuel qui n’aimait pas les disciples ni les moutons.

Son petit livre (« Ways of Seeing » 1972) traduit en français sous le titre « Voir le voir » (in Alain Moreau, 1976) vient d’être republié en 2014. Et, c’est tant mieux !

Car, John Berger, avec cet ouvrage, montre combien la vue d’une œuvre ou d’une image dépend du contexte dans lequel elle se trouve, mais plus encore de nos habitudes et conventions.

L’apparence nous apparaît la réalité alors que l’image biaise la réalité. Les images offrent un point de vue, un cadre (des normes) qu’il s’agit de décoder. Quels usages offrent certaines images ? Les images séduisent ou peuvent nous terrifier. Elles nous jouent des tours, déjouent notre regard. La perception d’une image est toujours liée à une « façon de voir », particulière, dont il faut être conscient si on ne veut pas être dupé par des idées reçues toutes faites ou par des manipulateurs qui se jouent de notre naïveté.

A notre époque où les images ont envahi notre quotidien, où des images pour inspirer la terreur sont délibérément divulguées à travers des réseaux sociaux pour troubler la pensée, pour embrigader des jeunes et où un communautarisme s’exhibe sans complexe voire est revendiqué, l’œuvre de John Berger est plus que jamais précieuse. Elle nous rappelle que, pour ôter nos œillères, libérer notre regard (ouvrir notre pensée) l’humour et l’esprit provocateur sont les meilleurs ingrédients contre les tyrannies, les enfermements idéologiques, communautaristes et culturels…

 

 

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