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L ‘Usine doit sortir des postures de principe

Les débats sur l’Usine[1] ont entraîné de vifs échanges au parlement de la Ville de Genève. Pour rappel, le Département de la sécurité et de l’économie (DSE) a demandé à l’Usine de se mettre en conformité avec la loi sur la restauration, les débits de boissons, l’hébergement et les divertissements (LRDBHD) dont la révision entrera en vigueur le 1er janvier 2016.

Réclamer à l’Usine le respect des lois n’est pas une exigence inédite. Lors du précédent gouvernement, des menaces d’enquête administrative et de fermeture avaient déjà dû être brandies pour que l’Usine se soumette aux lois contre la fumée, la non discrimination et en matière de bruit.

Rappelons aussi que l’Usine a pu exister, grâce au conseiller d’Etat libéral Claude Haegi et ses « contrats de confiance » ! Dommage aujourd’hui que la parole de l’Usine ne pèse pas lourd, elle qui écrivait dans son Communiqué de presse du 5 mai 2015 :

« Le 17 avril dernier, des représentant-e-s de L’Usine ont rencontré Mr Maudet et Mme Emery Torracinta. Cette rencontre a débouché sur un accord » dans lequel l’Usine s’est engagée à demander 5 autorisations distinctes pour l’exploitation de ses cinq buvettes (http://usine.ch/bla/communique-de-presse/).

L’Usine refuse maintenant d’obtempérer à la LRDBHD sous prétexte que ces autorisations mettent en péril son fonctionnement « solidaire, collectif, unitaire et autogéré », et que ces autorisations ne seraient que des découpages administratifs, des “saucissonnages”. Pourtant, elle ne rechigne pas à saucissonner ses demandes budgétaires afin d’optimiser ses subventions…

Revendiquer « l’autogestion et une responsabilité collective » lorsqu’on est subventionné par les fonds publics n’ébranle pas non plus les postures de principe de l’Usine !

Le conseiller d’Etat, M. Maudet, n’a jamais fermé sa porte au dialogue. Une rencontre a encore eu lieu le lundi 26 octobre entre les représentants de l’Usine et ceux du DSE. L’Etat n’a pas l’intention de fermer l’Usine où des artistes font leurs premières armes et explorent des langages artistiques. L’Usine est aussi un lieu convivial précieux à Genève où se retrouvent les jeunes et moins jeunes, les plus démunis et les moins démunis, les originaux et les moins originaux…

En revanche, il faut cesser de prétendre que « les élu-e-s de droite » ont coupé les subventions de l’Usine, et d’appeler « les act-eur-rice-s des milieux culturels » à se mobiliser. Ce style “épicène” (qui mériterait, lui, d’être vraiment coupé !!!), pour des gens qui prétendent « s’affranchir des notions de hiérarchie ou de subordination », montre d'ailleurs une étrange soumission à l’orthodoxie langagière socialiste !

A dire vrai, le Conseil municipal de Genève n’a pas coupé de subventions, mais voté la suspension des subventions 2016 de l’Usine, jusqu’à la mise en conformité de cette dernière avec la loi LRDBHD, loi qui, précisons-le, a été votée et acceptée par tous les partis politiques du Grand Conseil, extrême gauche comprise, à l’exception des Verts. Que l’Usine parvienne à dédramatiser sa situation ! Qu’elle puisse aussi se montrer solidaire des autres enseignes genevoises, qui luttent pour leur survie sans recevoir de subventions !

 

 

 

[1] Cet article reprend quelques éléments de mon précédent billet en apportant toutefois des compléments d’informations.

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