Morceau de propagande !
Le dernier billet de M. Duval a provoqué chez moi une stupéfaction et de la colère.
Comment une école professionnelle (EPSIG : Ecole professionnelle pour les métiers de l'industrie et de l'artisanat à Lausanne), financée par l’Etat, peut-elle proposer à des jeunes en formation un tel morceau de propagande ?
En effet, dans son Plan d’étude, sous “culture générale“, sont abordés les idéologies et les partis politiques. Un chapitre traite « Des profondes divergences de valeurs » qui caractériseraient les gens de gauche et les gens de droite.
L’utilisation du langage, dit épicène, qui déchiquète les mots, annonce déjà la couleur ! « Certain-e-s pensent que… »
Accédons à ce support “pédagogique” (emprunté au blog de M. Duval), qu’il faudrait nommer “support idéologique“, et qui présente ces soi-disant valeurs :
- la gauche aurait pour valeurs fondamentales : « la justice, le partage, la solidarité, la coopération, la gratuité, l’égalité, la démocratie et l’horizontalité » ;
- la droite serait « la tradition, le mérite, la force, la domination, la marchandisation, les privilèges, l’oligarchie et la verticalité. »
Même si ce Plan d’étude annonce que ce classement des valeurs gauche-droite a été volontairement très contrasté, et que « dans la réalité, la plupart des gens se situent entre les deux pôles », l’exposé des objectifs ne va pas par quatre chemins et ne s’embarrasse ni de subtilités ni de complexité. Dans cette vision binaire, la gauche est investie de nobles causes et la droite, force égoïste, accaparerait le pouvoir pour obtenir des privilèges !
Toujours avec une simplicité à outrance, la gauche serait la mouvance qui « réalise la justice sociale, limite la richesse individuelle, partage les richesses, respecte la nature et les humains, diffuse gratuitement le savoir et la culture, donne à tous les mêmes libertés, partage le pouvoir politique et réalise l’égalité entre tous les humains. »
La droite “verticale”, au contraire, serait enfermée dans des rapports de force, car elle « maintient l’ordre social, accroît les fortunes privées, accapare les richesses, contrôle la nature et les autres humains, s’approprie et vend le savoir et la culture, donne plus de liberté aux puissants, concentre le pouvoir politique et accroît la hiérarchie dans la société. »
Comment sensibiliser les jeunes aux valeurs politiques avec une propagande si grossière, qui sépare, coupe au lieu de montrer que les idéologies politiques s’étendent sur une large échelle avec à une extrémité :
- la défense de la souveraineté du collectif aux dépens de l'individu (plus apparentée à la gauche), qui revendique, au nom d’une société idéale, plus égalitaire, un contrôle de l’Etat, qui, dans l’excès, peut prendre la forme d’une mise sous tutelle des individus ;
- et à l’autre, la défense de l’individu sur le collectif (plus propre à la droite), qui prône le respect de l’individu, la protection de la sphère privée, l’initiative personnelle, une solidarité associée à la responsabilisation des citoyens, et qui favorise l’esprit d’initiative et la création d’entreprises, mais qui, dans l’excès et sans gardes fous, peut générer des inégalités sociales.
Ici, on ne s’embarrasse pas de nuances. On confine les élèves dans des convictions obscures, des convictions qui s'inscrivent dans des rapports de pouvoir, de domination et de séduction, qui créent des réflexes identitaires et des pensées sectaires.
Une telle dérive est extrêmement grave ! Souhaitons que Mme Anne-Catherine Lyon, conseillère d’Etat du département de l’enseignement et de la culture de Vaud, ne traite pas cette question avec légèreté, et qu’elle investigue (comme elle s’est engagée à le faire) sur cet embrigadement des jeunes esprits, en prenant les dispositions qui s’imposent !
Car, cette gauche militante, qui s’est insinuée à l’école, depuis les petites classes jusqu’à l’université, pour l’utiliser à des fins politiques, fabrique de véritables bombes à retardement, qui mettent en danger nos sociétés et notre démocratie, et qu’il s’agit de désamorcer rapidement !