Education interdite !
Si traduire est parfois trahir, traduire c’est aussi éclaircir et faire découvrir !
Depuis des mois, nous entendons parler de la furie meurtrière de Boko Haram, de cette troupe de barbares sanguinaires, qui tuent, attaquent des villages, massacrent des populations entières surtout au nord du Nigéria, où ils enlèvent des jeunes filles vendues comme esclaves sur des marchés. Dernières horreurs de cette barbarie inégalée : transformer ces jeunes filles violées pendant des mois (parmi elles sûrement les 276 lycéennes enlevées le 14 avril 2014 ?) en bombes “vivantes” (l’adjectif est mis entre guillemets, car avec les tortures subies, on peut craindre que les bourreaux ont réussi à tuer en elles toute étincelle de vie !).
En lâches voyous, ces criminels ne vont pas au combat, mais sèment la mort en dissimulant sous les hijabs de ces jeunes filles une ceinture d’explosifs qu’ils déclenchent à distance, de préférence dans les lieux publics les plus fréquentés. La dernière “kamikaze” forcée était une fillette de 10 ans !
Or ces deux mots « Boko Haram », de quatre syllabes, signifient littéralement, lorsque traduits : « Education interdite ». En effet, je viens d’apprendre que le mot arabe “Haram”, entré dans une ou des langues nigérianes (le Nigéria aurait plus de 500 langues !), doit être traduit comme « religieusement interdit ». Quant au mot nigérian “Boko”, il signifie : « Education ».
N’est-il pas important de comprendre le sens du nom dont s’affuble un groupe de terroristes assoiffés de pouvoir, d’argent et de sexe “self-service” ?
Tomber à un degré zéro d’humanité ne va-t-il pas de pair avec la condamnation de l’éducation, c’est-à-dire l’interdiction de s’instruire et de penser? Car l’éducation élève l’être à la connaissance, à la dignité et à la liberté. Elle est un moyen d’accéder à une “perfectibilité” (jamais atteinte il est vrai !), mais qui est néanmoins la condition et la survie de l’humanité.
On comprend mieux alors qu’un groupe de terroristes, dont le seul “idéal” est d’interdire l’éducation des enfants, puissent commettre de tels actes barbares. Les offensives de Boko Haram détruisent des villages entiers. La récente attaque début janvier du village de Doron Bago (au nord-est du Nigéria) aurait fait 2000 morts. Et, d’après des estimations récentes, avec les nombreuses localités attaquées, il y aurait plus de 13'000 morts et 1,5 million de déplacés ! Ces exactions et massacres doivent être qualifiés par la communauté internationale de « crimes contre l’humanité ».
Est-ce que les pays civilisés vont laisser encore longtemps des populations entières sans défense ni protection d’un Etat de droit, car les dirigeants de ces pays sont corrompus jusqu’à la moelle et pactisent avec le diable ?
La guerre d’Irak a été déclarée au prétexte que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive. Là, avec Boko Haram, on a des armes massives de destruction (dont on devrait aussi s’interroger sur l’approvisionnement et le financement !) que brandit un groupe de sauvages sanguinaires. N’est-il pas urgent que l’ONU applique son devoir d’ingérence humanitaire et envoie des casques bleus pour mettre fin à ces massacres de population et stopper la barbarie ?