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L’humour contre la tyrannie et la barbarie

Les terroristes, qui ont massacré des journalistes de Charlie Hebdo, des policiers et des gens dans un supermarché à Paris, ne sont pas les produits de la République française, mais bien des illuminés et des truands obscurantistes !

Il est insupportable de lire sous la plume de certains gauchistes, comme Sylvain Thévoz, que ces barbares seraient pour reprendre son expression « le retour d'un refoulé colonial jamais traité » et d’une société française prétendument “raciste” !

En France, en Suisse et dans les pays démocratiques, chaque citoyen est soumis à une Constitution avec des droits et des devoirs. Il n’y a pas d’identité au rabais (pour reprendre l’expression du blogueur cité ci-dessus), comme cela existe en Arabie Saoudite, par exemple, où les Chiites sont considérés comme des hérétiques, en Iran où les Sunnites sont discriminés…

Il est vrai que les croyances théocratiques, idéologiques ou sectaires vont d’autant mieux circuler que le monde s’est globalisé, et que les réseaux sociaux permettent d’attirer des jeunes (et moins jeunes !) paumés qui ne supportent aucune contradiction, et qui marchent aux slogans, aux cris de guerre, qui leur paraissent donner du sens à leur vie.

Ce mécanisme d’aliénation se retrouve dans toutes les dictatures, les régimes totalitaires, les sectes où gourous, barbares, bourreaux, prédicateurs de tout poil veulent prendre le pouvoir (avec les intérêts financiers qui s’ensuivent) en confisquant la pensée par la persécution, la terreur, en répandant la mort autour d’eux.

On se rappelle du mouvement terroriste, Fraction armée rouge, qui avait déposé, le 2 août 1980, une bombe dans la gare de Bologne, qui avait fait presqu’une centaine de morts et plus de 200 blessés.

C’est toujours le même scénario : semer la terreur. Car, la peur est la meilleure alliée des terroristes. Elle fige, sclérose, confisque la parole et ouvre grand la porte aux idéologies, qui précisément semblent donner du sens à tout, alors que ce n’est que du faux sens et la négation de l’humanité puisqu’un groupe est toujours persécuté (les chrétiens, les juifs, les musulmans, les femmes, les noirs, les blancs, les handicapés, les Tutsis, les Arméniens… La liste pourrait être infinie !

Or, pas d’humanité ni même de vraies religions sans pensée et esprit critique ! Et, la pensée, assurément, implique l’effort, l’éducation, l’esprit ludique et l’humour.

C’est pourquoi, tous les régimes totalitaires, militaires, théocratiques ont commencé par persécuter les intellectuels, les artistes et les humoristes. On se souvient de la traque aux blagues dans le bloc des pays de l’Est si bien croquée par Milan Kundera dans « Risibles amours » où même une farce de potache amoureux va conduire ce dernier au goulag.

Il faut donc continuer à rire et à se moquer, en privilégiant le registre de l’autodérision, degré ultime du raffinement de l’humour.

C’est pourquoi, dans le déluge d’articles, de dessins qui ont rendu hommage aux morts de ces actes de terrorisme qu’a connu Paris cette semaine, je vais prendre la liberté de diffuser (sans en avoir nécessairement le droit…) le dessin d’Ali Dilem.

Dessinateur algérien, Ali Dilem offre dans Le Temps (du vendredi 9 janvier 2015) un poignant témoignage de ses confrères de Charlie Hebdo, qui l’avait invité lorsqu’il avait dû fuir l’Algérie en proie au terrorisme dans les années 1990. Il nous confie que c’est avec l’équipe rédactionnelle de Charlie Hebdo qu’il va « reprendre goût à la vie et à son métier ».

Une bénédiction aujourd’hui pour le journal algérien Liberté ! Car, rentré depuis dans son pays avec la conviction que « rien n’est trop sérieux pour ne pas être dessiné », il alimente de ses dessins irrévérencieux et nécessairement courageux ce quotidien !

Dernier mot sera donc donné à son dessin !

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