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Pratique douteuse du MCG

Samedi 20 septembre 2014, journée des stands politiques ! Il est vrai que les derniers jours estivaux, les prochaines votations et les sujets cruciaux pour l’avenir de Genève peuvent encourager les actions politiques en plein air…

Difficile donc de sortir hier sans rencontrer des militants de tout horizon qui nous invitaient à signer des initiatives, des pétitions, des référendums ou qui distribuaient des tracts.

Ces manifestations, plus que sympathiques, ne témoignent-elles pas que notre pays est une démocratie saine et active où chaque sujet est autorisé à s’engager pour une cause ? Cette liberté d’expression, qui peut s’exercer dans l’espace public, est la base même de notre démocratie et nous pouvons être fiers, en Suisse, qu’elle soit garantie par notre Constitution.

Ainsi hier à Genève, on était confrontés à divers objets politiques: une initiative sur une loi immobilière, une autre pour la grande traversée du lac…

A cet égard, la situation la plus ubuesque que j’ai vécue s’est passée devant le centre commercial  Eaux-Vives 2000 à la Terrassière. Là, se trouvait un stand tenu par le MCG (Mouvement Citoyen Genevois). Passant dans ce lieu, je fus interpelée par un grand gaillard qui m’invita à signer un référendum contre la nouvelle loi qui réorganise la police genevoise (loi qui a été votée par le Grand Conseil le 9 septembre 2014).

Voulant m’informer sur la prise de position du MCG, j’ai alors demandé à ce militant s’il pouvait me montrer l’argumentaire de ce référendum. C’est alors que cet homme me répondit :

- « Il n’est pas encore rédigé ! »

- Stupéfaite, je lui rétorquai : « Mais alors comment pouvez-vous faire signer un référendum ? »

- Sans être décontenancé par ma remarque, il m’a répondu : « Mais je vais vous donner oralement nos arguments et vous pouvez me faire confiance ! »

La démarche du MCG n’est pas, au sens juridique, illégale.

Personne en effet ne tient de force la main de quelqu’un pour le contraindre à signer. Néanmoins, lancer dans la précipitation un référendum sans disposer d’un argumentaire écrit est pour le moins inélégant et d’une déontologie douteuse.

La politique est chose trop sérieuse pour la brader dans un sentimentalisme mou où l’on interpelle le citoyen en lui disant de nous faire confiance…

Certes la politique se nourrit d’idéaux. Mais, elle doit suivre des règles. Or, pour tout référendum, pétition ou initiative populaire, disposer d’un argumentaire écrit semble une pratique politique minimale.

Surtout lorsque l’on voit que même avec un texte écrit, des malentendus, des quiproquos ou des erreurs induites par de mauvaises traductions ou par l’utilisation de termes trop polysémiques, peuvent porter atteinte à la libre formation des opinions, on comprend qu’une explication orale est doublement insuffisante.

Car : « verba volant, scripta manent »

Et, apposer une signature n’est vraiment pas un acte si léger…

 

 

 

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