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Trop de chefs nuit à l’efficacité !

L’affaire que nous relate la Tribune de Genève, dans son édition de ce jour (24 janvier 2014) au sujet de l’oubli des TPG de réclamer à l’Administration fédérale des douanes une rétrocession de 570'000 francs d’un impôt fédéral sur les carburants, est révélatrice de la bureaucratie qui envahit les entreprises privées et étatiques.

Ecoutons l’explication que donne le responsable de la communication des TPG  à cette étourderie qui risque de coûter tout de même à cette régie publique plus d’un demi million de francs : « Il s’agit d’un cumul d’évènements et de modalités de remplacements insuffisamment précises entre les différentes personnes responsables ».

Ce propos clair et précis devrait éveiller un sursaut de réaction pour nous permettre de reconsidérer les procédures de “management”, qui ont envahi le monde du travail, au point de devenir un phénomène de société !

Au nom des nobles objectifs de transparence et d’efficacité, fondés sur les “sciences de gestion“, les entreprises ont augmenté, d’une manière exponentielle, les postes de cadre ou dirigeant. Faut-il rappeler que les “sciences de gestion” sont nées d’un modèle d’organisation du travail dans lequel s’opère un choix de société ? 

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Ce choix a entraîné un surcroît de bureaucratie, de démarches administratives et de contrôles de plus en plus absurdes.

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Au final, les cadres se trouvent si nombreux pour “piloter” l’entreprise que l’on ne sait plus très bien qui fait quoi et qui est responsable de quoi. Mais, on progresse ! Où ?

 

Cette pyramide hiérarchique, le Département de l’instruction publique à Genève (DIP) la connaît bien !

 

Sa soixantaine de postes à la direction du primaire à laquelle s'ajoutent environ nonante directrices et directeurs des établissements scolaires (« Il y a foule à la Direction de l’enseignement primaire » comme le rappelle M. Duval) et les procédures administratives, compliquées à l’envi, donnent au DIP une allure « d’usine à gaz ».

Par ailleurs, pour occuper tout ce personnel qui ne se trouve plus dans des classes (ou qui n’a jamais été dans une classe), l’institution a créé des tâches qui n’ont plus rien à voir avec l’école (diriger et superviser des projets d'établissement; organiser des élections dans les écoles, mener les "conseils d'établissement"…).

Dans l’éparpillement et la multiplication des tâches incohérentes, qui contribuent à produire une indifférence au travail et donc des oublis et négligences, le DIP a donné de nouvelles responsabilités à un personnel souvent pas (ou insuffisamment) formé pour les mener à bien. C’est pourquoi, le DIP connaît les mêmes dysfonctionnements que les TPG.

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Certains, au DIP, se souviennent encore de la bourde commise par une directrice de région (qui supervise des directeurs des établissements scolaires du primaire et s’occupe de gestion financière), qui avait purement et simplement oublié dans ses calculs comptables les charges sociales !

A ce sujet, on ne sait pas si des mesures administratives ont été prises. Mais, l’art de se couvrir au sein du DIP, ayant été poussé à un degré extrême, on peut en douter.

 

Enfin, au DIP aussi, on ne sait plus tout à fait comment occuper ses cadres. C’est pourquoi la direction leur accorde de longues vacances… (Cf. un précédent billet « Cadres en titane au DIP »).

Morale : « En toute chose, il faut considérer la fin » et ne pas s’encoubler dans des procédures de bureaucratie, qui nous rendent myopes et contribuent à produire le découragement et la souffrance au travail. 

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