En décembre, nous recevons de nombreuses cartes et plus encore si nous occupons une charge publique.

Le plus surprenant dans ces vœux est la forme usitée, qui se limite souvent à « X vous souhaite de belles fêtes (de fin d’année) » avec parfois en sus des vœux pour 2014.

Rares sont les associations ou administrations qui osent encore, au nom des nobles principes de la laïcité et de l’ouverture à l’Autre (non chrétien), souhaiter un « joyeux Noël » !

Jusqu’où ira cette volonté de n’offenser personne ?

Ce reniement de nos traditions risque un jour de se révéler humainement dévastateur dans la mesure où il aura pour effet, avec le retour du refoulé, de produire une défiance généralisée et le surgissement d’une violence incendiaire qui cherchera alors des boucs émissaires…

Il est sans doute juste de penser avec René Girard, qui a développé son concept de « désir mimétique », que la violence est liée au « Même », à l’uniformisation et à l’indifférenciation vers laquelle nous mène cette censure de nos traditions que nous nous imposons (en toute liberté ou docilité volontaire !).

Notre paix sociale est précieuse, fragile et périssable. Ne l’oublions pas !

Accueillir l’Autre ou lutter contre les discriminations ne signifie pas sacrifier ses racines culturelles. L’avenir ne se construit ni en se culpabilisant ni en s’automutilant ni en reniant le passé.

Cette peur de blesser l’autre, n’est-elle pas finalement une insulte à l’intelligence et la tolérance de l’autre ? En tout cas, elle conduit à une impasse et anéantit tout lien social ! Car, assurément, après la censure de Noël, viendra la censure du Nouvel an !

En effet, par respect de la diversité culturelle, ne serons-nous pas bientôt accusés d’ethnocentrisme en souhaitant la nouvelle année le 31 décembre ?

Plusieurs cultures (les Juifs, les Chinois, les Iraniens, les Arabes, les Berbères, les Coptes…) célèbrent le passage de la nouvelle année à d’autres dates avec des calendriers lunaire, solaire, religieux…

Pour d’autres, comme les imams fondamentalistes musulmans, c’est même une hérésie que de fêter le Nouvel an, car cette pratique, non inscrite dans le Coran, devrait être interdite en terre d’Islam.

Le peuple iranien a su résister contre les mollahs qui voulaient leur interdire de fêter « Norouz » (leur Nouvel an), pour les motifs cités ci-dessus et également, car fondé sur un calendrier perse, pré islamique, qui date de cinq mille ans.

Il n’est pas sûr que nous sachions, nous, résister contre des contraintes que nous nous auto infligeons au nom d’un “politiquement correct”, de l’égalité et de la reconnaissance universelle de l’Autre !

Mes vœux pour 2014 : que l’effacement de nos repères culturels ne nous conduise pas un jour vers des “journées aussi ordinaires” que celles d’Ivan Denissovitch où toute fête et désir seront congédiés !

Allez, bonne année à tous et n’oublions pas de « cueillir dès aujourd’hui les roses de la vie » !