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La campagne n’est pas finie !

Je n’aime pas du tout la manière insidieuse de Demir Sönmez de diffuser dans son billet « Pourquoi ont-ils été biffés » la haine, la méfiance ou des convictions politiques masquées en exploitant les résultats de l’élection au Grand Conseil de Genève.

Sa question « pourquoi ont-ils été biffés » n’est pas une question. M. Demir Sönmez y met de lourds sous-entendus sans traiter le sujet.

Tout comme la chaîne de télévision “No comment”, qui ose prétendre que les images suffisent à expliquer la “réalité”, et qu’un journaliste n’a plus besoin d’y apporter de commentaires, M. Demir Sönmez se contente d’établir une liste avec les noms des 3 candidats les plus biffés de chaque liste électorale.

En adoptant cette solution facile, il a l’impudence de nous faire croire qu’il transmet une information objective, en toute impartialité !

Mais, ne soyons pas dupes !

N’oublions surtout pas que la campagne n’est pas finie, et que les partis se préparent maintenant pour le 2ème tour de l’élection du gouvernement genevois !

C’est en effet avec cet éclairage-là qu’il faut lire le billet de M. Demir Sönmez…

Car, sa manière d'établir sa liste n’est pas innocente ! Voulant donner une estampille de neutralité à son billet, M. Demir Sönmez inventorie les partis, par liste, en les plaçant dans l’ordre de ceux qui auraient le plus biffé de candidats. Bien évidemment, cette manière de procéder est pure propagande ! Du fait du caractère patent (des chiffres !) sur lequel il fonde sa liste, il écarte toute discussion et toute analyse.

Les chiffres doivent être manipulés avec prudence. Or, ici, M. Demir Sönmez les utilise sans la moindre précaution et sans même calculer les pourcentages. Dès lors, il est évident que ce sont les partis au plus large électorat, qui obtiendront les chiffres les plus élevés de candidats biffés.

La démonstration est aisée !

Prenons, par exemple, un parti avec  50'000 suffrages et dans lequel un candidat aurait été biffé 3'000 fois. Ces chiffres indiquent que le candidat en question aurait été biffé par 6 % des électeurs de son parti.

Maintenant, pour un parti avec 8'000 électeurs dont l’un des candidats aurait été biffé 800 fois, ce chiffre indique qu’il a été biffé par 10% de ses coreligionnaires !

Assurément, la manière avec laquelle Demir Sönmez déroule sa liste, sans tenir compte des pourcentages, en dit long sur les affinités politiques du monsieur.

Car, en partant de proportions, les données changeraient drastiquement.

Et, M. Demir Sönmez ne pourrait faire croire que le PLR est le parti qui trace le plus ses candidats. Ce serait peut-être, au contraire, les partis de gauche !

Par ailleurs, si Demir Sönmez veut réellement traiter la question des candidats biffés, il doit se montrer plus perspicace.

Les éléments qui interviennent pour tracer un candidat sont complexes : un nom pas assez connu ou trop connu ; une étiquette contraire à son parti qui peut coller à un candidat ; une activité professionnelle qui inspire peu les électeurs…. Bref, les pistes à suivre sont multiples. Pour ma part, j’avancerai une hypothèses pour expliquer les nombreux coups de crayon envers le candidat PLR le plus biffé de son parti. Son nom est peut-être un handicap. Mais, je ne crois pas que cette hypothèse soit la bonne. Car, s’il est sans doute juste de penser que certains noms sont plus porteurs (électoralement parlant !), le nom n’est pas si décisif en politique à Genève. En effet, notre démocratie permet à des personnes au patronyme étranger de faire une belle carrière politique et d’atteindre même les plus hauts sommets du gouvernement. Non, je pense qu’un des éléments qui a joué en défaveur de ce candidat est à chercher dans sa fiche de présentation. S’être annoncé comme « étudiant Genève » était une maladresse. Tout d’abord, le candidat ne semble plus avoir l’âge d’être étudiant (même si, on le sait, il n’y a pas d’âge pour étudier…). Ensuite, n’avoir pas spécifié le domaine dans lequel il poursuit des études est une seconde erreur majeure.

Quant à l’erreur de Demir Sönmez, elle est de prendre ses lecteurs pour des imbéciles, et de croire qu’il peut si facilement les manipuler !

 

 

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