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Soigner sa rentrée… sauf au DIP !!!

Il y a quelques années, les écoliers débutaient l’année scolaire avec un rituel : couvrir livres et cahiers. Pas seulement pour protéger les ouvrages scolaires ! Car, ce rituel avait une valeur symbolique : l’envie de se bien préparer pour réussir son année.

Aujourd’hui, où cahiers et manuels sont souvent remplacés par des classeurs avec des feuilles volantes, cette tradition s’est perdue. On n’aura aucune nostalgie !

Sauf à considérer que cet amour des commencements, qui nous amène à soigner notre rentrée semble aujourd’hui déserter le monde scolaire genevois.

En effet, on a beau lire dans la Feuille d’Avis officielle de la République (FAO n° 2908) que, lors d’une conférence de presse, M. Beer, chef du DIP, « a souligné que cette rentrée scolaire s’effectuait dans de bonnes conditions », on reste perplexe lorsqu’on apprend que des classes de 1P Harmos (anciennement les 1ères enfantines) d’élèves de 4 ans, peuvent avoir des effectifs de 26 élèves.

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Oui, 26 élèves de 4 ans pour une seule enseignante (sans aide ni stagiaire…) !

On peut sans difficulté imaginer le stress des enfants, la montée des agressivités avec des risques majeurs de “burn-out” pour l’enseignante !

Il est vrai que le DIP a engagé 536 nouveaux enseignants pour cette rentrée pour faire face à l’hémorragie qu’a connu ce département avec les départs en retraites anticipées.

Toutefois, comment peut-on planifier, dans une école, deux classes de 1P avec des effectifs de 26 élèves chacune, alors que le bâtiment scolaire possède des classes vides. Ce choix n’est donc pas un problème de manque de locaux, mais plutôt d’une mauvaise planification ou de choix politiques.

Car, avec 52 élèves, on peut faire 3 classes : 2 classes de 17 élèves et une avec 18. Ce qui est un taux d’encadrement habituel avec des élèves de 4 ans, et qui serait un choix d’autant plus approprié dans ce cas, que l’école en question attend une augmentation d’élèves avec la fin de construction, en décembre, d’immeubles proches de l’école.

La politique menée par le chef du DIP arrive à une impasse. Avec les écoles en REP (réseaux d'éducation prioritaire), M. Beer a introduit un taux d'encadrement des élèves à géométrie si variable que l’on peut trouver, à Genève, à l’école publique, des classes avec des effectifs de 13 élèves et d’autres (dans les écoles prétendument de catégorie socioprofessionnelle favorisée) avec 26 voire 27 élèves !

Cette introduction des REP, sur laquelle j’avais déjà écrit un billet en 2010, fragilise l’institution et stigmatise des écoles. Cette réforme devra être sérieusement reconsidérée par le prochain conseiller d’Etat en charge du département de l’instruction publique.

En effet, il n’est pas acceptable qu’au nom de l’idéologie de la discrimination positive (discrimination distillée, ici, sans prudence) cette réforme génère des effets si négatifs et crée de telles disparités dans le taux d’encadrement des élèves genevois.

Comment peut-on enseigner à des élèves de 4 ans la confiance dans la vie et l’envie d’apprendre dans de telles conditions ?

 

 

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