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Le Conseil municipal tourne-t-il Genève en ridicule ?

En page trois de la Tribune de Genève, on lit comme titre : « Le Conseil municipal tourne Genève en ridicule » avec un article qui restitue fidèlement les épisodes mouvementés de la séance du Municipal du mercredi 15 mai 2013.

Nul doute que cette séance a tellement dérapé que le président du Municipal a dû une première fois suspendre la séance pour réunir les membres du Bureau et les chefs de groupes, pour, dans un second temps, ne parvenant toujours pas à ramener le calme au sein de l’hémicycle, purement et simplement, lever la séance.

Deux incidents se sont télescopés durant cette séance :

- Le premier a été induit par les rangs de la gauche (Ensemble à gauche, les Socialistes et les Verts) qui, au début de la deuxième partie de la séance, ont posé sur leur pupitre des pancartes pour la promotion d’une campagne contre l’homophobie. Faut-il rappeler que toute manifestation militante est prohibée au sein d’un parlement, aussi respectable que puisse être la cause défendue ? Sur ce sujet, je vous renvoie aux excellents billets de Pascal Décaillet : « Conseil municipal d’hier, la faute première » et « Errances libertaires – Suite ».

- Le second a été déclenché par des propos honteux, émis par des membres du MCG, qu’il est inutile de reproduire ici. A cet égard, le président du PLR, M. Alain-Dominique Mauris, a raison de dénoncer, dans un billet, ces dérives qui salissent « Genève, engagée depuis des décennies, par ses institutions et organisations internationales notamment, pour la tolérance et le respect des différences, ville des droits de l’homme et siège du CICR… ».

Aucune communauté ou nation ne peut perdurer sans se donner des règles à suivre. Il en est de même pour notre parlement (communal – cantonal et fédéral) qui possède un règlement dont le président a la tâche, pas toujours aisée, de faire appliquer.

Or, durant cette séance, si le président a eu raison de demander aux conseillers municipaux qui affichaient une pancarte militante de l’ôter, il a peut-être un peu trop différé sa demande. Mais, dans le feu de l’action, il n’est pas évident de trouver le juste tempo. Une réaction immédiate sera taxée d’autoritarisme et trop lente, de manque d’autorité. Injuste donc d’être trop sévère à l’égard du président d’autant plus que, pour sa dernière séance au Municipal (un nouveau président sera élu à la prochaine séance plénière), il aura vraiment avalé des couleuvres !

En effet, ce sont les membres de son propre parti (Socialistes) ainsi que des Verts, qui n’ont pas voulu obtempérer à la demande du président qui évoquait, à juste titre, l’article 46 du maintien de l’ordre.

Certains l’ont même superbement nargué en arborant cette pancarte sur leur poitrail. C’est triste et pitoyable, mais peut-être pas une première ! En politique, il est de notoriété publique que les pires coups viennent parfois de membres de son propre parti…

En tout cas, ces dérives montrent que le débat a de plus en plus de peine à s’imposer (non seulement dans les parlements, mais plus largement dans notre société), et que les insultes voire les gestes menaçants remplacent de plus en plus l’argumentation.

Or, argumenter est le fondement de toute démocratie, l’oublier, ce n’est peut-être pas se couvrir de ridicule, mais c’est certainement mettre en danger nos institutions.

Quelques scènes de parlements piquées à travers le monde vous permettront de vous faire une idée du délitement en politique : en France (bagarre à l’Assemblée nationale) ; en Italie (bagarre au parlement) au Vénézuela (violente bagarre) ou encore en Corée (pas le Nord !) même si le Sud semble “avoir perdu le nord” tant la violence du parlement est insoutenable !

Que ce soit en politique, en économie, en éducation, l’oubli de l’intérêt commun est une errance ravageuse qui menace nos libertés. Que la crainte de cette perte puisse refroidir les coups de sang des politiciens tout en stimulant leur ardeur au débat !

 

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