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NON Monsieur Bertinat !

Après l’acceptation, par plus de 75% des électeurs genevois, de la fusion des caisses de pension de l’Etat, la diatribe anti fonctionnaire de M. Eric Bertinat (député et conseiller municipal en Ville de Genève), dans son billet « Les milliards de francs, les trous noirs, le big bang… », est primaire et irresponsable de la part de ce politicien.

S’indignant du coût de cette fusion des caisses CIA/CEH et surtout de leur recapitalisation telle que la nouvelle loi fédérale les contraint (couverture de 80% et non plus de 50%), M. Eric Bertinat oublie de prendre en compte le gouffre financier qu’aurait entraîné un refus de cette fusion des caisses.

Imaginons Genève, ville internationale, siège de nombreuses organisations internationales, place capitale de la finance mondiale, et qui apparaîtrait comme un canton en faillite, incapable de respecter les engagements pris envers ses fonctionnaires !

Les sanctions n’auraient pas été que psychologiques (une honte, une humiliation, une perte de confiance envers l’Etat pour des dizaines de milliers de fonctionnaires, pour les citoyens et un exemple pernicieux pour le secteur privé), mais bel et bien économiques !

Car, le coût financier, s’il y avait eu refus de cette loi, aurait été plus important que celui de la fusion des caisses de pension.

En effet (mis à part le risque d’une recapitalisation intégrale imposée rapidement par Berne, et qui aurait coûté plus de 10 milliards), les agences de notation financière (Rating Agencies) qui évaluent le risque de non remboursement des dettes d’un Etat auraient immédiatement diminué la note de Genève.

Or, actuellement, la notation (“rating”) pour Genève est excellente, parmi les meilleures du monde (AAA, si je ne m’abuse !). Bien que n’étant pas économiste, je sais que cette notation est très importante, car elle informe les investisseurs quant à la solvabilité d’un Etat.

Une bonne note est donc non seulement un atout pour rendre une place financière attractive, mais plus encore un outil pour négocier avec les partenaires financiers et pour calculer les taux hypothécaires d’un Etat.

Au sujet de la notation financière, il faut encore savoir que toute baisse entraîne, de facto, une hausse des taux hypothécaires.

C’est pourquoi, si les électeurs genevois avaient refusé ce vote, non seulement Genève (sans résoudre la question des caisses de pensions) aurait risqué la faillite de l’Etat, une explosion sociale, mais plus encore une hausse si importante des taux hypothécaires que sa dette actuelle aurait grimpé vertigineusement (beaucoup plus que les 6,4 milliards que coûtera la fusion sur 40 ans !) avec tout ce qui s’ensuit : une augmentation du coût de la vie à Genève et surtout une hausse des loyers pour tous les genevois.

Heureusement, les électeurs genevois ne se sont pas laissés prendre dans le miroir aux alouettes tendu par des populistes et des jusqu’au-boutistes !

Ils ont montré avec ce vote déterminé que les émotions ne sont jamais bonnes conseillères encore moins pour gérer les finances d’un Etat.

BRAVO GENEVE !

 

 

 

 

 

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