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Mon Nouvel An avec Joël Dicker

En pénétrant dans l’Affaire Harry Quebert le 31 décembre, je me suis offert un Nouvel An, absorbée par la recherche du meurtrier d’une jeune fille, Nola, dont le corps est retrouvé, vingt ans après sa disparition.

Entre les petits fours, les coupes de champagne, les embrassades avec les amis pour fêter ce passage de l’an, mon esprit s’envolait vers Goose Cove, une petite bourgade de la Nouvelle-Angleterre où se déroule cette histoire.

Derrière ces vies apparemment si lisses et tranquilles, règne la violence du calme, où bruissent les secrets les plus inavouables, que l’éditeur et peut-être l’auteur également, ont su merveilleusement mettre en scène en choisissant, pour la couverture de ce livre, une reproduction d’une peinture d’Edward Hopper.

Joël Dicker est un auteur habile. Il nous embarque on ne sait trop où et… on marche.

Mais, ce qui est le plus admirable dans ce roman, c’est qu’à travers cette recherche de « La vérité sur l’Affaire Harry Quebert », qui nous tient en haleine du début à la fin, l’auteur nous fait vivre simultanément l’élaboration d’une œuvre littéraire. Car, cette enquête avec ses fausses pistes, ses rebondissements, ses impasses est une métaphore de l’acte d’écriture.

 

Comme un enquêteur, l’écrivain pose sur sa page blanche une idée qu’il croit lumineuse. Mais, sa pépite littéraire, à la lecture, s’avère n’être qu’une poignée de gravillon sans intérêt qu’il doit reprendre et toujours recommencer. Ecrire est une quête de sens sans fond où l’écrivain peut facilement perdre pied.

 

Les mots se jouent de nous, se dérobent, nous glissent entre les lignes. A peine saisis, ils s’entourent d’opacité. Et, Harry Quebert, l’écrivain, a raison de rappeler à Marcus, son disciple, qui écrit « La vérité sur l’affaire Harry Quebert » :

« Parfois le découragement vous gagnera, Marcus. C’est normal. Je vous disais qu’écrire c’est comme boxer, mais c’est aussi comme courir […] Ne laisser jamais la fatigue ni la peur vous en empêcher ».

 

A travers ce kaléidoscope de personnages enchevêtrés, où se déroule une intrigue rebondissante et un roman en gestation, Joël Dicker nous offre une œuvre littéraire remarquable, et qui ne manque pas d’humour. Les dialogues entre l’écrivain Marcus Goldman et sa mère devraient figurer dans une anthologie de l’humour juif…

 

Enfin, pour une fois, la Suisse n’aura pas manqué le coche ! Car, si Joël Dicker a reçu en 2012 le Grand Prix du roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens, son premier prix lui a été décerné par la Société Genevoise des Ecrivains (SGE) pour son premier roman.

 

Pour terminer, j’aimerais souhaiter une bonne et heureuse année à mes lecteurs et longue vie à Joël Dicker en espérant que 2013 lui inspirera des histoires avec des rebondissements dont il a le secret…

 

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