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Hauts cadres muselés !

C’est à coup de lance-flammes que deux journalistes de la Tribune de Genève arrosent ce week-end le magistrat, Pierre Maudet, en charge de la sécurité à Genève.

Le sujet semble si brûlant pour “La Julie”, que notre journal genevois lui consacre deux pages, dont sa page de couverture !

D’emblée, le titre (« Maudet veut contrôler l’information de A à Z ») nous donne le ton sur lequel les journalistes traitent leur sujet. Les répétitions, sur la soi-disant obsession de contrôle du magistrat, assénées tout au long de l’article, achèvent de nous convaincre que les auteurs de ce papier n’aiment décidément pas Pierre Maudet.

Mais, que lui reprochent-t-ils donc au juste ?

1. D’occuper la scène médiatique et de percevoir la communication comme un élément stratégique sur lequel le magistrat veut avoir un droit de regard ;


2. De museler ses cadres supérieurs, qui ne pourraient s’exprimer dans les médias qu’avec son consentement.

 

Là, on reste pantois !

 

Comment des journalistes peuvent-ils ignorer la législation genevoise, dont la loi sur les cadres supérieurs de l’administration cantonale ?

Or, le règlement est clair. D’après la loi, un cadre supérieur est au service du Conseil d’Etat, qui est l’autorité compétente. Et, en qualité de cadres supérieurs, les fonctionnaires sont appelés, « à prendre toute mesure […] à l’exécution des tâches fondamentales de pouvoir exécutif » (Art. 2).

 

Par conséquent, aucun cadre supérieur de l’administration, dans aucun département, n’est autorisé à s’exprimer librement. D’ailleurs, pour bien séparer les pouvoirs législatifs et exécutifs, la République de Genève, en toute sagesse, ne permet pas à ses cadres supérieurs d’être députés au Grand Conseil !

 

Prenons, par exemple, un autre département : le DIP.

A-t-on déjà entendu une voix hiérarchique émettre une critique ou même un doute sur les réformes incohérentes, introduites par le chef du DIP ? Lit-on dans la Presse des positions de la directrice de l’enseignement primaire, du directeur du C.O. ou même de directeurs de l’école primaire, qui s’écarteraient de la voie toute tracée par le chef de ce département ?

 

Plus grave encore, quel journaliste a su dénoncer le contrôle et la censure qu’exerce le magistrat en charge du DIP jusqu’au cœur même de la recherche en éducation ?

 

Docteur en Sciences de l’éducation, je connais des chercheurs du Service de la  recherche en éducation (SRED) de l’Etat de Genève. Et ici, je peux témoigner que certains m’ont révélé qu’étant totalement au service du prince, ils déplorent de ne plus pouvoir faire de la recherche - au sens noble de ce terme !

 

Qui dans la Presse a fait écho de cette main mise et de ce contrôle de la communication au sein du DIP ? Certainement pas S.R., la journaliste qui cosigne l’article de ce week-end. Sa sympathie pour la gauche ne fait plus le moindre doute, surtout après le débat organisé par la Tribune de Genève, lors de la campagne pour l’élection complémentaire au Conseil d’Etat, en juin 2012. L’arrogance avec laquelle S.R. interpelait les politiciens de droite (qui lui a valu d’être huée par la salle) signe ses inclinations politiques.

 

Par ailleurs, je rappellerai que c’est cette même journaliste qui a couvert le sujet de l’école lors du vote pour l’augmentation de l’horaire scolaire primaire (introduction du mercredi matin). Là, également, S.R. ne montrait aucune indépendance journalistique, mais se contentait de répéter les contre-vérités assénées par le pouvoir. Pourtant, aller vérifier des données factuelles (sur les résultats PISA ou le temps d’enseignement annuel des écoliers genevois…) est un travail à portée de tout journaliste qui suit la déontologie de sa profession, codifiée par la « Charte de Munich ».

 

Assurément,  avant de tirer des salves contre Pierre Maudet, ces journalistes doivent encore apprendre à ne pas confondre le métier de journaliste avec celui de propagandiste. Et, pour leur autonomie d’esprit, ils doivent se mettre sérieusement au travail, éviter toute accusation sans fondement et surtout quitter les sentiers battus du pouvoir pour pénétrer dans les fourrés obscurs, sans craindre de recevoir des griffures.

 

Car, même si la communication est le nerf de la guerre, pour être efficace, elle doit être crédible ! Or rien de plus suicidaire pour un journaliste que de s’engager comme soldat… sauf à être un soldat de la vérité et un provocateur de la pensée !

 

Mais, en cette veille de Noël, je vais achever mon billet en quittant ces métaphores guerrières, pour vous souhaiter, à tous, un bon et joyeux Noël !

 

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