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Affaire étrange…

Au début de cette semaine, le jugement en appel du généticien Laurent Ségalat faisait la une des journaux de Suisse romande. Ne connaissant pas le dossier, je ne vais pas me prononcer sur l’innocence ou non du prévenu, mais plutôt m’étonner du grand écart entre le jugement de première instance, où le généticien a été acquitté avec une mise en liberté immédiate, ordonnée par la Cour et ce jugement en appel où l’accusé est, cette fois, condamné à 16 ans de prison.

Comment des juges peuvent-ils prononcer des sentences si radicalement opposées, dans un laps de temps de six mois, durant lequel aucun élément nouveau n’est versé au dossier ?

Ce retournement juridique à 180°, et qui va dans le sens de l’acquittement à une lourde condamnation, n’est-il pas incompréhensible ?

Certes, on peut comprendre qu’un prévenu, déclaré coupable et condamné en première instance, puisse, par le biais d’un jugement en appel, faire valoir des allégations supplémentaires et bénéficier d’un acquittement. En effet, sous un nouvel éclairage, la culpabilité d’un condamné peut s’effriter et sa condamnation paraître alors injustifiée, puisqu’en justice, la présomption d’innocence est une règle cardinale, et que le doute doit toujours profiter à l’accusé.

Mais, dans le cas de ce drame, le renversement juridique s’est opéré dans le sens inverse. En première instance, s’appuyant sur des enquêtes, des interrogatoires, des témoignages, des expertises et sur l’absence de mobile, d’aveu et de l’arme du crime, les juges n’ont pas pu acquérir la conviction absolue de la culpabilité de Laurent Ségalat qu’ils ont par conséquent acquitté.

Au contraire, pour la Cour d’appel, sans élément nouveau pourtant, les juges, à la simple lecture du dossier, se fondent une conviction de la culpabilité du généticien qu’ils condamnent alors à 16 ans de prison.

C’est dire que les juges d’appel ont totalement désavoué les juges de première instance (les juges se connaissaient-ils ?).

Cette étrange affaire, outre les répercussions sur le destin de Laurent Ségalat et sa famille, ne ternit-elle pas la justice vaudoise ?

themis-justice-dwg.jpgLe symbole de la justice, représenté par une femme, souvent les yeux bandés, et qui tient dans sa main droite un glaive et dans sa main gauche une balance rappelle avec le glaive que la justice doit trancher, sanctionner et avec la balance, qu’elle fait référence à l’idée d’équilibre et de mesure. Or, dans ce drame, une grille de lecture si opposée pour une même affaire ne donne pas une image sereine de la justice et encore moins celle d’une justice impartiale et équilibrée.justice chancelante.jpg

Au contraire, on a l’impression d’être face à une justice versatile, instable où les juges seraient soumis à leur subjectivité. La justice dépendrait-elle des lunettes qu’enfilent les juges au bout de leur nez ?

Est-il préférable, lors d’un procès, d’avoir un juge myope ou hypermétrope ? Difficile de trancher, mais la question est cruciale puisque ce qui est nuances et trouble pour les uns devient évidences et preuves pour les autres.  

 

 

Toutefois, quand les plateaux de la balance judiciaire vacillent, n’est-ce pas toute la société qui perd son équilibre ?

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