Tempête médiatique sur l'école
Tout journaliste a le droit d'avoir ses opinions et de les défendre avec opiniâtreté dans ses papiers. Mais, lorsqu'un journal développe un thème sur 3 pages, en fait sa Première page et même le titre des manchettes, les journalistes, ainsi que les rédacteurs en chef, devraient adopter une éthique journalistique.
Ne devraient-ils pas se battre pour que les arguments des partisans et des opposants d'un choix politique soient représentés avec une certaine équité afin que la presse puisse être un maillon fort de la démocratie ?
La belle pensée de Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire » ne devrait-elle pas inspirer une presse digne de ce nom ?
Cette éthique n'est pas celle que j'ai trouvée dans la Tribune de Genève du vendredi 14 octobre, qui, "Pour le bien des élèves" (sic !), défend âprement la réforme scolaire qui prévoit d'ajouter une matinée d'école supplémentaire (le mercredi matin) pour les élèves du cycle moyen.
Bien sûr, la Tribune évoque le sondage de 371 lecteurs où 41% sont totalement pour cette réforme scolaire, 15,7% tout à fait contre et 43,1% indécis avec parmi ces indécis 28,3 plutôt pour et 14,8 plutôt contre.
Reprenons donc ces chiffres ! Ceux qui sont, actuellement, totalement en faveur de l'école le mercredi matin (41% de 371 lecteurs) représentent 152 sondés. Pour les opposants, nous arrivons à 58 personnes. Sur une population de 440'000 habitants (statistique de septembre 2011), les partisans de cette réforme représentent en fait 0,0345% de la population. C'est maigre !!! Pas de quoi en faire ses choux gras !
Par ailleurs, avec les « il faut », « c'est nécessaire », « il ne fait guère de doutes », « cela s'impose » qui ponctuent les articles, n'assiste-t-on pas là à une véritable propagande en faveur du mercredi matin d'école, soutenue par les "experts" conviés par la Tribune de Genève, puisque parmi les 5 "experts", on trouve une brochette de 4 "experts" qui approuvent cette réforme scolaire ?
Belle rhétorique digne de l'ère Brejnev !