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Agissons et cessons de nous laisser berner

Hier, jeudi 26 mai 2011, les députés ont accepté le projet de loi de M. Beer, d'introduire le mercredi matin à l'école primaire. Il s'agira donc pour les citoyens d'user de leur droit démocratique et de signer et faire signer le référendum que la Société pédagogique genevoise (SPG) avait décidé de lancer, lors de son assemblée du 12 avril dernier, si ce projet devait être approuvé.

M'étant exprimée contre toute augmentation d'horaire de l'écolier genevois au primaire, (horaire déjà chargé, aussi chargé que celui des autres cantons et parmi les plus lourds d'Europe), dans la presse, notamment dans la rubrique de « L'invitée » (face-à-face avec M. Beer) Tribune de Genève, le 19 avril 2011, j'ai décidé de mettre en ligne ce papier (presque sans modification).

Le blog est, en effet, un canal de communication différent qui peut toucher un autre public.

Que la résistance contre l'école le mercredi s'organise ! Et, contre la propagande pour imposer plus d'école au primaire, rétablissons quelques faits.

1. En matière scolaire, ce n'est pas la quantité qui compte, mais la qualité. PISA (test comparatif de l'OCDE) le prouve. La Finlande (qui obtient la palme) a une durée scolaire inférieure de 30% à celle de Genève !

2. Il est inexact que l'écolier genevois a moins d'école que les autres écoliers de Suisse. L'horaire scolaire valaisan (cité comme modèle !) avec ses matinées écourtées, ses congés et ses deux heures hebdomadaires d'enseignement religieux, ne compte pas plus d'heures scolaires que l'horaire genevois. Constatation identique pour Vaud ! Quant au passage à quatre jours d'école en 1997, il n'a pas réduit l'horaire scolaire genevois, mais augmenté les heures enseignées, la pause de midi ayant été raccourcie de 50 minutes !

3. Avec le mercredi matin d'école, l'écolier primaire genevois aurait un horaire aussi chargé que l'élève du Cycle d'Orientation ! Pourtant, les spécialistes des rythmes scolaires dénoncent l'absurdité de soumettre à la même durée scolaire des enfants de 8 ans et de 14 ans. Ils ne critiquent pas le jour de congé en milieu de semaine, mais la trop longue coupure du week-end.

4. En affirmant que l'augmentation de l'horaire scolaire lui est imposée : « Nous devons faire face à l'augmentation de la dotation horaire prévue par l'harmonisation scolaire » (Tribune de Genève du 25 mars), M. Beer trompe le citoyen. Si HarmoS (concordat entre cantons) harmonise l'âge d'entrée à l'école, la durée de la scolarité obligatoire, les programmes et objectifs scolaires, il ne traite pas de l'organisation scolaire cantonale. D'ailleurs, si M. Beer veut ajouter une matinée à l'écolier genevois, le chef du DIP du Valais va, lui, diminuer l'horaire de l'école primaire du Valais de 90 minutes par semaine, tout en respectant les accords d'HarmoS !

Ne nous laissons donc pas BE(E)RNER et disons NON à l'augmentation de l'horaire de l'écolier genevois, qui aurait des répercussions négatives : modification de prise en charge des élèves (qui amènera stress et agitation), augmentation des coûts pour l'école et pour les communes (restaurant scolaire, parascolaire...), obligation pour des enfants d'être du lundi au vendredi pendant 10 heures à l'école (voire 11 heures pour les élèves accueillis dès 7h le matin), démantèlement des offres extrascolaires (cours de musique, théâtre, sport et autres) avec les conséquences que cela entraînera sur l'emploi.

Que les rois fainéants prennent le temps de réfléchir !

Michèle Roullet  - Docteur en Sciences de l'éducation - Présidente du GRÉ (Groupe de Réflexion sur l'École)

 

 

 

 

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