Les rois se meurent !
Après Ben Ali en Tunisie, c'est au tour de Moubarak d'être chassé du pouvoir. A travers les médias, nous suivons des fins de régimes et entendons des informations qui défient tout entendement.
Parmi ces nouvelles, prenons celle de la fortune de la famille Moubarak, estimée à 80 milliards de dollars !
Une telle annonce, pour le commun des mortels, est une abstraction ! Que signifie en effet 80 milliards ? Penchons-nous sur ces chiffres.
Rappelons que 1 milliard est l'équivalent de 1000 millions. A titre de comparaison, lorsque la loterie Euromillions annonce une cagnotte de 35 milllions, cette somme paraît tellement titanesque, qu'elle fait tourner les têtes de toute l'Europe. Une fortune de 1 milliard est, par conséquent, déjà inconcevable.
Donc, comme 1 milliard vaut 1000 millions, 1 milliard, en chiffres, s'écrit 1'000'000'000 (avec neuf zéros !).
80 milliards s'écrit, lui, avec dix zéros : 80'000'000'000 !
Avec ce nombre, à donner le vertige, et qui correspondrait à la fortune du raïs d'Egypte, posons le problème suivant : sachant que Moubarak a régné durant 30 ans, combien la journée au pouvoir lui a-t-il rapporté ?
Pour connaître la réponse, il suffit de diviser 80 milliards par 11'680 (soit 30 x 365, qui correspond au nombre de jours au pouvoir).
Pour faire ce calcul, le cadran des machines à calculer étant trop petit pour d'aussi gros nombres, il faut procéder à des ruses d'écoliers (diviser par mille les nombres puis multiplier le résultat pas mille).
Bref, 80'000'000'000 ÷ 11'680 = 68'493'150 !
En résumé, être raïs en Egypte peut rapporter gros, puisque le gain, par jour, est de presque 68,5 millions de dollars !
Pour un homme, issu d'un milieu modeste, pilote de l'armée de l'air, ce n'est pas une envolée fantastique, mais un plongeon dans un délire paranoïaque. Car, que peut-on faire avec tant d'argent ?
Comment peut-on être aussi cruel avec son peuple, le spolier au point de laisser 30 à 40 millions de personnes vivre sous le seuil de pauvreté, avec seulement 2 dollars par jour !
Oublier que le pouvoir ne donne pas le droit de déposséder son peuple, mais le devoir de le servir, est la voie royale des potentats.
Personne ne va donc pleurer ces têtes qui ont perdu toute humanité. Malheureusement, le monde est rempli de ces petits roitelets et "roitelettes" aussi avides que féroces, et qui saignent leur peuple sans vergogne.
Souvenons-nous, aux Philippines, Imelda et son mari, le président Marcos, tyrans sous d'autres cieux qui, à leur chute, seront accusés d'avoir détourné des millions de dollars. Aujourd'hui, cette ex-reine de beauté des Philippines, en exil depuis 1989 à Hawaii, a embaumé son mari dans un mausolée. Elle va chaque jour, paraît-il, embrasser la vitrine où repose l'ex-président défunt. Parions d'ailleurs qu'elle peut faire ses visites quotidiennes en portant chaque fois une nouvelle paire de chaussures.
C'est pas du Ionesco, mais ça y ressemble ! Non ?