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Dès 2011, plus d'école enfantine

La concrétisation d'HarmoS prend d'étranges tournures ! Rappelons que plusieurs cantons, parmi lesquels les cantons romands, ont accepté le projet HarmoS, qui pose le principe d'une politique d'harmonisation de la scolarité obligatoire.

A notre époque où la mobilité s'accélère dans le monde professionnel, cette volonté politique est bienvenue.

On peine toutefois à comprendre pourquoi cette harmonisation, qui vise les programmes, la durée de l'école obligatoire, l'âge d'entrée à l'école, les objectifs à atteindre et le calendrier scolaire, amène à chambarder toute l'école sans tenir compte du besoin de repères fixes, de cohérence ou même de respect pour les usages et habitudes.

En effet, l'une des premières décisions annoncées est de modifier l'appellation de tous les degrés scolaires alors même que ceux-ci sont presque identiques, au moins en Suisse romande. Quant aux disciplines scolaires, elles connaîtront également une nouvelle terminologie, bien sophistiquée et accompagnée de sigles, d'abréviations et de couleurs qui vont nécessiter, pour les enseignants, les parents et les élèves, d'apprendre une "nouvelle langue" !

Mais, pour revenir aux degrés scolaires, dès la rentrée 2011, dans les cantons romands, il n'y aura plus de classes enfantines. La 1ère enfantine deviendra la 1ère primaire, la 6ème primaire la 8ème primaire et au Cycle d'Orientation, la 9ème sera la 11ème, etc.

Difficile de comprendre ce qui sous-tend ces inutiles changements - qui ne créent en-soi, aucune amélioration - mais plutôt de la confusion et de nouvelles difficultés dans la communication.

On peut bien sûr émettre quelques hypothèses à ce changement des degrés scolaires :

1.     Craignant que la population oublie que 9 + 2 = 11, les réformateurs scolaires changent les degrés, pour indiquer, qu'avec HarmoS, l'école comportera 11 années d'école obligatoire.

2.     Pensée par des gens perdus dans des commissions, cette réforme dédaigne les habitudes et attachements que la population peut avoir envers son école.

3.     Voulant insister sur le caractère continu de l'école obligatoire, les rénovateurs ont décidé d'inscrire linéairement les degrés de 1 à 11. Toutefois, supprimer l'appellation "classe enfantine" n'est pas anodin. Ne peut-on pas craindre que la spécificité des très jeunes enfants de 4 et 5 ans - qui se trouvent dans un développement intellectuel et affectif tout à fait particulier - soit  délaissée pour placer le jeune enfant dans des structures scolaires contraignantes avec des évaluations, des leçons, des exercices inadaptés à ce jeune âge ? A cet égard, l'appellation "classe enfantine" (utilisée actuellement dans tous les cantons romands !) avec sa forte charge symbolique est certainement plus heureuse.

4.     Une autre raison est que, peut-être, les cantons romands ont trop d'argent ! Car, en modifiant la dénomination des degrés, ce sont tous les documents scolaires (les carnets, les livrets de scolarité, les ouvrages et manuels des élèves, les documents des enseignants) qui devront être changés.

5.     Enfin, dernière hypothèse, il ne faut pas négliger la force de l'enthousiasme des réformateurs désireux de marquer l'histoire de leur sceau. L'histoire nous fournit quantité d'exemples de ce désir de faire table rase du passé, mais aussi des effets boomerang qui suivent bien souvent ces états d'ivresse...

 

 

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