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L'UDC et l'école à 4 ans

L'UDC s'empare de l'école ! L'intérêt que manifeste ce parti pour l'école fait grincer les dents des individus de tout bord.

Mais d'où vient ce soudain engouement pour l'école ?

 

 

C'est que l'école est une formidable caisse de résonnance de tous les mécontentements et dysfonctionnements d'une société. Le pouvoir d'achat diminue...c'est la faute à l'école ! Le chômage explose, c'est encore la faute à l'école ! Les incivilités se répandent, c'est toujours la faute à l'école !

Dès lors, l'école est un thème précieux pour lancer les campagnes électorales. Car l'école est le lieu des attentes les plus contradictoires. Elle est aussi le lieu où, tout le monde y étant passé, chacun se considère comme habilité à y donner son avis.

Pour comprendre ces réactions émotionnelles envers l'école, il faut se rappeler que tout acte ou choix pédagogique est porté par des valeurs. On n'éduque pas sans finalité ni sans conviction. La conviction est donc le fondement de toute pédagogie. Aussi, il est normal que des convictions au sujet de l'école s'affrontent.

On connaît cette fameuse guerre des tranchées (qui empoisonne le débat scolaire depuis vingt ans) entre ceux qui défendent une école qui devrait instruire, c'est-à-dire transmettre aux élèves des savoirs, et ceux qui revendiquent une école qui devrait éduquer et former des citoyens.

Il est, par conséquent, tout à fait compréhensible que le parti le plus important de Suisse (l'UDC fait près de 30% de l'électorat !) s'intéresse à l'école. A cela, rien se surprenant !

Ce qui l'est davantage, c'est le désintérêt qu'a manifesté la classe politique pendant presque vingt ans pour les affaires scolaires, laissant ainsi le champ libre aux socialistes qui ont fait de l'école leur bastion idéologique.

Rappelez-vous l'arrogance de pédagogues qui dominaient (et qui dominent peut-être encore) la FPSE (Faculté de Psychologie et des Sciences de l'éducation) où se forment les enseignants du primaire. Ces militants, autoproclamés "experts", ont ainsi cadenassé toute voix dissidente et toute contradiction. Ce sont également eux qui ont dicté aux décideurs de la politique scolaire les nombreuses réformes scolaires de ces dernières années.

Et, comme, dès que l'économie tousse, les réformes scolaires s'emballent, ces réformes ont été nombreuses et introduites avec un esprit d'assurance, qui frise l'arrogance. C'est ce climat malsain qui a nui à l'école, et qui a provoqué une perte de confiance et une irritation grandissante au sein de la population envers son école. On comprend donc que l'UDC s'empare de l'école. C'est un thème porteur, et qui va cartonner dans les prochaines élections...

Mais, là où l'UDC n'est pas crédible, c'est lorsque ce parti s'oppose à la scolarisation des enfants dès l'âge de 4 ans. Que la Suisse veuille harmoniser ses programmes scolaires et ses règles, c'est un progrès indéniable. A notre époque où la mobilité est plus fréquente, il n'est plus concevable que des familles, qui déménageant de quelques kilomètres, se retrouvent avec des difficultés pour le parcours scolaire de leurs enfants.

Ce procès intenté à l'égard de cette obligation scolaire dès 4 ans est également absurde. Il faut en effet rappeler aux membres de l'UDC que la Loi sur l'instruction publique (LIP) dans son Chapitre III Instruction obligatoire stipule :

Art. 9 Principe (43)

Tous les enfants habitant le canton de Genève doivent recevoir, dans les écoles publiques ou privées, ou à domicile, une instruction conforme aux prescriptions de la présente loi et au programme général établi par le département.

Par conséquent, l'élève de 4 ans se trouvera sous la même loi. Ce n'est donc pas l'école qui est obligatoire, mais l'instruction. Et, ceci est vrai pour tout le pays. Donc, pour celui qui considère vraiment que l'école à 4 ans est nuisible pour ses enfants, il lui reste d'autres solutions : prendre un précepteur, faire soi-même l'école à la maison, etc., sachant qu'il devra néanmoins justifier de ce qu'il met en place pour ses enfants :

Art. 12 (112) Instruction conforme (43)

Les parents, les tuteurs et les tiers chez qui demeurent les enfants sont tenus, sur demande de l'autorité compétente, de justifier que lesdits enfants reçoivent l'instruction fixée par la loi.

Donc, s'intéresser à l'école, c'est bien ! Mais, pourrions-nous espérer que les débats puissent devenir plus soutenus, et qu'on puisse également penser aux enfants qui sont les premiers concernés.

 

 

 

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