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Humeur - Page 4

  • Des autoroutes à vélos

    Ayant omis de mettre en ligne dans mon blog ce billet publié dans le « Courrier des lecteurs » de la TdG du 18 mai, je le fais maintenant. Au vu des rebondissements induits par ces autoroutes à vélos, je compléterai mon propos.

     

    « Même pour une phase test de 60 jours, il est inadmissible que la Ville crée des « autoroutes à vélos » à la hussarde (en une nuit !). Que M. Pagani entame un dernier tour de piste en faisant un pied de nez, cela sied au personnage ! Mais, que M. Dal Busco se soit laissé entraîner dans cette pantalonnade, c’est curieux ! Si l’intention était d’inciter la population à sortir du confinement en se déplaçant en vélo plutôt qu’en TPG ou en voiture, c’est un échec.

    Ces aménagements n’ont fait qu’aggraver les embouteillages au Quai Wilson, Quai du Mont-Blanc, Bd Georges-Favon... Ces bouchons pénalisent surtout les entreprises qui ont déjà payé un lourd tribut au COVID-19 et ruinent les efforts menés jusque-là pour les aider.

    Ils aggravent aussi la pollution à Genève. Ce chaos de la circulation routière augmente non seulement les émissions de gaz nocifs et de microparticules (et contribuent au réchauffement climatique !), mais accroît aussi le stress, affectant la santé de la population.

    Merci à nos autorités de rétablir immédiatement les voies de circulation automobile, les places de stationnement et d’entamer une réflexion en concertation avec les formations politiques, les associations actives dans la mobilité et les milieux professionnels concernés ! »

     

    En sus de ce billet, j’ajouterai que le parti libéral radical (PLR) n’est nullement opposé à l’aménagement de pistes cyclables à Genève. La preuve, il a voté - à l’unanimité - lors de la séance plénière extraordinaire du Municipal (du 20.05.20) en faveur de la proposition du conseil administratif (PR-1325), qui concerne le « U Cyclable ». Ce projet est d’autant plus cohérent qu’il offre un itinéraire cyclable sur tout le pourtour de la rade, et qu’il poursuit la piste du Quai Ador, déjà réalisée. Plus encore, cette proposition a fait l’objet d’une étude sérieuse au sein de la commission des travaux et des constructions (CTC) du municipal, qui a auditionné les milieux professionnels concernés, les associations actives dans la mobilité dite “douce” et le pouvoir politique, à savoir : Genève Tourisme & Congrès, Pro Vélo, Mobilité piétonne, l’Association transport et environnement (ATE), le Touring Club Suisse (TCS), le conseiller administratif Rémy Pagani, accompagné de la direction du Service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité (AGCM), ainsi que le conseiller d’Etat, Serge Dal Busco, en charge de Département des infrastructures avec son directeur de l’Office cantonal des transports (OCT) et le chef du projet. Contrairement donc aux aménagements sauvages, créés en catimini pendant la nuit du 10 mai, le « U Cyclable », qui a suivi les règles de notre démocratie, répond à la « Loi pour une mobilité cohérente et équilibrée » (LMCE), adoptée par 67,8% du peuple lors de la votation du 5 juin 2016.

    En revanche, les agissements et déclarations de deux conseillers d’Etat sont gravissimes et ont, malheureusement, ravivé la guerre des transports à Genève. Des pétitions circulent maintenant dans notre canton pour augmenter davantage les pistes cyclables ou au contraire rouvrir à la circulation automobile les voies préexistantes d’avant le déconfinement. Sur les réseaux sociaux, les injures, indignations et grossièretés débordent. Quant aux irréductibles militants de la petite reine, ils se sont réunis sur la Plaine de Plainpalais (lundi 18 mai dès 18h) pour manifester leur soutien envers ces nouvelles pistes et en demander encore davantage… Cette manifestation non autorisée, qui aurait réuni plus de 2000 participants, et qui viole la loi (ordonnance Covid-19) est d’autant plus scandaleuse que la population genevoise ne peut sortir du confinement qu’en appliquant des règles sanitaires très strictes. Les restaurateurs, par exemple, doivent espacer les tables (à 4 couverts maximum !) d’au moins 2 mètres et les rassemblement de plus de cinq personnes sont toujours interdits.

    Genève s’embrase à nouveau sur la mobilité et une guerre intestine au sein du Conseil d’Etat semble même avoir éclaté. Le président du Conseil d’Etat - qui devrait incarner les lois de notre République et l’ordre public - Antonio Hodgers, minimise la gravité de ce rassemblement cycliste, dont il doute qu’il puisse propager le virus (in RTS, Forum du 22.05.20). Il acquiesce donc, indirectement, à la désobéissance civile ! Mauro Poggia, lui, en charge de la police et de la santé, promet des sanctions ! Quant à Serge Dal Busco, à l’origine de cette crise, il ne sait pas encore quelle attitude adopter envers ces manifestants !

    Si on ne veut pas que de graves conflits dégénèrent en combats de rues, l’attitude irrespectueuse et immature d’Antonio Hodgers doit être sanctionnée par les députés qui devraient demander un changement immédiat de présidence au sein du Conseil d’Etat.

    Ces agissements de la part d’une gauche, qui se croit habilitée pour le “bien de la collectivité” ( !) d’imposer son point de vue, sont insupportables et malheureusement de plus en plus fréquents dans notre République. Récemment, les Genevois ont dû subir les panneaux “genrés” de Sandrine Salerno ! Quant à la menace de changements de noms de rue, elle est toujours pendante !

    Notre démocratie est fragile et repose sur le respect des lois qui garantissent une équité de traitement entre les citoyens et nous préservent du communautarisme avec ses dérives violentes.

    Ne l’oublions pas !

     

     

  • Le COVID-19 a chauffé les esprits

    Le semi-confinement provoque des délires ! Les revendications pullulent, comme si le COVID-19 avait ouvert les vannes de la déraison. Parmi les idées les plus ubuesques, celles des antispécistes et des Verts genevois :

    1. Les antispécistes demandent à la Confédération de remettre en question la consommation de viande, voire de renoncer progressivement à la pratique d’élevage pour « amorcer un virage dans la bonne direction ! » (« Elevage », Le Temps, 24.04.20). Cette “bonne direction” tuera notre paysannerie (déjà précarisée !) et nous privera de viande, sauf à l’importer du Brésil - 1er exportateur mondial de viande - où l’élevage intensif (cause première de la déforestation de l’Amazonie) domine la région à la réglementation sanitaire toute relative. Au contraire, en terme sanitaire, en Suisse, le bétail est bien traité. Des ordonnances strictes de la confédération y veillent. Nos éleveurs aiment leurs troupeaux et en sont fiers (les cas de maltraitance animale sont dénoncés !). L’élevage traditionnel suisse n’a rien à voir avec l’élevage intensif si décrié (à juste titre !). Par ailleurs, le bétail en Suisse, qui broute souvent dans les pâturages, entretient nos sols et produit un effet positif en terme d’émission de gaz à effet de serre ! Sans bétail, nos paysans disparaîtront et, avec eux, les savoirs ancestraux dont ils sont dépositaires. Les incohérences des antispécistes révèlent combien ils sont des naïfs utiles, complices des géants de l’industrie agroalimentaire, qui veulent contrôler l’alimentation de la planète, en approvisionnant les supermarchés de faux steaks à base de soja (culture également responsable des déforestations intensives en Amazonie et d’une pollution massive des sols), de levure génétiquement modifiée, de cellules prélevées sur un animal et mises en culture et autres ingrédients chimiques, qui nous mettent l’eau à la bouche !

    2. « Les plans de mesures des Vert.e.s pour sortir de la crise du COVID-19 » sont un inventaire à la Prévert ! Il faut lire leur Communiquée de presse du 30 avril ! On y découvre « un plan qui prévoit trois thématiques fortes : résilience, urgence climatique et urgence sociale ». Au final, ce plan devrait amener la souveraineté alimentaire, des aides économiques accordées aux entreprises (pour celles qui s’engagent pour le climat !) et la mise en œuvre du revenu de base inconditionnel (RBI). Un beau programme, rempli de belles promesses ! Mais, comment Genève assurera-t-elle sa souveraineté alimentaire ? Avec un nouveau plan Wahlen ? En exigeant que les viticulteurs genevois arrachent leurs ceps de vigne pour planter des patates, et que le Service du SEVE plante, lui, des patates, du chou et du maïs dans les parcs genevois ? Comment aussi assurer le financement des subsides et aides que les Verts voudraient largement distribuer ? Et bien la solution du parti écolo, c’est d’introduire un Revenu de base inconditionnel (RBI). Pourtant, cette idée a été refusée par le peuple suisse à 76,9% lors de la votation populaire du 5 juin 2016 et par 65,3% des électeurs genevois ! Revenir avec ce RBI (dont on ne sait toujours pas comment le financer !), c’est faire fi de la volonté populaire ! Cela révèle beaucoup de l’esprit des Verts qui, pour sauver la planète, rêvent d’un Etat tout puissant, qui imposerait des règles en violant allégrement nos droits démocratiques ! Mais, avec ces plans de mesures, le miroir aux alouettes, tendu par les Verts, et qui a séduit une part importante de l’électorat, risque bien de se briser rapidement !

    3. Quant à la gauche, ses demandes ne pas ubuesques, mais convenues ! Elles se résument à : plus d’impôts, plus de taxes, plus de subventions, des hausses salariales pour les bas revenus et la suppression des loyers (pendant quelques mois). Non seulement cette dernière demande viole le droit de la propriété privée, garanti par la Constitution, mais plus encore, elle appauvrirait l’Etat et ses caisses de prévoyances ! 

    4. Enfin, les milieux de la droite ne sont pas en reste. Pour éponger la crise sanitaire, certains demandent une diminution des traitements des fonctionnaires. D’autres une réduction des rentes des retraités.

    Bref, les esprits sont chauffés à bloc ! Ne faudrait-il pas retrouver un peu de bon sens et se rappeler que la crise actuelle n’est pas liée à une crise économique structurelle, mais sanitaire. Au sortir de cette crise, on peut certes réviser certaines de nos pratiques. La Suisse devra questionner sa forte dépendance vis-à-vis de l’Asie en matière de produits industriels, sanitaires, pharmaceutiques et son manque de personnel soignant, indigène. Freiner cette fuite vers plus de consommation, ce “shopping” compulsif, favorisé par un ultralibéralisme, sera un défi à relever.

    Néanmoins, la première et indispensable démarche à faire, avant de lancer des réformes hasardeuses et des projets utopiques, est de sauver notre économie. Pour cela, notre système économique libéral, qui permet à la Suisse de figurer parmi les pays les plus prospères, est un succès. Quant au frein à l’endettement, adopté dès 2003 en Suisse, il aurait créé, fin 2019, 32 milliards qui représentent « le cumul des excédents théoriquement disponible de la Confédération » (« Les finances publiques retiennent leur souffle », Le Temps, 04.04.20). Ces excédents permettront à la Suisse de sortir de cette crise avec moins de dégâts que d’autres pays. Ce système économique, qui a fait ses preuves, doit être poursuivi ! Croire en tout cas qu’en produisant local, en consommant local, on obtiendra une souveraineté alimentaire est d’une naïveté confondante. La Suisse a une économie ouverte ; ce sont ses exportations qui l’enrichissent. Que cela n’empêche toutefois pas les consommateurs de soutenir la production locale avec ses produits d’une grande qualité ! Mais, qu’on le veuille ou non, nous sommes dans un monde globalisé, qui nous oblige à mener une réflexion globale !

     

     

     
     
     
     

  • Que les collégiens revoient leur copie !

    Des collégiens de 4ème année ont envoyé une demande au DIP pour l’annulation des examens de maturité (Cf. « Des collégiens de 4ème sont inquiets », in TdG, le 28.04.20). Anne Emery-Torracinta, en charge du DIP, leur avait répondu que la décision revenait au Conseil fédéral. Or, depuis sa séance du 29 avril, ce dernier a annoncé qu’il laissait aux cantons la compétence de maintenir ou non ces examens. Anne Emery-Torracinta a aussitôt fait savoir que les examens finaux écrits seraient supprimés pour la maturité et les diplômes de l’Ecole de culture générale (ECG).

    A cet égard, je soutiens tout à fait la demande des collégiens ainsi que la décision prise par Mme Emery-Torracinta. Il faut savoir raison garder ! Annuler les examens finaux n’est pas une tragédie et ne prétéritera pas les collégiens. Leur titre leur sera délivré sur la base des résultats obtenus durant le premier semestre avec une session de rattrapage - absolument indispensable - pour les élèves en échec. Un certificat de fin d’études, n’évalue-t-il pas les acquisitions obtenues tout le long d’un cursus ?

    Ce n’est pas la première fois, dans l’histoire, que des élèves sont privés d’école ! Après le débarquement, les bombardements sur les villes françaises et belges ont fermé les écoles pour une durée de plus de six mois, sans que le système scolaire ne s’écroule ou que les jeunes aient à souffrir de lacunes académiques.

    Non seulement, il serait difficile d’organiser ces examens en respectant les mesures sanitaires, mais plus encore, ce semi-confinement a créé de telles inégalités qu’il serait injuste de maintenir ces examens sans pouvoir accorder une égalité de traitement entre élèves.

    Or, pour certains, si le confinement aura été une parenthèse bénéfique pour leurs apprentissages (soutien des parents, contextes privilégiés : villas avec jardins ou grands appartements avec des espaces pour lire, étudier, s’isoler), pour d’autres, cette crise sanitaire aura engendré ou exacerbé des situations difficiles, précaires, conflictuelles voire mortifères. Submergés d’angoisses et n’ayant plus l’école comme soupape d’équilibre, certains jeunes n’ont guère pu étudier. Les élèves n’étaient ainsi pas tous logés à la même enseigne ! Quant à l’enseignement en ligne, certaines écoles privées le pratiquaient déjà, alors qu’il n’était pas toujours au point à l’école publique !

    Nul doute donc que l’école à distance accentue les inégalités, et que Mme Emery-Torracinta a pris une bonne décision en supprimant ces examens. En revanche, elle a eu tort d’accepter la missive signée par une quinzaine de collégiens sans exiger qu’ils revoient leur copie ! N’est-il, en effet, pas inconcevable que des collégiens osent écrire à la présidente du département de l’instruction publique, pour lui adresser une demande, en libellant leur prose ainsi :

    « Nous nous trouvons dans un état d’incertitude totale […] Des milliers de messages fusent sur les différents réseaux, envoyés par des étudiant.e.x.s inquiet.e.x.s de leur sort » (ibid.)

    Comment ces collégiens ont-ils l’outrecuidance de s’adresser à la tête du DIP en violant les règles de la langue française ? S’interroger sur le récepteur (à qui est destiné cette lettre ?) est pourtant une règle rhétorique élémentaire. Ces jeunes, croient-ils écrire un tract pour le mouvement LGBTQI ? En 2010, je m’indignais déjà que le DIP, pour user d’un langage épicène, écrive des circulaires rédigées ainsi :

    « Si un-e-des enseignant-e-s expérimenté-e-s et un-e-des chargé-e-s d'enseignement ou un-e-des suppléant-e-s désirent former un-e équipe, il-elle-s doit-vent informer un-une-des directeur-s-trice-s auquel-à-laquelle-auxquel-les-s il-elle- est-sont rattaché-e-s. Toutefois, seul-e-s le-la-les enseignant-e-s concerné-e-s et qui en fera-ont la demande auprès de son-sa-leur directeur-trice-s attitré-e-s pourra-ront bénéficier de cette disposition. Le-la-les enseignant-e-s qui utilise-ent ce mode de fonctionnement est-sont tenu-e-s d'en informer le-la-les responsable-s légal-e-aux de ses-leurs élèves et d'aviser son-sa remplaçant-e » (Cf. suite du billet)

    Depuis lors, le DIP s’était rendu compte de l’absurdité et du ridicule de cette démarche et était revenu à une écriture plus respectueuse de notre langue française. Pourquoi donc Anne Emery-Torracinta, n’a-t-elle pas rappelé à ces collégiens qu’ils n’ont pas à prendre le langage en otage, d’autant plus lorsqu’ils s’adressent à une conseillère d’Etat ?

    Pour ceux qui ne saisiraient pas mon indignation, je rappelle que la gauche (oui, c’est une spécificité socialiste !) après avoir trituré les mots pour imposer un langage épicène (en Ville de Genève, les fonctionnaires reçoivent même des cours de formation pour l’appliquer scrupuleusement !) se fait dépasser par des groupuscules, encore plus radicaux (issus des mouvements LGBTQI) qui partent en croisade anti-genre. Pour ces guerriers, marquer le féminin et le masculin reste de la ségrégation. Contestant le système binaire de notre société dans lequel ils se sentent discriminés, ces militants ne veulent être ni homme ni femme et se revendiquent d’un genre neutre, qu’ils veulent marquer, dans l’écrit, en ajoutant un « X » comme l’appliquent ces « étudiant.e.x.s inquiet.e.x.s de leur sort » !

    Parce que déconstruire le féminin et le masculin servirait la démocratie (en détruisant les normes !) dans laquelle les identités multiples (homosexuels-elles, lesbiennes, féministes, bisexuels-elles, trangenres, intersexes et autres minorités sexuelles : autosexuel-elle-s, asexuel-elle-s…) doivent pouvoir faire valoir leur droit à leur reconnaissance, ces activistes torturent le langage (pour leur bien !).

    Et, tant pis si les tyrannies commencent toujours par le redressement du langage, et qu’à force de le mutiler, on finira tous par se la fermer !