Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pourquoi le PLR ville de Genève, n’a-t-il pas voté le budget 2021 ?  

Samedi 12 décembre 2020, à minuit, le conseil municipal en Ville de Genève, à l’exception de l’UDC et du PLR, a voté le budget 2021. D’une enveloppe de 1,22 milliard de francs, ce budget présente un déficit de 49,3 millions, déficit maximum (à 13'205 francs près !) autorisé par la loi sur l’administration des communes (LAC) et relatif à la mise en œuvre de la réforme RFFA.

Ce qui heurte le PLR, c’est qu’à l’exception de quelques nouvelles lignes de subvention, ce budget n’est qu’un coupé/collé de l’exercice de l’an passé. Or, avec la crise sanitaire, il aurait été indispensable que le conseil administratif fasse des arbitrages, envisage des réformes structurelles, fixe des priorités au lieu d’arroser de subventions les mêmes associations. Appliquer une politique transversale entre départements au lieu de travailler chacun en silo aurait aussi permis d’économiser quelques nouveaux postes (27 nouveaux postes ouverts…, c’est trop !).

Pour le groupe PLR, si ce budget est inacceptable, ce n’est pas à cause de son déficit. Dans une situation exceptionnelle, il peut admettre qu’il y ait un déficit exceptionnel. Néanmoins, le groupe PLR déplore que le conseil administratif n’ait pas eu le courage de maintenir la décision annoncée lors de la présentation du budget en septembre, qui était de geler les mécanismes salariaux des fonctionnaires et du secteur de la petite enfance. Supprimer les annuités peut certes être injuste envers certains employés qui mériteraient au contraire une prime, car mis à rude épreuve avec le Covid. Mais voilà, le système fonctionnarisé, rigide, ne permet pas de donner des primes seulement à une catégorie de fonctionnaires ! Or, dans cette crise où des commerçants, des indépendants ont perdu jusqu’à 40 % de leurs revenus (voire plus !) et craignent des faillites, supprimer l’augmentation automatique du traitement des fonctionnaires pour 2021 aurait permis de réinjecter plus de 8 millions pour faire face aux difficultés et incertitudes liées à cette crise sanitaire, sociale et économique !

Mais, se montrer prévoyant n’est pas dans l’ADN de la gauche genevoise, qui juge la qualité d’un gouvernement à l’aune de sa capacité à dépenser l’argent public ! Dès que les prévisions fiscales ont été plus optimistes, le conseil administratif s’est empressé d’annoncer qu’il ne gèlera pas les mécanismes salariaux du personnel de la Ville. Toutefois, il ne faut pas se leurrer, ces estimations fiscales, faites avant la 2ème vague du Covid, sont exagérées. Et, il ne faudra pas attendre longtemps pour que des demandes de crédits supplémentaires soient faites au Municipal, pour faire face aux imprévus et urgences, qui ne manqueront pas d’arriver en 2021.

Le PLR se montre aussi très critique sur quelques nouvelles lignes budgétaires créées, qui n’améliorent pas vraiment la vie des genevois, mais reflètent l’enfermement idéologique d’une gauche qui “surfe” sur les sujets devenus obsessionnels : les problèmes de genre, de harcèlement, de sexisme, de racisme et de migration.

Sur les quelques nouvelles lignes créées, 4 concernent des lignes budgétaires pour des associations LGBTQ+. Parmi les nouveaux postes créés, on trouve aussi des postes de médiateurs de nuit dont on ne sait pas encore quels vont être leurs rôles. La conseillère administrative en charge du social, Mme Kitsos, annonce que « c’est un projet pilote ». Toutefois, à quoi serviront ces médiateurs de nuit ? Seront-ils des relais pour la police municipale, des aides pour les assistant(e)s sociaux, des collaborateurs aux « travailleuses et travailleurs sociaux hors murs » ? Difficile d’en dire plus, puisque « le département est en train de travailler sur le profil exact de ces médiateurs ». Néanmoins, la somme de 320'000 francs est inscrite au budget 2021 pour engager ces médiateurs de nuit !

Même légèreté avec la nouvelle ligne budgétaire de 50'000 francs pour « la lutte contre le racisme anti-noir-es ». Sur le site de la Ville de Genève, jusqu’à fin septembre/octobre, on trouvait un appel à projet pour cette mission. On a fixé donc une ligne budgétaire, sans savoir encore comment l’utiliser. Par ailleurs, n’est-il pas paradoxal de prétendre combattre le racisme anti-noir-es en séparant les noir(e)s des autres groupes.  La Ligue internationale contre la racisme et l’antisémitisme (LICRA) est habilitée à combattre toutes les formes de racisme. Son président, Manuel Tornare, l’avait rappelé dans un courrier adressé au Municipal. Faudra-t-il par la suite, dans cette même logique, créer une association pour les femmes noires puis une autre pour les noirs d’Orient, puis pour ceux d’Afrique ou d’Amérique, en invoquant que ce sont des racismes particuliers ?

Ce saucissonnage, cette juxtaposition d’associations qui vise des buts identiques, cette légèreté envers la gestion de l’argent public, où on verse de l’argent avant de savoir ce qu’on va en faire, n’est pas raisonnable. Dans la période de crise sanitaire que nous vivons, et qui a déjà et aura encore davantage de graves répercussions économiques, le conseil administratif devrait être plus responsable et prévoyant au lieu de dépenser à tort et à travers et souvent à tort l’argent des contribuables !

Par ailleurs, avec cette “bien-pensance” qui sévit dans ce plénum depuis que la gauche est devenue majoritaire, le conseil municipal n’a-t-il pas voté, lors du vote du budget, une diminution de la subvention à l’Orchestre de Suisse Romande (OSR) pour augmenter celle de l'Orchestre de chambre de Genève (OCG) sous prétexte que ce dernier respecte la parité homme-femme, et que, de toute façon, c’est indolore, vu que les deux sont dans le registre de la musique classique ! S’il fallait augmenter la subvention de l’OCG, la manière de le faire n’est pas recevable pour le PLR qui a aussi été scandalisé de constater que toute la gauche (EàG, Ve, S.) a voté une rallonge budgétaire pour « les travailleuses et travailleurs du sexe », compensée par une diminution de la subvention pour le Grand Théâtre!

Autres petites manipulations fort peu appréciées par le PLR, c’est l’utilisation d’un fonds de 960’000 francs, destiné aux personnes âgées (fonds Zell), et qui a été redirigé vers l’urgence sociale sans respecter les conditions du legs d’Emma Louise Zell. Autre gestion problématique : l’allocation rentrée scolaire (allocation déjà problématique au niveau des répartitions des tâches entre le canton et les commune). Décider d’élargir cette allocation aux enfants qui n’ont pas de papiers en règle, donc aux familles sans statut légal, frise l’acte illicite… Or, comme les migrants ou sans-abris ne sont pas des domiciliés et résidents en Ville de Genève, Mme Kitsos, par un tour de passe-passe, décide de verser sous forme de subvention 190’00 francs au Centre de contact Suisse Immigrés (CCSI).

Pour le PLR, s’il est facile de se montrer généreux avec l’argent public, la gestion des avoirs publics doit se faire dans le plus grand respect de nos lois. Or, décidemment, la scène qui se joue sur le théâtre politique genevois de la Ville est de piètre qualité ! C’est pourquoi le PLR a refusé ce budget 2021.

 

Ce billet rédigé peu après le vote a été laissé, par mégarde, dans mon ordinateur au lieu d'être mis en ligne. Il n'est cependant jamais trop tard pour donner quelques échos des affaires publiques en Ville de Genève...  ET BONNE ANNEE A TOUS !

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés.