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  • Aborder le racisme anti-Noirs à Genève… oui, mais comment ?

    De vifs débats ont éclaté aux séances du Municipal de la Ville de Genève (le 9 et 14 octobre) lors du traitement de la motion (M-1446) « Pour une réponse aux besoins dans la prévention et la lutte contre le racisme anti-Noir.e.s en Ville de Genève ».

    Pour les signataires (à gauche de l’échiquier politique) de cette motion, le racisme anti-Noirs, étant un racisme spécifique, ne peut être abordé d’une manière générale. Il devrait être traité par une association spécialisée dans ce type de racisme d’où la demande : d’« attribuer une subvention à une ou des associations compétentes et spécialisées dans le racisme anti-Noir.e.s ».

    Les conseillers municipaux qui ont refusé cette motion ne dénient pas que le racisme anti-Noirs soit une problématique particulière, et que les personnes noires puissent être confrontées à une discrimination raciale systémique avec des préjugés hérités des tragédies qui ont émaillé l’histoire des Noirs : colonisation, traite négrière… (Cf.  la brochure « Recommandations de la commission fédérales contre le racisme » publiée par la commission fédérale contre le racisme a d’ailleurs publié - CFR)

    Non, ils ont rejeté cette motion parce qu’ils la trouvent dommageable. Pourquoi enfermer des êtres humains dans des catégories hermétiques et mettre ainsi les Noirs dans un groupe à part pour traiter du racisme anti-Noirs ?

    N’est-il pas paradoxal et contre-productif de vouloir lutter contre le racisme en créant de la ségrégation et, par ricochet, une forme larvée de racisme ? Si on commence à faire des catégories (et des hiérarchisation), où va-t-on s’arrêter ? Faudra-t-il créer des associations contre le racisme pour les femmes noires, pour les “Jaunes”, etc…

    Ensuite, les Noirs font-ils partie d’un bloc homogène ? N’est-ce pas une dérive dangereuse qui réduit des êtres humains à n’être qu’une abstraction ! N’y a-t-il pas à Genève des Noirs sans papiers, d’autres ayant le statut de hauts fonctionnaires d’organisations internationales, des Noirs des Etats-Unis, du Proche Orient, des Antilles, de l’Inde ou encore suisses ?

    C’est pourquoi, cette motion qui parle de racisme anti-Noirs est mauvaise. Au nom d’une belle et noble cause (lutter contre le racisme), elle veut séparer, dans les actions de prévention et de lutte contre le racisme, les Noirs, faire des Noirs une catégorie à part, ne pas les mêler aux autres.

    Lors des débats, des propos désobligeants ont également été tenus par des conseillers municipaux, qui se croient, eux, vaccinés contre toute forme de racisme, et qui se permettent de donner des leçons à ceux qui ne les suivent pas. Ainsi, pour avoir relevé ce paradoxe qui consiste à vouloir lutter contre le racisme en séparant les Noirs, créant, ipso facto, du racisme, j’ai eu droit à quelques attaques. Mon propos a été qualifié de « posture théorique », «  de rhétorique », qui ne serait que de la « bien-pensance blanche » ! Bref, nous savions qu’une pensée puisse être molle, mal formulée, mais être taxée de « bien-pensance blanche » est vraiment une insulte raciste anti-Blancs ! Les propos envers la police, accusée de faire du délit de facies, ont été aussi totalement déplacés. Si un inspecteur de la brigade des stupéfiants s’avise à interpeler un homme noir, ce n’est pas qu’il est raciste, mais parce qu’il a aperçu un étrange commerce. Car enfin, ce n’est pas la couleur qui fait le dealer ! Mais, occulter que le trafic de la cocaïne est, à Genève, entre les mains de réseaux africains, est une attitude inconsciente. Rappelons que les policiers sont des fonctionnaires qui ont prêté serment, et qui, pour la plupart, travaillent, en respectant nos lois, pour assurer la sécurité de la population genevoise.

    D’ailleurs, ce n’est pas en se montrant agressif, donneur de leçons et accusateur que l’on combattra efficacement le racisme d’autant plus que celui-ci s’enracine précisément dans la haine de soi !

    Cette motion, qui demande à la Ville de subventionner une association compétente et spécialisée dans le racisme anti-Noirs, ne méritait pas d’être retenue (elle a avec le soutien du PDC été acceptée). Dommage, d’autant plus qu’elle semble ne pas reconnaître la compétence d’associations (comme la Ligue internationale contre le racisme (LICRA), le Centre d’écoute contre le racisme (C-ERC), le Bureau d’intégration des étrangers (BIE)… qui font un excellent travail avec comme priorité : lutter contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme sans faire de discrimination !

    Donc, lutter contre le racisme… oui, mais pas n’importe comment !

     

     

     

  • Parité au sein des parlements, à quel prix !

    Le projet de loi d’un député socialiste neuchâtelois pour imposer une parité parfaite entre hommes et femmes au sein du Grand Conseil a été balayé (en mai 2019) par le parlement neuchâtelois.

    Cette tentative avortée n’a cependant pas découragé des élus genevois d’Ensemble à Gauche (EàG), qui ont déposé, le 27 septembre 2019, devant le Grand Conseil genevois, le même projet de loi (Cf. l’article d’Eric Budry « Tentons la parité durant quinze ans au parlement », in, TdG du 01.10.19).

    Pour obtenir une parité absolue, chaque parti inscrirait ses candidats sur deux listes électorales distinctes, en séparant les hommes des femmes. Deux scrutins séparés seraient ensuite organisés, en même temps, obligeant les électeurs à choisir leurs candidats sur deux listes, pour avoir ainsi 50 hommes et 50 femmes au parlement.

     

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