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  • Quand le sexe enterre la politique

    Le Conseil municipal en Ville de Genève élit chaque année son bureau dont trois membres qui assument respectivement : la présidence, la première et la deuxième vice-présidence. À la session du 5 et 6 juin dernier, ce délibératif a accepté majoritairement le projet de délibération « Égalité au Conseil municipal, pour une présidence obligatoirement mixte » (PRD-160). Ce PRD de l’Alternative (plus une signature PDC !) a été soutenu et défendu par la conseillère municipale, Albane Schlechten.

    Avec une mixité obligatoire de la présidence, ce PRD instaure, au sein d’un parlement, une ségrégation fondée sur le genre. Avec une rhétorique remplie de bons sentiments, on a argué qu’imposer la mixité permettrait « d’amorcer des changements sociétaux concrets », et de jouer sur les représentations en donnant aux jeunes femmes des figures d’identification positives. L’adjectif le plus employé dans cette “plaidoirie” a été : « progressiste » ! Il faut être progressiste ! Évidemment, une fois que l’on revendique être dans du progressif, il n’y a plus rien à prouver ni même à répliquer. Émettre quoique ce soit comme réserve ou critique revient à être, irrévocablement, claquemuré dans le camp des conservateurs et des demeurés qui se complaisent dans leur immobilisme. On peut toutefois rester sceptique, face à ce progressisme…

    Chaque époque a ses miroirs aux alouettes. Les femmes, dans les années 70, croyaient se libérer en ôtant leurs soutiens-gorge. Aujourd’hui, la gauche imagine qu’en massacrant la langue (avec son langage épicène !) ou en imposant des quotas, on améliore la condition féminine. Par ailleurs, en portant l’étendard du progressisme, cette gauche croit naïvement que le monde est un fleuve tranquille, et que, inexorablement, la société se bonifie. Or, l’histoire nous offre bien des récits remplis de soubresauts, de crises, de régressions et même d’anéantissements de civilisations. Imaginer que la répression, l’interdiction et la prescription puisse marginaliser davantage les femmes ne semble pas effleurer les esprits de ces militants qui ne peuvent pas s’offrir le luxe du doute.

    Pour revenir à ce PRD, un conseiller municipal s’est interrogé sur les individus qui ne veulent être identifiés ni au genre masculin ni au genre féminin. Que faire dans ce cas-là ? Pour les adeptes de cette mixité imposée, pas de problème ! Car, si des règles et l’imposition de la mixité « agissent comme un accélérateur des changements sociétaux », il faut avancer « par petits pas » (sic !), et « que, pour l’instant, c’est une mixité binaire qui est réclamée par ce projet de délibération, ce qui n’exclut pas qu’à l’avenir, une mixité avec un sens plus large soit défendue au sein du Conseil municipal » (p. 4, in, Rapport PRD-160).

    À dire vrai, ce PRD, outre son aspect sexiste, porte atteinte aux droits politiques et à la liberté de vote. En effet, séparer des candidats en prenant le critère de sexe viole la Constitution de la République et canton de Genève (Art.1 et 15 alinéas 1 et 2). D’ailleurs, aucun organe législatif en Suisse n’a dans son règlement une quelconque disposition pour imposer une mixité des genres. À cet égard, au National, des commissions du Conseil des États et du Conseil national ont refusé récemment un texte visant à instaurer des quotas de genre.

    Ce nouveau règlement, ne met-il donc pas en danger notre démocratie ? En effet, où va s’arrêter cette velléité de sélectionner des candidats à une charge politique avec des critères qui n’ont plus rien à voir avec la politique ? Va-t-on légiférer sur la représentativité des candidats en introduisant des critères comme : l’âge ; le domicile sur la Rive Gauche ou Rive Droite, les indépendants et salariés, l’orientation sexuelle ou encore les porteurs de lunettes et ceux qui n’en ont pas (après tout, on ne voit peut-être pas le monde de la même manière derrière des verres !).

    Par ailleurs, ce projet, qui prétend quitter les stéréotypes, proposer une solution pragmatique, et qui nous invite à être “audacieu-se-x-s” (style épicène !), est mauvais, car il s’inspire de postulats pervers :

    - il postule que les femmes sont un tout homogène, déterminé biologiquement par leur Nature. Ce serait ainsi moins leur engagement politique au sein d’un parti qui orienterait leurs actions qu’une certaine manière de faire de la politique propre à leur sexe ;

    - il enterre la raison politique. Mme Schlechten croit-elle vraiment pouvoir mieux s’identifier à une conseillère municipale femme PLR qu’avec son camarade socialiste, Ulrich Jotterand, assis à côté d’elle ;

    - il accrédite l’idée que la femme serait le “sexe faible”, qui doit être aidé par des lois et des règlements pour accéder à des fonctions supérieures ou de représentation.

    En outre, ce projet pose un problème. Le champ d’application de ce règlement ne porte pas sur le mode de désignation au sein des partis. Dans quelle mesure cette règle de ségrégation peut-elle être imposée à d’autres partis ? Un parti peut avoir ses propres règles à l’interne. Le parti socialiste défend, par exemple, la parité (pas toujours respectée !) entre hommes et femmes pour ses candidats à des élections. Le parti libéral-radical n’autorise pas le double mandat. Le parti Laliste-Femmes 2018 au Grand Conseil n’acceptait que des femmes (on n’ose imaginer le tollé si une liste n’avait inscrit que des hommes !).

    Ironiquement, il faut enfin relever que ce PRD n’a aucune pertinence vu que la présidence a presque toujours été mixte, à quelques exceptions près. Parfois composée uniquement de conseillers municipaux, elle a aussi été entièrement féminine. Quant à cette année, le bureau et la présidence sont composés de 6 femmes pour un homme. C’est dire !

    Assurément, pour cette gauche moralisatrice, toujours prête à donner des leçons, et qui affectionne de réguler toujours plus nos vies, il faut dire et marteler que cette surenchère de lois et de règles nous pourrit la vie !

    Cela étant, il faut espérer que la surveillance des communes abroge ce projet de délibération (PRD-160) contraire au droit supérieur.

     

     

     

     

     

     

  • Initiative « Monnaie pleine » : la prospérité de la Suisse est en danger !

    Le 10 juin, le peuple suisse sera appelé à se prononcer sur une initiative qui menace la prospérité de notre pays. Le dispositif, proposé par les initiants, vise à donner le monopole de création monétaire à la Banque Nationale Suisse (BNS).

    Comme l’a dit M. Guillaume Barrazzone, d’une manière imagée et provocatrice, dans l’Emission « Infrarouge » (du 23 mai 2018) : « cette initiative, c’est un système quasi communiste qu’on nous propose, parce que la masse monétaire à injecter dans le système économique sera décidée par la BNS ». Les banques commerciales n’auraient plus le droit de créer de la monnaie scripturale (une monnaie qui circule par simple jeu d’écriture). Elles ne pourraient donc plus octroyer des crédits sans avoir les fonds et devraient emprunter de l’argent à la BNS. Quel en serait le coût ? On peut supposer que tout le trafic des paiements (par ordre bancaire, débit direct, carte de crédit) ainsi que les dépôts seront davantage facturés par les banques.

    L’initiative « Monnaie pleine » propose donc une réforme radicale du système actuel. Elle prévoit une réorientation de la politique monétaire qui aura des répercussions importantes sur la stabilité des prix et sur l’inflation. Notamment, le taux d’intérêt en tant qu’instrument de pilotage pour la stabilité de l’économie perdrait de son importance. En effet, dans le système en vigueur, en pilotant le taux de référence, la BNS influe sur l’offre et la demande de crédits des banques commerciales. Il serait donc plus compliqué de gérer la stabilité des prix en tenant compte de la conjoncture, mais aussi de réagir efficacement aux chocs à court terme. En outre, tous ces facteurs contribueraient à aggraver le risque d’inflation, car il serait plus difficile de résorber l’argent mis en circulation par la BNS sans contre-valeur.

    C’est une initiative aux nobles idéaux : lutter contre la spéculation financière et sécuriser les banques de dépôts. Toutefois, son application est pleine d’imprévisibilités, car ce système n’a encore jamais été expérimenté, dans aucun pays au monde. La Suisse peut bien faire œuvre de pionnière, mais à quel prix ? Ne faut-il pas se méfier des grands principes, des planifications étatiques ou, comme avec cette initiative, « d’une gestion monétaire qui appartiendraient aux citoyennes et citoyens », car la BNS agira pour notre bien à tous en contrôlant la masse monétaire et en étant la seule à décider de combien d’argent il faudra mettre en circulation ? L’histoire nous donne assez d’exemples de faillites de systèmes où tout était pourtant si bien planifié ! De quoi nous donner la chair de poule…

    En tout cas, je voterai NON à l’initiative « Monnaie pleine » le 10 juin, qui met la prospérité de la Suisse en danger !

     

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                                                       Je ne résiste pas à mettre cette image si esthétique et efficace!