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La Rue…

L’élection à un parlement dépend de nombreux paramètres : les réseaux du candidat, qu’ils soient professionnels, amicaux ou liés à des engagements associatifs, sportifs…

Néanmoins, les actions politiques dans la rue sont irremplaçables. Mener campagne en tenant des stands, en allant au-devant des citoyens est l’opportunité de rencontrer des gens de toutes conditions sociales, de tous âges et aux parcours les plus divers.

Le premier point que je relèverais, c’est l’amabilité de la plupart des personnes que l’on aborde. Indépendamment des sensibilités politiques, il est rare de se faire insulter par un passant. Certains peuvent être pressés, nous dire tout de go qu’ils n’adhèrent pas à notre parti et se hâter de s’éloigner. Mais, la plupart entrent de bonne grâce dans des échanges. Certains même nous confient des étapes de leurs parcours professionnels ou de vie.

Le deuxième point que je mentionnerais, c’est la chance d’avoir en Suisse un climat social suffisamment serein, qui nous autorise, lors d’une campagne, de côtoyer dans un espace public toutes les tendances politiques sans crainte de bagarres. L’ambiance bon enfant entre les stands où rivalisent des ballons gonflables de toutes les couleurs et les inexorables “flyers” est le signe de la santé de notre démocratie. Mais, cette dernière reste à préserver en repoussant tous les extrémismes et les discours qui drainent la haine de l’autre (étrangers, frontaliers…). Si la politique autorise les provocations et prises de positions idéologiquement même antinomiques, il y a une ligne éthique à ne pas franchir. C’est sans doute ce que le MCG (avec ses scandaleuses affiches à Onex !) doit réaliser avec sa déconvenue électorale du dimanche 19 avril.

Le troisième élément que je retirais de cette campagne, c’est que la rue est une formidable caisse de résonance des idées et des problèmes de notre époque, et qu’il serait dommage pour un politicien de se priver de cette école de vie. Quelles sont les autres opportunités où nous pouvons si aisément aborder un inconnu pour discuter ?

Je me souviens de ce passant d’origine africaine, qui m’avoua que ses amis votent souvent socialiste, mais que lui hésite à voter socialiste et pencherait plutôt pour le MCG. Lui faisant part de mon étonnement, nous entamons une longue conversation où il me parle de l’histoire de son pays d’origine, de son parcours, de ses déboires professionnels. Notre échange cordial l’amène à me dire en partant : « Mon choix est fait, je voterai pour vous ! »

Je me souviens également de cette femme portugaise, nettoyeuse dans un service de la Ville, qui, après des années de “mobbing” par une supérieure, a fait une dépression et perdu sa place de travail. Elle me faisait part de sa perte de confiance, de son parcours chaotique et de sa difficile reconstruction.

Je me souviens aussi de ce commerçant, qui, lorsqu’il a appris que j’étais en campagne pour les élections municipales, m’a avoué être du même Parti, et s’est proposé de soutenir activement ma candidature auprès de ses amis et de sa clientèle.

Je me souviens enfin de Neri, coiffeuse de mon quartier, figure bien connue pour sa jovialité qui crée du lien entre les habitants, et qui m’a entrainée dans les bistrots du coin pour que ma photo puisse être affichée, et qui obtenait ce qu’elle demandait ! Car, à Neri, on ne peut rien refuser !

Je voudrais terminer ces témoignages par une bien jolie histoire. Alors que je me trouvais devant un supermarché à la route de Florissant où le PLR avait monté un stand, un monsieur m’aborde en me disant : « Bravo, je vous félicite de vous battre contre les dépenses excessives de la Ville de Genève ». En me disant cela, il me tend une magnifique rose dans un beau papier de soie. J’ai à peine le temps de réaliser ce qui m’arrive, que ce monsieur est déjà parti. Supputant qu’il avait dû lire mon dernier billet dans mon blog, je peux imaginer qu’il reviendra sur mon blog. J’aimerais ainsi le remercier de son geste si élégant, qui m’a fait très plaisir. Mais, plus largement, je voudrais exprimer ma reconnaissance envers tous ceux qui m’ont soutenue et permis d’être bien réélue.

MERCI !

 

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