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Cracher dans la fondue

Pour une majorité de la gauche genevoise, obtenir la nationalité suisse ne devrait être qu’une formalité administrative, gérée par des “experts”, c’est-à-dire des fonctionnaires et magistrats. A cet égard, ces derniers disposeraient de procédures techniques, qui ôteraient toute interprétation subjective et soumettraient les candidats à la naturalisation à une impartialité de traitement.

Bardée de cette croyance en une immaculée conception de la technique et de l’administration, cette gauche bobo, qui siège au parlement de la Ville de Genève, voulait, lors des séances plénières du 29 et 30 octobre dernier, supprimer la commission des naturalisations du Conseil municipal.

Pour les Socialistes, les Verts et une partie d’Ensemble à gauche, la visite d’un conseiller municipal auprès d’un candidat à la naturalisation serait superfétatoire voire méprisante pour le candidat, car les conseillers municipaux (leurs pairs au parlement !) seraient inaptes à représenter les autorités communales. Plus grave encore, ces conseillers municipaux auraient un égo surdimensionné et seraient de vils personnages à l’esprit bas et orgueilleux, qui jouiraient du désir de dominer les “pauvres” demandeurs à la naturalisation suisse !

Des attaques virulentes ont même été lancées par une jeune conseillère municipale, naturalisée en 2010 et élue quelques mois après sa naturalisation ! Loin de manifester de la reconnaissance envers un pays qui l’a accueillie jusqu’au sein de son parlement, cette socialiste a tenu des propos insultants envers les commissaires de la commission des naturalisations, qui seraient, selon elle, xénophobes et racistes !

Ces justiciers, qui portent l’étendard du socialisme genevois, et qui prétendent défendre un monde plus accueillant où le lien humain permettrait de dépasser les communautarismes et de « co-construire » un avenir commun, usent d’un ton vindicatif plus que paradoxal.

Parmi eux, la figure la plus emblématique de cette attitude arrogante est sans conteste monsieur Sylvain Thévoz.

Dans « Chanter plus fort pendant qu’ils aboient », ce conseiller municipal s’amuse à dépeindre le Suisse d’une manière si caricaturale que son propos devient ridicule. Le Suisse serait celui qui aime la fondue, l’Ovomaltine, les bonbons Ricola, le müesli, et qui fête les succès de l’équipe suisse de football, de ses skieurs et même « l’UBS pourrie ». Avec ses poncifs, il oublie, oh le malheureux, notre fameux Cenovis, les cervelas, le Crédit Suisse et Federer…

Quant à notre constitution fédérale suisse et nos valeurs démocratiques, le politicien n’en parle pas !

Pour comprendre ce “jeune” socialiste (toutefois plus si jeune, car si à vingt ans, on peut pardonner à quelqu’un son attitude extrémiste, à presque 40 ans, ce manque de nuance et ce ton péremptoire sont inquiétants), il faut savoir que, pour M. Thévoz, « les “nationalistes” sont des traitres […], des fondamentalistes identitaires […] qui ont le gourdin pour argument et une vision de la Suisse qui en fait un corps servile, cloîtrée ».

Ses adversaires politiques, sans distinction, sont tous des pleutres, xénophobes et racistes, qui rejettent l’autre et l’étranger. Car, pour lui, la patrie est une notion éculée. Sylvain Thévoz prône en effet l’ouverture (ou la suppression) des frontières au profit d’une grande solidarité planétaire.

Dès lors, la naturalisation ne serait pas un acte de liberté, mais une pratique à bannir ! Car, il est indigne d’évaluer la « conformité tribale » (dixit Pascal Holenweg, autre tribun socialiste !) à la Suisse d’un être humain.

Ainsi, devenir Suisse devrait être un acte automatique, que l’on obtiendrait par le droit du sol (si j’habite ce pays ou que j’y suis né, je peux exercer mes droits politiques sans en faire la demande) !

Assurément, le patriotisme, pour ces socialistes genevois, ne serait qu’une barrière qui fait de l’identité suisse « un pré carré, une chasse gardée, une propriété barbelée » !

D’ailleurs, pour Sylvain Thévoz, les Suisses seraient de plus en plus racistes et intolérants, à l’exception, bien évidemment, de sa petite personne qui incarne le magnanime qui se bat pour un monde meilleur avec toutefois (allez y comprendre quelque chose !) une prose remplie de haine pour son pays et ses proches…

Pour saisir les positions de Sylvain Thévoz qui ne craint ni ses inconséquences ni ses irresponsabilités, il faut connaître ses goûts.

Il déteste : les Suisses, les riches, la fondue, l’UBS (et toutes les banques), la liberté, les devoirs et la responsabilité, les droits de l’Homme, les allégements fiscaux, l’argent, « le Dieu chrétien » et la lucidité.

Il aime : l’étranger, le socialisme, le peuple, les services publics, l’espace social, l’utopie, la gratuité et le gaspillage des impôts, les droits humains, Salerno, le bon sens, l’Islam de gauche, les Pussy Riot, les Roms et surtout… donner des leçons à la planète entière.

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