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Le forfait fiscal et Fred

Fred Oberson, dans son blog, s'indigne envers le fonctionnement du forfait fiscal en Suisse. Toutefois, il oublie de mentionner, dans son billet, que le bénéficiaire d'un forfait fiscal n'est pas soumis aux mêmes règles de succession que le commun des contribuables non forfaitaires. Il est intellectuellement malhonnête de prétendre que cet impôt « est discriminatoire à l'égard des
Helvètes
», sans préciser qu'il est également "discriminatoire" envers les étrangers qui bénéficient de ce forfait.

 

A cet égard, la loi à Genève est sans appel :

 

« GENEVE: depuis juin 2004, si vous êtes le conjoint, le partenaire enregistré, le père, la mère, un fils ou une fille du défunt, ainsi que ses petits-enfants (ascendants et descendants directs) vous êtes exonéré de tout impôt sur la succession. Seule exception à ces dispositions, le cas des personnes imposées au forfait : leurs proches parents ne bénéficient pas de ces
exonérations
».

 

Tout aussi faux de prétendre que : « ce forfait fiscal [...] rapporte des peanuts » ! Si M. Safra (qui fut bénéficiaire de ce forfait avant de quitter Genève), dont la fortune était estimée à 10 milliards, n'était, par exemple, pas décédé à Monaco, mais à Genève, ce sont plusieurs centaines de millions qui seraient entrés dans les caisses de Genève. Ces riches étrangers, qui consomment, vivent dans notre pays et paient des impôts basés sur leurs dépenses, rapportent en fait des sommes considérables dont les Suisses sont largement bénéficiaires.

Oui, être riche donne des avantages (mais à quel prix aussi !). Parmi ces privilèges : celui d'être plus mobile et de pouvoir, le cas échéant, fuir des états prédateurs, corrompus ou qui appliquent de tels taux d'imposition que les impôts deviennent confiscatoires.

Mais, traiter les riches de « rats », comme le fait Fred Oberson dans son billet, c'est vraiment "pousser le bouchon un peu loin" !!!

Ne serait-ce pas une incitation à la haine, condamnable même par la loi ?

Etre riche n'est pas synonyme d'être coupable. Les fortunes sont le fruit de talents, de génie (brevet déposé pour une invention commercialisée), d'un travail acharné, d'un sens inspiré des affaires, d'un courage (oser prendre des risques)... ou d'une "bonne" naissance. D'autres fortunes, liées à la corruption, sont honteuses et doivent être poursuivies. A cet égard, la Suisse, Etat de droit, avec sa législation stricte contre le blanchiment d'argent et la corruption, est plutôt exemplaire.

Aucun régime n'est pérenne et toute économie peut s'effondrer du jour au lendemain. Les exemples ne manquent pas ! Prenons le Zimbabwe. Avant les dérives de son président Mugabe, ce pays si prospère était appelé : « la Suisse de l'Afrique ». Aujourd'hui, ce pays, qui fut le grenier à blé de l'Afrique et son plus gros producteur alimentaire, est classé dernier dans la liste des pays par indice de développement et doit être soutenu par le programme alimentaire. Petit rappel instructif : Mugabe, converti à l'idéologie marxiste, prétendait libérer son peuple du joug colonial et redresser les inégalités foncières et sociales de son pays !

La Suisse n'est pas responsable de tous les maux qui touchent la planète ni même de ceux de ses voisins. La récession qui touche la France, par exemple, est principalement liée à sa gestion calamiteuse : un Etat mammouth qui ruine son économie (semaine à 35 heures, retraite à 60 ans, effectif pléthorique de fonctionnaires, impôt qui tend à devenir confiscatoire et taxes (et "retaxes") records sur les entreprises et l'épargne) ! Ce n'est pas en décourageant les riches que l'on renfloue les caisses d'un état !

Cette stigmatisation incessante, bien manifeste à Genève de la part d'une gauche caviar, envers les riches (étrangers ou pas !), les multinationales, les cols blancs... est insupportable. Conduira-t-elle à rendre notre pays indésirable au point de faire fuir les gens riches, de laminer notre économie et de menacer tout notre système d'aide social, très développé à Genève ?

 

 

 

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