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Sur le mercredi d'école... dépasser les clivages partisans

A l'émission radiophonique « Forum » de ce soir, deux débatteurs traitent du mercredi matin d'école à Genève : M François Lefort, Professeur à la HES et M. Yves Flückiger, Professeur d'économie et vice-recteur de l'Université de Genève.

Le premier, M. Lefort défend le « NON au mercredi matin ».

 

- M. Lefort rappelle les résultats des enquêtes menées auprès des parents en 2009, qui ont massivement révélé le rejet du mercredi scolaire. Pour lui, ce projet, qui n'a pas évalué les effets sur les activités extrascolaires de Genève, est sans ambition et irrespectueux des besoins de l'enfant et des recherches menées, depuis 40 ans, sur les horaires scolaires, qui plaident en faveur d'un allègement des horaires scolaires.

A la question du journaliste : « Vous avez étudié l'impact que pourrait avoir cette matinée supplémentaire », le second débateur :

- M. Yves Flückiger répond : « Précisément, on a essayé de dépasser un peu ces clivages partisans [...], on a essayé justement de chercher à comprendre les différences des performances des écoliers suisses dans les études PISA [...] avec toute une série de paramètres, de variables... ».

Suit alors, d'un seul souffle, une série de paramètres à partir desquelles, M. Flückiger conclut :

« ...et là, les résultats sont tout à fait limpides et extrêmement clairs... et c'est en ce sens que je m'érige en faux contre le comité référendaire... »

Pour un débateur qui affirme d'entrée de jeu vouloir « dépasser les clivages partisans », la chute est habile. Elle donne l'impression que le jugement final n'est fondé sur aucun choix, mais sur des faits scientifiques !

Avec son discours qui se pose comme n'étant que de l'ordre du constat (à l'abri donc de tout choix partisan !), l'orateur, pour donner une estampille de neutralité à son propos, fait une utilisation massive du « on ». Et, avec son statut d'universitaire, l'illusion de neutralité doit faire son effet.

Mais, ne nous laissons pas impressionner ! Le professeur d'économie sait manier les chiffres et les statistiques (qui comme le disait déjà Benjamin Disraeli, au XIXe siècle, sont les plus grands mensonges !).

A notre époque technicienne, obsédée de rendement, il est vrai que les politiques scolaires s'inspirent de plus en plus de l'économie et plus précisément du « management » des entreprises.

Est-ce cette évolution qui donne à M. Flückiger tant d'expertise pour parler de l'école primaire, lui qui s'est déjà fendu de plusieurs articles sur le sujet dans la presse ?

Ou bien est-ce comme penseur officiel du PS genevois que le Professeur Flückiger est devenu un spécialiste des questions scolaires ?

Les deux peut-être, mais une troisième raison explique son engagement en faveur du mercredi matin d'école : c'est que M. Flückiger a le sens de la famille, et qu'il défend les réformes que son beau-frère, M. Charles Beer, chef du DIP, introduit dans son département.

D'une manière exemplaire même, il a réussi, durant ce bref interview radiophonique, consacré au projet de loi sur l'horaire scolaire, de faire un éloge appuyé des « grands chantiers lancés par le DIP » : les Réseaux d'enseignement prioritaire (REP) - à ce sujet, Cf. mon billet -  et la formation des enseignants à l'université (IUFE).

Bref, c'est évident, M. Flückiger a le sens de la famille et il sait dépasser les clivages partisans...

 

 

 

 

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