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Jean Romain... peut faire mieux !

Jean Romain inaugure le débat qu'André Duval voudrait instaurer sur l'horaire scolaire.

L'entrée en matière, choisie par le philosophe, donne le ton du billet! En exploitant les résultats de PISA (test international organisé par l'OCDE), Monsieur Romain entre de plain-pied dans le grand souk PISA, où chacun vient s'emparer de quoi conforter et alimenter ses convictions en pliant, bien évidemment, à sa convenance, des données foisonnantes, parcellaires et syncrétiques.

 

 

Si on ne questionne pas les présupposés et les ambitions de Pisa, ce test, dévoyé et instrumentalisé par les pouvoirs politiques, aura des répercussions dévastatrices sur les systèmes scolaires.

Or, au lieu de nous initier à l'esprit critique (travail du philosophe !), Jean Romain se lamente que son Valais, à qui il donne le bon rôle de pédagogue ou de guide, presque spirituel, sur lequel  "les yeux genevois sont tournés [et sur qui] de plus en plus de voix prétendent se régler" serait en train de s'égarer en songeant à diminuer son horaire scolaire au primaire.

Cette nouvelle (annoncée déjà dans mon billet : "Mauvais compte à l'école genevoise“) ne plaît pas à ceux (dont Jean-Romain) qui militent pour une augmentation de l'horaire scolaire à Genève (le mercredi matin). Elle dévoile les mensonges sciemment entretenus à Genève, dans le discours officiel, parmi lesquels que le concordat Harmos obligerait les cantons à augmenter leur horaire scolaire.

Quant au fiel distillé avec une régularité de métronome par Jean Romain envers Mme Brunschwig Graf (ex conseillère d'Etat en charge du DIP) et ceux qu'il nomme « les gardes rouges de la sous-culture de la Fapse (Faculté des "sciences" de l'éducation) », il finit par lasser tout le monde. S'égarer dans des pulsions émotionnelles fait perdre la clairvoyance du philosophe. S'il y a eu un gourou (dont le nom est ironiquement presque oublié aujourd'hui !) qui a sévi à la FAPSE, les politiques scolaires sont aujourd'hui influencées par une gestion managériale qui prône un « pilotage par l'évaluation ». Cette théorie "orwellienne" n'a rien de local et Genève serait même un maillon faible de ce courant international.

Jean Romain devrait aussi revoir sa copie. Elle est truffée d'erreurs. Il est inexact d'écrire que le "mercredi matin" (il faut entendre le samedi matin !) a été supprimé par « un mélange d'idéologie néo-libérale et un besoin d'économiser les deniers publics ». La suppression du samedi matin en 1997 a été voulue par la majorité des parents qui avait congé le samedi matin.

Il ne s'agissait pas non plus, comme l'écrit Jean Romain « de faire mieux avec beaucoup moins », puisqu'en supprimant le samedi matin, on n'a pas diminué l'horaire de l'écolier genevois. En effet, le report des heures du samedi sur les jours de la semaine a même conduit à une légère augmentation des heures d'enseignement !

Enfin, les attaques incessantes de M. Romain envers Mme Brunschwig Graf sont stériles. D'ailleurs, si on dresse aujourd'hui le bilan pédagogique de cette dernière, il est extrêmement positif. La valorisation de la filière de la formation professionnelle avec la création de maturités professionnelles est une de ses belles réussites et un investissement précieux pour l'avenir de notre pays.

M. Romain nous a habitués à plus de vivacité intellectuelle. Pour se réfugier derrière le "bon sens" et plaider pour " suffisamment d'heures d'école", le philosophe doit être fatigué. Oublie-t-il que le suffisant est relatif ? Enfin, pour se prononcer sur la suffisance de l'horaire scolaire, il faut établir des comparaisons. Or, à Genève, au primaire, l'horaire scolaire est équivalent à celui des autres cantons romands, et il est parmi les horaires les plus chargés d'Europe!

Quant au bon sens convoqué par M. Romain : « Il faut déployer maintenant un effort  colossal pour revenir au bon sens... », le philosophe déploie plutôt un pseudo argument, le bon sens n'étant qu'une pensée amputée arbitrairement de ses contradictions !

Ne faisons-nous pas en effet appel au bon sens pour défendre nos convictions et ne qualifions-nous pas de folie le bon sens de nos adversaires ?

Vraiment, Jean Romain... peut faire mieux !

 

 

 

 

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