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Actualités - Page 14

  • Une haine odieuse déversée sur Alain Finkielkraut

    Pour ceux qui n’auraient pas vu, sur des sites sociaux, l’agression dont a été victime Alain Finkielkraut qui se trouvait par hasard dans le XIVe à Paris à l’endroit où défilaient les gilets jaunes, je mets en lien le billet de Jean-Noël Cuénod.

    Les injures antisémites, dont l’écrivain, philosophe et académicien a été victime, sont d’une violence tellement haineuse, tellement absolue et insoutenable qu’on peut penser que, sans l’intervention des forces de l’ordre, qui ont pu s’interposer entre ces manifestants enragés et Finkielkraut, ces sauvageons, qui semblent n’avoir pour tout langage que des cris haineux, seraient passés à une agression physique dont l’issue aurait pu être fatale pour l’écrivain.

    Si de nombreuses personnalités politiques, y compris le président de la République française, ont condamné ces insultes, on peut tout de même se demander comment aujourd’hui, en France, le pays des Droits de l’Homme, de tels déferlements de haine et d’antisémitisme peuvent s’exprimer dans l’espace public. Que la France se montre d’une sévérité exemplaire envers ces agresseurs qui ont montré toute la dangerosité qu’ils représentent à pouvoir vaquer librement.

    Certes, ce n’est pas la première fois que l’illustre philosophe est victime d’insultes.

    Il est vrai que la gauche et l’extrême gauche vomissent Alain Finkielkraut, car cet intellectuel a l’outrecuidance de provoquer la pensée, de n’être jamais dans la bien-pensance gauchiste. Pour oser se montrer critique, pour se permettre de démonter les lieux communs et stéréotypes de notre époque, Finkielkraut, le philosophe est taxé de raciste et de réactionnaire. Et, comme le philosophe, inlassablement, questionne, dénonce, démonte et ne flatte jamais ses contemporains, il dérange.

    Le nouveau désordre amoureux.jpegEn 1977, quelques années après Woodstock où la culture hippie s’exprimait encore, Alain Finkielkraut avec Pascal Bruckner remettait en question le mythe d’une révolution sexuelle dans « Le nouveau désordre amoureux ». Cet essai drôle et savoureux était (et doit toujours l’être) décapant. Sur la première de couverture, une illustration qui montre d’emblée que les auteurs n’étaient ni du côté des puritains ni du côté des gourous barbus qui prônaient une libération des mœurs (parfois pour soumettre tous les membres d’une communauté y compris les enfants à leur plaisir !).

    Les années passent, mais “l’impertinence” de Finkielkraut ne fléchit pas. Sa passion pour le débat non plus ! Le philosophe continue d’interroger notre monde, d’amener son regard acéré sur les clichés de notre société, comme celui « du vivre ensemble », qui favorise un communautarisme qui met en péril nos démocraties.

    Depuis quelques années, nous assistons à une instrumentalisation des identités inquiétante, qui génère de la haine. Et, une haine d’autant plus insidieuse qu’elle est parée de bienveillance, d’égalitarisme, de politiquement correct. Mais, en censurant tout débat, cette dictature de la bienveillance fait des ravages. Or, lorsque les barrages cèdent, ce sont des déferlantes de colère, de haine et d’éructations qui se déversent.

    En opposition avec notre époque de plus en plus schizophrénique, où chacun, rivé sur son écran de portable, n’échange plus avec personne ni même avec soi-même, Finkielkraut dérange. Mais, qu’il continue à nous déranger ! C'est le rôle du philosophe.

    Son émission radiophonique du samedi « Répliques », qui est un dialogue d’intelligences toujours renouvelé, est un antidote à cette haine qui commence par des insultes pour finir par des tueries comme les actes terroristes qu’a connus Paris au Bataclan et dans ses rues.

    Refuser toute forme d’hostilité, qui se manifeste et menace la présence de populations qui ne se sentent plus protégés par leurs Etats qui tolèrent l’intolérable, devient une urgence !

     

     

  • Retour des « Promotions » en Ville de Genève  

    Depuis vingt ans, suite à la lubie d’un magistrat socialiste, le terme « Promotions » a été remplacé, en Ville de Genève, par celui de « Fête des écoles ». Hier, le conseil municipal genevois a voté le retour du mot « Promotions ».

    Créé sous Calvin, le terme de « Promotions » fait partie de notre patrimoine culturel immatériel depuis donc le XVIe siècle. A cet égard, la Ville de Genève était l’une des rares communes du canton à avoir modifié cette terminologie historique et savoureuse pour la remplacer par l’expression, plutôt niaise, de « Fête des écoles ».

    Bon, à Genève, c’est vrai, il y a une gauche qui ambitionne de révolutionner notre société, et qui, pour arriver à ses fins, s’en prend au langage qu’elle veut corseter. A cet égard, rappelons que les employés de la Ville de Genève doivent user d’un langage épicène ainsi que de l’écriture inclusive. Et, pour ne rien laisser au hasard, des cours de formation sont donnés au personnel de la Ville !

    Pour revenir aux « Promotions », c’est en 1999 que M. Tornare, magistrat socialiste et maire de Genève, trouvant que l’appellation « Promotions » est discriminatoire, et qu’elle pourrait traumatiser les élèves qui ne passaient pas leur année, décide de censurer cette expression. Pourtant, avouons que cette inquiétude de perturber des écoliers ne devait se loger que dans la tête du magistrat et de ses acolytes.

    Faites l’expérience et demandez à un écolier s’il est promu cette année ? « Pro quoi… » risque bien de répondre l’enfant qui ne doit guère connaître ce mot et encore moins, par conséquent, établir une relation entre le terme « les Promotions » et le fait de passer son année scolaire (dont l’école genevoise a, par ailleurs, presque supprimé les doublements).

    Bref, il y a vingt ans, M. Tornare censure donc ce terme qui ne lui plaisait pas pour le remplacer par celui de « Fête des écoles » qui n’a jamais circulé, il faut l’avouer, qu’autour des Bastions et dans certaines bouches de la gauche.

    En effet, la population genevoise continue largement d’utiliser le terme « Promotions ». Quant aux enfants, ils parlent le plus souvent des « Promos » !

    A cet égard, il est sans doute juste de penser que cette résistance de la langue est réconfortante. Elle montre que les mots ne sont pas de petits soldats à mettre au garde à vous de nos idéologies !

    Jusqu’où d’ailleurs peut aller se nicher la tyrannie de ceux qui défendent une idéologie ? Il paraît que certains Vegans veulent maintenant purifier la langue et expurger toutes les expressions où les noms d’animaux sont employés comme dans : « donner sa langue au chat », « prendre la taureau par les cornes », « être myope comme une taupe », etc. sous prétexte de nous forcer à respecter les animaux et de ne pas abuser d’eux !

    Heureusement, si la langue évolue, elle a, en revanche, une vie propre à laquelle on ne peut rien. Assurément, lorsqu’on veut manipuler les mots et les tordre à nos convenances, ces derniers résistent, se rebiffent et ne se laissent pas instrumentaliser, car la langue, n’appartenant à personne, nous échappe inexorablement ! Et, c’est tant mieux !

    Le retour du terme « Promotions » montre combien il est difficile de plier la langue, de la forcer, de la mettre sous tutelle, de la violer pour servir une cause idéologique.

    Toutes les tyrannies commencent par un redressement du langage. On persécute les mots avant d’exécuter les insoumis, les dissidents, les poètes et les “anormaux” ! Mais, c’est aussi par le langage, où se niche l’humour (pensons aux blagues qui circulaient sous cape derrière le Rideau de Fer), que l’on crée un antidote contre la tyrannie.

    Le retour des « Promotions » en Ville de Genève, c’est le retour du refoulé  et une joie pour beaucoup de Genevois attachés à leur patrimoine, et qui se réjouissent que les mots puissent se jouer de nous et de nos illusions réformatrices…

     

     

  • Mon intervention à l’assemblée générale extraordinaire du PLR

    Hier, mardi 15 janviers 2019, le PLR vivait un moment important et historique qui a mobilisé une présence élevée de ses membres (plus de 700 !). Les débats ont été nourris, mais de bonne tenue avec des arguments aux grilles de lecture variées, et qui révèlent qu’au PLR, la liberté de penser n’est pas un vain mot.

    Je remercie tout particulièrement le président, Alexandre de Senarclens, de m’avoir donné la parole, d’autant plus qu’il savait que mes propos n’allaient pas conforter la prise de position du comité directeur, et que les demandes de parole si abondantes, ne pouvaient pas être toutes satisfaites. Qu’il soit assuré de ma reconnaissance d’avoir permis qu’un véritable échange ait pu avoir lieu durant cette AGE.

    Je tiens à faire circuler mon intervention dans mon blog. Néanmoins, je précise que, la durée du temps de parole ayant été limitée à 2 minutes durant cette rencontre, j’ai dû légèrement couper le texte donné ci-dessous intégralement :

    « Merci, Monsieur de Président, de me donner la parole. En raison de l’importance de notre réunion, je tiens à m’exprimer en lisant le contenu de mon intervention. C’est une pratique qui m’assure dans ma représentation du PLR au Conseil Municipal de Genève.

    Ce 15 janvier 2019, nous sommes réunis pour témoigner de notre sensibilité sur ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire MAUDET ». Mais, de quelle affaire parlons-nous ? Cette affaire relève de la justice. Elle ne relève pas de notre prétendue compétence sur un tel sujet. Serions-nous au-dessus des Tribunaux pour nous permettre de juger ?

    En effet, demander la démission de Pierre Maudet pour respecter les institutions et même en invoquant le bien du parti et du canton, est-ce la meilleure stratégie politique, sans parler de la distance qui serait prise vis-à-vis de l’institution judiciaire ?

    Les valeurs du PLR, nous les connaissons : la liberté et la responsabilité. Or, sommer Pierre Maudet de démissionner, c’est faire fi de sa liberté et de sa responsabilité, même si ce concept de responsabilité est plié à toutes les convenances. En voici quelques exemples.

    - Il y a ceux qui plaident pour le départ de Pierre Maudet et ils insistent sur l’attitude responsable que devrait avoir notre magistrat ;

    - Il y en a d’autres, au contraire, qui estiment que la démission de Pierre Maudet serait un acte irresponsable, car en quittant la scène politique, Pierre Maudet laisserait une place vacante au Conseil d’Etat. Grand (et c’est un euphémisme!) serait alors le risque de faire basculer le gouvernement à gauche pour plus de 4 ans. Serait-ce vraiment un objectif crédible pour Genève et pour le PLR ?

    Enfin, lâcher Pierre Maudet, c’est aussi montrer qu’au PLR, on ne soutient pas ses magistrats, qu’on cherche même à les enfoncer en s’offrant le luxe de communiquer à des journalistes des documents confidentiels et des contre-vérités pour mieux les détruire, voire - veuillez accepter cette expression - les «  flinguer ». Que celui qui n’a jamais masqué la vérité se lève et lui jette « la première pierre ».

    Reconnaissons en effet que, sans certaines fuites ou le zèle destructeur de certains, le feuilleton médiatique autour de cette affaire se serait vite épuisé. Certes, Pierre Maudet est poursuivi par la justice. Mais, être sous enquête pénale n’est aucunement synonyme de culpabilité, de mort politique.

    Avec l’endurance et le talent de Pierre Maudet, on peut même postuler qu’avec le soutien de son parti, il rebondira. Aussi, lâcher notre magistrat se révèle une mauvaise stratégie. Or, nous le savons, en politique les stratégies manifestent le dynamisme d’un parti.

    Manifester ce soir notre confiance en Pierre Maudet, c’est souligner, c’est clamer que le PLR est fidèle à sa tradition humaniste. Il serait donc pour le moins inopportun, parce que Pierre Maudet a commis des erreurs, de vouloir s’en débarrasser. Non, notre parti et Pierre Maudet méritent mieux.

    Montrons que nous faisons un pari sur l’avenir, persuadés que les épreuves nous rendent plus forts et plus unis. Vive le PLR ! »