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  • Soutien aux entreprises, terni par un militantisme écolo ! 

    Mercredi, le conseil municipal a voté un crédit de 20 millions de francs, destiné à soutenir financièrement les entreprises sises en Ville de Genève et gravement touchées par les conséquences économiques de la crise du Covid. 
    Rapporteur du projet de délibération (PRD-284) qui demande cette ouverture de crédit, j’ai évoqué, en séance plénière, combien l’étude de cet objet par la commission des finances avait été un moment de grâce, si rare en politique, qu’il était pertinent de le relever. Conscients en effet que de nombreux entrepreneurs et commerçants arrivent au bout de leurs économies et de leurs emprunts, les membres de la commission des finances voulaient que ce crédit de 20 millions puisse être voté le plus rapidement possible. Pour cela, il fallait avoir la sagesse d’éviter les affrontements politiques stériles, qui n’auraient pour effet que de différer ce projet et, par-là, sa mise en application. 
    Tous les partis politiques ont réussi à mettre de côté leurs divergences ou à faire quelques concessions. Car, ce qui comptait, c’est que les gens puissent toucher de l’argent à fonds perdus sans délai afin d’éviter les faillites à la chaîne et toutes les répercussions qui s’en suivraient en termes économiques (augmentation du chômage, de l’aide sociale, diminution des recettes fiscales) et de santé publique (dépression, anxiété, perte de confiance…).
    Suite aux auditions du Département du développement économique du canton (DDE), de la Fédération des entreprises romandes (FER), de la Nouvelle organisation des entrepreneurs (NODE) et de la Fondation communale pour le développement des emplois et du tissu économique en Ville de Genève (Fondetec), les points qui s’étaient dégagés pour déterminer les critères pour l’octroi de ces aides étaient : 
    - fixer le moins possible de critères de manière à ne pas figer ce système ;
    - coordonner ces aides avec les aides cantonales afin d’éviter des inégalités de traitement, notamment par le biais du cumul de prestations ;
    - éviter tout effet de seuil si la notion de chiffre d’affaire était retenue. On se souvient que la Confédération, en retenant comme critère la nécessité de perdre 60% du chiffre d’affaire, a créé un seuil arbitraire avec un effet brutal. Une entreprise qui était à 59% de perte de chiffre d’affaire n’avait droit à aucune aide alors qu’elle aurait peut-être tout autant mérité d’être sauvée que celles qui avaient des pertes à 60% ou plus. 
    Ces conseils n’ont malheureusement pas tous été suivis. Les commissaires PLR de la commission des finances ont été impuissants à éliminer le critère de respecter la loi sur l’égalité (loi fédérale donc inutile d’introduire ici) et celui du seuil de 30% d’une baisse du chiffre d’affaires en 2020 liée à la pandémie. Néanmoins, le travail effectué en commission des finances aboutissait à des propositions équilibrées. Si bien que le PLR ne comptait nullement déposer de nouveaux amendements en séance plénière lors du vote de ce PRD. Quelle ne fut pas sa stupéfaction de découvrir à la dernière session du municipal que le magistrat des finances, M. Gomez, déposait une succession d’amendements pour introduire des critères, dont certains avaient été votés et refusés en commission des finances parmi lesquels :
    -  « Les institutions financières et de trading doivent s’être engagées dans une charte d’investissements responsables » ; 
    -  « Promouvoir une ou des mesures visant la baisse de l’empreinte carbone de son entreprise ».
    Que vient faire ce militantisme écolo dans ce projet qui vise à octroyer 20 millions de francs pour soutenir les entreprises frappées par la crise sanitaire ? A une socialiste à qui je répétais que l’empreinte carbone était, ici, hors propos, inutilement discriminatoire, et que je m’indignais que son parti change de position sur ce critère et l’approuve soudainement en plénière, celle-ci me répondit : « mais non, ce n’est pas discriminatoire, il suffira qu’un entrepreneur dise qu’il a un jour encouragé ses employés à venir travailler à vélo » ! Donc, traduisons : ce critère imprécis permet toutes les interprétations et abus. Avoir changé la machine à café de l’entreprise pour un modèle moins gourmand en énergie peut suffire à répondre à ce critère ! 
    Que les entrepreneurs qui ont absolument besoin d’aides ne s’inquiètent pas de cette condition sur l’empreinte carbone ! Ce sont des paroles creuses, des slogans politiques que les Verts ne peuvent s’empêcher d’introduire dans tous les débats et de mettre à toutes les sauces… (trop vertes à mon goût !).
     
     

  • Pourquoi le PLR ville de Genève, n’a-t-il pas voté le budget 2021 ?  

    Samedi 12 décembre 2020, à minuit, le conseil municipal en Ville de Genève, à l’exception de l’UDC et du PLR, a voté le budget 2021. D’une enveloppe de 1,22 milliard de francs, ce budget présente un déficit de 49,3 millions, déficit maximum (à 13'205 francs près !) autorisé par la loi sur l’administration des communes (LAC) et relatif à la mise en œuvre de la réforme RFFA.

    Ce qui heurte le PLR, c’est qu’à l’exception de quelques nouvelles lignes de subvention, ce budget n’est qu’un coupé/collé de l’exercice de l’an passé. Or, avec la crise sanitaire, il aurait été indispensable que le conseil administratif fasse des arbitrages, envisage des réformes structurelles, fixe des priorités au lieu d’arroser de subventions les mêmes associations. Appliquer une politique transversale entre départements au lieu de travailler chacun en silo aurait aussi permis d’économiser quelques nouveaux postes (27 nouveaux postes ouverts…, c’est trop !).

    Pour le groupe PLR, si ce budget est inacceptable, ce n’est pas à cause de son déficit. Dans une situation exceptionnelle, il peut admettre qu’il y ait un déficit exceptionnel. Néanmoins, le groupe PLR déplore que le conseil administratif n’ait pas eu le courage de maintenir la décision annoncée lors de la présentation du budget en septembre, qui était de geler les mécanismes salariaux des fonctionnaires et du secteur de la petite enfance. Supprimer les annuités peut certes être injuste envers certains employés qui mériteraient au contraire une prime, car mis à rude épreuve avec le Covid. Mais voilà, le système fonctionnarisé, rigide, ne permet pas de donner des primes seulement à une catégorie de fonctionnaires ! Or, dans cette crise où des commerçants, des indépendants ont perdu jusqu’à 40 % de leurs revenus (voire plus !) et craignent des faillites, supprimer l’augmentation automatique du traitement des fonctionnaires pour 2021 aurait permis de réinjecter plus de 8 millions pour faire face aux difficultés et incertitudes liées à cette crise sanitaire, sociale et économique !

    Mais, se montrer prévoyant n’est pas dans l’ADN de la gauche genevoise, qui juge la qualité d’un gouvernement à l’aune de sa capacité à dépenser l’argent public ! Dès que les prévisions fiscales ont été plus optimistes, le conseil administratif s’est empressé d’annoncer qu’il ne gèlera pas les mécanismes salariaux du personnel de la Ville. Toutefois, il ne faut pas se leurrer, ces estimations fiscales, faites avant la 2ème vague du Covid, sont exagérées. Et, il ne faudra pas attendre longtemps pour que des demandes de crédits supplémentaires soient faites au Municipal, pour faire face aux imprévus et urgences, qui ne manqueront pas d’arriver en 2021.

    Le PLR se montre aussi très critique sur quelques nouvelles lignes budgétaires créées, qui n’améliorent pas vraiment la vie des genevois, mais reflètent l’enfermement idéologique d’une gauche qui “surfe” sur les sujets devenus obsessionnels : les problèmes de genre, de harcèlement, de sexisme, de racisme et de migration.

    Sur les quelques nouvelles lignes créées, 4 concernent des lignes budgétaires pour des associations LGBTQ+. Parmi les nouveaux postes créés, on trouve aussi des postes de médiateurs de nuit dont on ne sait pas encore quels vont être leurs rôles. La conseillère administrative en charge du social, Mme Kitsos, annonce que « c’est un projet pilote ». Toutefois, à quoi serviront ces médiateurs de nuit ? Seront-ils des relais pour la police municipale, des aides pour les assistant(e)s sociaux, des collaborateurs aux « travailleuses et travailleurs sociaux hors murs » ? Difficile d’en dire plus, puisque « le département est en train de travailler sur le profil exact de ces médiateurs ». Néanmoins, la somme de 320'000 francs est inscrite au budget 2021 pour engager ces médiateurs de nuit !

    Même légèreté avec la nouvelle ligne budgétaire de 50'000 francs pour « la lutte contre le racisme anti-noir-es ». Sur le site de la Ville de Genève, jusqu’à fin septembre/octobre, on trouvait un appel à projet pour cette mission. On a fixé donc une ligne budgétaire, sans savoir encore comment l’utiliser. Par ailleurs, n’est-il pas paradoxal de prétendre combattre le racisme anti-noir-es en séparant les noir(e)s des autres groupes.  La Ligue internationale contre la racisme et l’antisémitisme (LICRA) est habilitée à combattre toutes les formes de racisme. Son président, Manuel Tornare, l’avait rappelé dans un courrier adressé au Municipal. Faudra-t-il par la suite, dans cette même logique, créer une association pour les femmes noires puis une autre pour les noirs d’Orient, puis pour ceux d’Afrique ou d’Amérique, en invoquant que ce sont des racismes particuliers ?

    Ce saucissonnage, cette juxtaposition d’associations qui vise des buts identiques, cette légèreté envers la gestion de l’argent public, où on verse de l’argent avant de savoir ce qu’on va en faire, n’est pas raisonnable. Dans la période de crise sanitaire que nous vivons, et qui a déjà et aura encore davantage de graves répercussions économiques, le conseil administratif devrait être plus responsable et prévoyant au lieu de dépenser à tort et à travers et souvent à tort l’argent des contribuables !

    Par ailleurs, avec cette “bien-pensance” qui sévit dans ce plénum depuis que la gauche est devenue majoritaire, le conseil municipal n’a-t-il pas voté, lors du vote du budget, une diminution de la subvention à l’Orchestre de Suisse Romande (OSR) pour augmenter celle de l'Orchestre de chambre de Genève (OCG) sous prétexte que ce dernier respecte la parité homme-femme, et que, de toute façon, c’est indolore, vu que les deux sont dans le registre de la musique classique ! S’il fallait augmenter la subvention de l’OCG, la manière de le faire n’est pas recevable pour le PLR qui a aussi été scandalisé de constater que toute la gauche (EàG, Ve, S.) a voté une rallonge budgétaire pour « les travailleuses et travailleurs du sexe », compensée par une diminution de la subvention pour le Grand Théâtre!

    Autres petites manipulations fort peu appréciées par le PLR, c’est l’utilisation d’un fonds de 960’000 francs, destiné aux personnes âgées (fonds Zell), et qui a été redirigé vers l’urgence sociale sans respecter les conditions du legs d’Emma Louise Zell. Autre gestion problématique : l’allocation rentrée scolaire (allocation déjà problématique au niveau des répartitions des tâches entre le canton et les commune). Décider d’élargir cette allocation aux enfants qui n’ont pas de papiers en règle, donc aux familles sans statut légal, frise l’acte illicite… Or, comme les migrants ou sans-abris ne sont pas des domiciliés et résidents en Ville de Genève, Mme Kitsos, par un tour de passe-passe, décide de verser sous forme de subvention 190’00 francs au Centre de contact Suisse Immigrés (CCSI).

    Pour le PLR, s’il est facile de se montrer généreux avec l’argent public, la gestion des avoirs publics doit se faire dans le plus grand respect de nos lois. Or, décidemment, la scène qui se joue sur le théâtre politique genevois de la Ville est de piètre qualité ! C’est pourquoi le PLR a refusé ce budget 2021.

     

    Ce billet rédigé peu après le vote a été laissé, par mégarde, dans mon ordinateur au lieu d'être mis en ligne. Il n'est cependant jamais trop tard pour donner quelques échos des affaires publiques en Ville de Genève...  ET BONNE ANNEE A TOUS !