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« Les malheurs d’Oprah Winfrey… »

C’est sous ce titre que la Tribune de Genève annonce, en première page de son édition du samedi-dimanche 10-11 août 2013, un article consacré à la mésaventure de la plus célèbre star médiatique du monde.

Ainsi apprend-on par la Julie, qu’Oprah Winfrey est allée faire du shopping à Zürich avant de se rendre au mariage de son amie Tina Turner.

Alléchée par un beau sac en crocodile de 35'000 francs que la belle voulait reluquer de plus près et même tenir entre ses mains, la star afro-américaine aurait été humiliée par la vendeuse de la boutique, qui refusa de le lui donner sous prétexte que le sac en question était trop cher et pas dans sa gamme de prix.

La version de la propriétaire de la boutique diffère un peu. Elle explique que le sac se trouvait dans une vitrine de sécurité d’où la proposition de sa vendeuse de lui montrer un sac similaire, mais moins cher.

Sans trancher ces versions, il me semble tout de même que l’écho mondial de cette mésaventure est emblématique de notre époque.

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Il est vrai que la protagoniste de cette histoire est Oprah Winfrey, star afro-américaine la plus riche de la planète dont la fortune est estimée à 2,8 milliards, et que la papesse du petit écran dispose de réseaux médiatiques.

Mais, tout de même, n’est-il pas exagéré que cette histoire devienne presqu’un incident diplomatique et un désastre pour les relations publiques de la Suisse accusée du coup d’être un pays raciste ? Car, à lire cette histoire, certes désagréable, et en interprétant  d’emblée la réaction de la vendeuse comme étant un acte de racisme (ce qui peut l’être !) pour dénoncer la mentalité suisse, qui serait raciste, ne nous place-t-on pas dans une situation paradoxale ?

On prétend dénoncer le racisme tout en le confortant, en usant indûment de généralisation, en faisant du Suisse une entité indifférenciée !

Comment interpréter l’attitude de Suisse Tourisme qui a présenté des excuses officielles à Oprah Winfrey ? Doit-on vraiment craindre que la réaction d’une vendeuse (peut-être pas même suisse) puisse ternir à ce point l’image de la Suisse et nuire à son économie ?

Puis-je dire qu’il m’est également arrivé d’être allée dans une boutique d’horlogerie de luxe à Zürich et d’avoir subi un refus de pouvoir tenir une montre à plusieurs millions. Le vendeur était-il misogyne, n’aimait ni les blondes ni les Romandes ou avait-il repéré que je n’avais pas un “look” de millionnaire ?

Enfin, toute cette histoire a aussi un aspect cocasse. Ne nous révèle-t-elle pas qu’une des plus grosses fortunes et stars du monde peut se promener incognito en Suisse ?

Suisse Tourisme devrait l’exploiter pour faire une campagne publicitaire ambitieuse en placardant partout ce message :

« Oyez oyez, braves riches de la planète ! Venez visiter la belle Helvétie, paradis pour les riches. La Suisse est le seul pays où vous pourrez faire du shopping en toute tranquillité (sans garde-corps), sans être poursuivis par les paparazzi et sans même être reconnus ! »

Autre aspect  que nous dévoile cette histoire, c’est l’humour de la star de l’écran. Oprah Winfrey n’a-t-elle pas avoué qu’elle a songé à acheter tout le magasin pour prendre une revanche sur cette humiliation ? Mais, réalisant que la vendeuse toucherait une commission, la belle y  a renoncé !

Toutefois, qualifier cette mésaventure de « malheur » est totalement disproportionné ! Pour moi, le terme de malheur devrait être réservé aux femmes, hommes et enfants qui traversent des catastrophes, comme celle par exemple du peuple syrien, qui vit sous les bombes et doit quitter souvent dans l’urgence et « sans sac » leur maison (ou ce qu’il en reste !) pour tenter de sauver leur peau !

Question de nuance, mais capitale, puisque le racisme n’admet pas de nuances !

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