Épuration financière !
Pas un jour ne passe sans que le secret bancaire suisse subisse des attaques et des coups bas, assénés même (et surtout !) par des dignitaires d’Etat.
La dernière offensive, relayée dans « Le Temps » de ce week-end, a été donnée par le ministre de Rhénanie-du–Nord-Westphalie, M. Norbert Walter-Borjans.
Ce dernier ose clamer lors d’une émission d’une télévision alémanique qu’il trouve tout à fait approprié que son gouvernement achète et exploite des fichiers volés pour lutter contre les fraudes fiscales.
Dans l’article publié dans « Le Temps », le journaliste, W. Boder, mentionne que le ministre en question justifie le recours à des CD de données bancaires volées, au nom de la sacro-sainte « efficacité ».
Qu’un État poursuive ses fraudeurs, c’est normal !
Mais, qu’un élu et représentant d’un État de droit use d’une logique si imbécile, amorale et autodestructive, c’est non seulement affligeant, mais inquiétant pour l’avenir de nos démocraties.
Comment un élu, censé exercer le pouvoir exécutif sous le contrôle du Parlement allemand (le Bundestag), peut-il prôner la délinquance et le crime ? Sa fonction ne devrait-elle pas l’obliger à incarner le droit, la justice, l’ordre public et la probité ?
Comment la justice allemande peut-elle rester aveugle vis-à-vis de crimes flagrants, commis par ses élus ?
“Flairer la bonne affaire pour se faire du pognon” sans se fatiguer et en faisant appel à des rabatteurs est dévastateur. Car, à moyen terme, s’associer à des brigands ne peut que conduire à la ruine !
Qui respectera encore les institutions et les lois si les représentants d’un État (soi-disant) de droit sont les premiers à transgresser les lois ?
Sous prétexte d’épuration financière vers quel monde va-t-on ?
Et, pour conduire le monde, inspirons-nous de la pensée de Racine :
« Toujours la tyrannie a d’heureuses prémices : De Rome, pour un temps, Caius fut les délices » !