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communication et langage - Page 5

  • Thévoz : pseudo courage et leçons de fausse morale face à Pierre Maudet

    Il faut lire le dernier billet de Thévoz « Un peu de courage Monsieur Maudet » pour découvrir toute la perfidie et l’hypocrisie de politiciens qui se pourlèchent des déboires de M. Maudet.

    Premier mensonge de M. Thévoz : oser se qualifier de « citoyen lambda », alors qu’il est une pièce d’artillerie lourde (même trop lourde !) des socialistes : conseiller municipal socialiste en Ville de Genève pendant 7 ans, député depuis 2018, co-président de la section du parti socialiste de la Ville de Genève, membre du comité directeur du parti socialiste genevois, animateur et rédacteur du journal du parti socialiste Ville de Genève, le « Causes Communes » et membre d’une multitude d’associations qu’il serait fastidieux de lister ici. Personne n’est dupe, ni au parti socialiste ni dans les autres rangs politiques, que cet homme se rêve conseiller administratif, conseiller d’Etat voire conseiller national. Il faut donc juger les propos injurieux de Monsieur Thévoz à l’aune de son ambition démesurée.

    « Je ne suis pas un vautour, je ne crie pas avec les hyènes » ose-t-il écrire ! Pourtant, à chaque ligne de son brûlot, se lisent le dédain et le fiel de ce militant socialiste, qui jure qu’il n’a rien personnellement contre le conseiller d’Etat Maudet, car « Votre peau n’intéresse pas les Genevois.es. Nous souhaitons simplement que l’Etat fonctionne d’une manière adéquate et transparente […] laissez la collectivité tranquille […] Personne apparemment ne peut vous obliger à changer pour devenir un homme nouveau ».

    Il est intéressant de relever que Monsieur Thévoz fait preuve de beaucoup de courage en cherchant à cautionner son propos par l’utilisation du pronom “nous“ pour se réfugier derrière une collectivité anonyme : « Nous souhaitons simplement… ». Il est tout aussi instructif de voir que ce donneur de leçons plaide pour « un homme nouveau ».  Oui, c’est hallucinant ! On aurait pu penser que cette rhétorique stalinienne de l’ « homme nouveau » était dépassée ! Mais, apparemment, M. Thévoz, épris de marxisme, nage toujours dans cette idéologie communiste, qui a fait des millions de victimes… Pas étonnant qu’il se présente en libérateur et appelle M. Maudet à démissionner pour, lui dit-il, «  mettre vos forces et votre énergie à assurer et organiser votre défense face aux lourdes accusations pénales qui pèsent à votre encontre » !

    Deuxième, troisième, quatrième… mensonge de M. Thévoz : prétendre que M. Maudet entretient un climat impropre à la bonne gestion du canton est une diffamation ! Ce qui entretient un climat impropre à la démocratie, ce sont des gens comme M. Thévoz, ces donneurs de leçons qui ne cessent d’attiser la haine avec leur vision d’un monde binaire, où ils se placent inexorablement du côté des bons et des justiciers calfeutrés dans leurs certitudes. Ces coups de butoirs contre notre démocratie viennent de la violence de critiques disproportionnées et de l’acharnement médiatique de certains journalistes qui veulent « combiner la chasse à la bête blessée et la chasse au lectorat » (in, M. J.-S. Eggly). Pari toutefois risqué ! En effet, les genevois en ont assez de ces vautours et de ces hyènes et nombre de lecteurs, écœurés, résilient leur abonnement. D’ailleurs, jusqu’où ira cet esprit de suspicion et de délation ? N’y aurait-il pas une anthologie de la Presse à écrire sur l’orientation des enquêtes journalistiques ? Quant aux journalistes d’investigation, ne trouvent-ils pas généralement que ce qu’on leur donne ou ce que des gens, avec des intérêts bien particuliers, veulent bien leur donner en pâture ? Voici quelques exemples d’une Presse genevoise plutôt complaisante avec la Gauche :

    - l’affaire Pagani : les manipulations du matériel de vote (qui ne peuvent être mis sur le compte d’une distraction, puisque les membres du bureau du Municipal avaient clairement notifié à Rémy Pagani les modifications à apporter) ont rapidement essoufflé la Presse alors même que cet abus de pouvoir a coûté cher aux contribuables ;

    - l’affaire Salerno où un fonctionnaire se serait fait licencier pour avoir refusé de pondre des articles pour le compte personnel de la magistrate ainsi que des commentaires anonymes sur des sites pour servir la campagne de cette dernière. Sans réelles investigations journalistiques, cette affaire s’est rapidement dégonflée ;

    - les affaires d’un procureur qui a poursuivi, il y a quelques années, très loin des procédures. Or, ces dernières ont-elles toujours été menées avec le discernement voulu ? N’ont-elles pas entraîné l’Etat à devoir payer d’exorbitants dédommagements ?

    - les affaires qui ont ébranlé la Conseillère d’Etat, Mme Emery-Torracinta, avant les élections cantonales. Là, il faut reconnaître que cette conseillère d’Etat socialiste n’a guère été épargnée par les attaques disproportionnées de la Presse. Mais, il est bon de rappeler qu’il y a eu des fuites au DIP, dont toute la hiérarchie est socialiste, et que des querelles intestines faisaient alors rage au sein de ce parti. En revanche, dans cette difficile tourmente que traversait Mme Torracinta, la droite n’a pas réclamé la démission de la magistrate. Les erreurs commises par des élus de droite seraient-elles plus condamnables ? Rappelons, tout de même, que cette malheureuse affaire Maudet n’a pas coûté un sou au contribuable, que le conseiller d’Etat ne s’est pas non plus enrichi, et que rien, jusqu’à présent, ne permet d’affirmer qu’il aurait donné des contreparties en échange de ce voyage à Abu Dhabi (qui, entre nous, ne devait pas forcément être une partie de plaisir !).

    Cela étant, pour revenir à M. Thévoz, ce politicien avide de pouvoir, a-t-il des œillères ou ment-il une fois encore lorsqu’il écrit que ce n’est pas une élection qui a amené M. Maudet au pouvoir, mais un serment pris devant le peuple ? Non, Monsieur Maudet a bien été élu au premier tour et à la majorité absolue des votants. Quant à la levée de l’immunité, faut-il rappeler à Sylvain Thévoz que M. Maudet l’a demandée également pour se défendre et répondre aux besoins de la justice !

    Assurément, non content d’injurier Pierre Maudet, Monsieur Thévoz lance des insinuations gratuites contre l’ancien président, François Longchamp. D’ailleurs, l’emploi du mot « deal » est inadmissible et utilisé par les trafiquants de drogues. M. Thévoz, connaît-il par hasard ce milieu pour emprunter ce vocabulaire ?

    Enfin, faut-il rappeler que, en tant que député, M. Sylvain Thévoz a aussi prêté serment de respecter la République, la vérité et de remplir consciencieusement son mandat pour le bien de la patrie. A l’évidence, en lisant sa diatribe, on comprend qu’il est loin d’honorer son serment ! Ses invectives grossières montrent surtout le peu de valeur qu’il accorde à notre système démocratique. Il est vrai que la République mérite d’autres défenseurs que Sylvain Thévoz qui a des méthodes d’Etats totalitaires, où chacun soupçonne l’autre (et le dénonce) d’être un traître à l’Etat, sans connaître le dossier et sans besoin même d’instruction judiciaire ! En fait, ce que défend Thévoz, c’est un Etat fouineur !

    Néanmoins, au lieu de donner des leçons de fausse morale, Monsieur Thévoz ferait mieux de cesser d’être hypocrite, de faire son autocritique et de démissionner de son mandat de député. A cet égard, il n’y aura pas besoin d’élection complémentaire. Tant de camarades “viennent-ensuite” se réjouissent d’occuper avantageusement ce poste que Sylvain Thévoz ne mérite pas.

    Allez, Monsieur Thévoz, un peu de courage !

  • Ça fait du bien d’admirer !

    C’est en ces termes que le philosophe André Comte-Sponville, sur un plateau d’une émission de la chaîne ARTE, commentait l’hommage national français, rendu cette semaine au Colonel Arnaud Beltrame.

    Les centaines de personnes qui ont assisté à cette cérémonie (et ceux qui l’ont vue sur leur poste de télévision) donnent raison au philosophe : « ça fait du bien d’admirer ! »

    Ce ne sont pas les meurtres jihadistes, commis par un petit délinquant radicalisé, qui resteront dans l’Histoire, mais l’acte héroïque du Colonel Beltrame, qui redonne à la France une grandeur. En effet, il faut des héros pour qu’un pays soit grand !

    Et, cela, on semble l’avoir oublié. Notre époque a tellement versé dans un relativisme total qui affirme que toutes les opinions se valent, qu’elle a généré le refus de toute hiérarchisation.

    Dans cette idéologie désenchantée, tout se vaut ! Il n’y a ni vérité, ni héros, ni faute. Tout est permis, puisque rien n’est interdit ! Les personnes deviennent interchangeables et sont toutes méprisables. C’est pourquoi l’on entend souvent, surtout en parlant de politiciens, ce lieu commun : « tous des pourris » !

    Ce scepticisme généralisé s’est développé insidieusement depuis des dizaines d’années. Dans l’éducation, par exemple, il paraissait coupable d’enchanter les jeunes têtes.

    Les récits héroïques et les légendes ont été écartés des bibliothèques scolaires et sans doute aussi des bibliothèques familiales, accusés d’être des récits trop irréels, trop idéalistes, trop exaltés, trop littéraires...

    Préférant donner aux enfants des textes inspirés de leur quotidien (pour leur permettre de surmonter leurs difficultés), on a écarté les ouvrages qui exaltent de nobles sentiments pour abreuver les enfants de livres “réalistes” du genre : « Max et Lili » (Max et Lili décident de mieux manger, Lili ne veut pas se coucher, La maison de Max et Lili a été cambriolée, Max ne veut pas se laver, etc.). Ces livres donnent peut-être aux enfants des “tuyaux” pour résoudre leurs problèmes, mais ils n’ont pas la valeur catharsis des récits épiques, des contes, des légendes, des grands « Textes fondateurs » et de la poésie où l’enfant, transporté dans un monde imaginaire et lyrique, peut sublimer le réel, prendre un peu de hauteur et trouver confiance en lui-même en s’identifiant à un personnage héroïque.

    Le geste du Colonel Beltrame nous rappelle combien l’admiration est un sentiment noble, et qu’il s’agit de le cultiver auprès de la jeunesse. A cet égard, je me souviens d’une anecdote vécue il y a bien des années. Alors que je confiais à une collègue l’admiration que j’avais pour mon directeur de thèse, le professeur Daniel Hameline (pour ceux qui ne connaîtraient pas ce philosophe, je dirais qu’il alliait une rigueur intellectuelle et un talent d’orateur qui lui permettaient de provoquer la pensée et de sortir, même les plus endormis, de leur sommeil dogmatique !), cette collègue me répondit sur un ton méprisant et avec fierté : « moi, je n’admire personne !» Son ton cassant ne laissait planer aucun doute. Pour elle, en admirant quelqu’un, j’étais aliénée, alors qu’elle, revendiquant de n’admirer personne (ni même une œuvre) se croyait émancipée et libre !

    Avoir fait tomber les héros de leurs stèles et dans le même temps n’avoir présenté aux jeunes qu’un avenir bouché en leur peignant un monde apocalyptique (pollution, déchets, morts des océans, disparition des glaciers, couche d’ozone, etc.) ont développé une quantité de haine et une fragilité qui favorisent l’embrigadement de paumés dans le radicalisme jihadiste.

    Il est temps de rappeler combien nous avons besoin de vrais héros (comme le Colonel Beltrame, qui a été prêt à penser que sa personne vaut moins que les Autres !) et combien « ça fait du bien d’admirer ! »

    En ce jour où les chrétiens célèbrent les fêtes de Pâques et commémorent la résurrection du Christ et où les Juifs célèbrent l’exode hors d’Egypte avec la Pâque juive (Pessa’h), c’est avec ce messages d’espoir, de renouveau et de liberté que je conclurai ce billet.

    Joyeuses Pâques et bonne fête de Pessa’h !

     

     

  • Liberté d’importuner ou liberté de draguer ?

    Les propos de Christine Bard, recueillis par Faustine Vincent, (in Le Monde) et publiés aujourd’hui dans Le Temps sous le titre : « Une rhétorique antiféministe », sont édifiants, tant ils manquent d’une retenue qu’on pourrait attendre de la part d’une historienne.

    Dans cet article, Christine Bard, « historienne et spécialiste du féminisme », dénonce avec animosité la tribune d’un collectif de 100 femmes dont fait partie Catherine Deneuve, qui défend, en réaction au mouvement planétaire «#balancetonporc »,  la « liberté d’importuner ».

    Et bien, toute spécialiste du féminisme que soit Mme Bard, je qualifie sa rhétorique, à elle, de « rhétorique militante d’intimidation ».

    En effet, cette intellectuelle a l’outrecuidance de décrire son féminisme de « processus révolutionnaire en marche, fragile, mais qui change et changera nos sociétés de fond en comble ». Avec un ton outrancier, cette ardente militante de la cause du genre brandit l’étendard d’un monde neuf pour dénigrer ceux qui n’approuveraient pas le féminisme, « ce processus révolutionnaire en marche ».

    Ainsi, pour elle, les voix résistantes, qui peuvent même venir de femmes (« car il y a toujours eu des femmes antiféministes qui ont craint ces changements et estimé dangereuses les revendications féministes ») ne se rallieraient pas au mouvement « #MeToo » par crainte du changement ! Bref, ces voix contestataires seraient celles des pleutres !

    Un tel radicalisme me fait frémir, d’autant plus lorsqu’il est promu par une historienne. La tâche première de l’historien n’est-elle pas de faire entendre des voix oubliées ou minoritaires pour restituer la complexité de toute théorie et opinion ?

    Or, plus grave encore, Christine Bard, dans un style de propagande dont l’histoire a connu ses heures obscures, manipule le récit du féminisme. En effet, retraçant trois vagues historiques du féminisme, cette experte se garde bien de citer l’engagement de Catherine Deneuve dans ce qu’elle décrit comme la deuxième vague du féminisme, celle « des années 1968 à la fin du XXe siècle, (qui) a mis la sexualité et le droit de disposer de son corps au cœur de son combat ».

    Oser traiter Catherine Deneuve et la tribune de ce collectif d’antiféministes, en occultant que l’actrice a eu le courage d’être l’une des signataires du manifeste des 343, est une imposture intellectuelle. Pour rappel, le « manifeste 343 », publié dans le Nouvel Observateur en 1971, fut signé par 343 Françaises qui déclaraient s’être fait avorter.

    Manisfeste des 343 salopes.jpeg

    Or, à cette époque, l’avortement en France était illégal et les contrevenantes s’exposaient à des poursuites pénales, qui pouvaient aller jusqu’à l’emprisonnement. Catherine Deneuve fait ainsi partie de ces femmes courageuses, qui furent injuriées, appelées même « les 343 salopes » ! Elle a pris des risques pour dépénaliser l’avortement en France et permettre aux femmes de disposer de leur corps. Par ailleurs, sa vie, si libre, montre que, pour cette femme, le respect mutuel et l’égalité des sexes ne sont pas un verbiage creux.

    Le ton de moralisatrice qu’adopte Christine Bard, qui prétend « construire un nouveau monde », est insoutenable. Cette logorrhée qui veut purifier nos existences, outre qu’elle pollue nos existences, est mortifère. L’histoire ne nous donne-t-elle aucune leçon ? N’avons-nous plus aucune mémoire des régimes totalitaires (de gauche ou de droite) : nazisme, stalinisme, maccarthysme, Khmers rouges… qui avaient tous pour ambition de purifier la Société ? Apparemment, cette historienne, trop enfermée dans son militantisme, oublie de faire de l’histoire.

    Où nous mènera cette moralisation obsédante ? Faudra-t-il, après avoir ôté la cigarette de Lucky Luke, détruire les peintures dans lesquelles la femme alanguie, évoque des poses séductrices (Rubens et les autres), interdire les films qui donnent une mauvaise image de la femme (Belle de jour, Portier de nuit et bien des Hitchcock …). Bref, pour moi, pas de doute, entre une intellectuelle qui nous expose une pensée bien convenue, marquée par notre époque puritaine et moralisatrice et une Catherine Deneuve qui ose déplaire, je choisis celle qui défend la liberté.

    Néanmoins, je n’aime pas l’expression « la liberté d’importuner ». Dans une société civilisée, la courtoisie devrait régler nos conduites et nous retenir d’importuner.

    J’aurais préféré que cette tribune des 100 femmes défende, pour tous,  « la liberté de draguer ! »